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Afrique Publié le samedi 7 avril 2012 | Nord-Sud

Mali/ La junte jette l’éponge : Dans le secret des négociations

© Nord-Sud Par DR
Bamako (Mali) : Manifestation a l`aéroport par des partisans des auteurs du coup d`Etat
Jeudi 29 mars 2012. Bamako (Mali) . La manifestation pro-junte déroulée dans la matinée sur le tarmac de l`aéroport. Photo : Amadou Sanogo chef de la junte
La pression exercée par la Cedeao sur la junte au pouvoir et la diplomatie de couloir ont produit des résultats. A l’issue d’un accord-cadre hier, on annonce un retour à l’ordre constitutionnel au Mali.

Le capitaine Amadou Haya Sanogo et ses frères d’arme ont jeté l’éponge, hier. Après les sanctions et la diplomatie de couloir, Alassane Ouattara, le président de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a fait plier les auteurs du putsch militaire du 22 mars dernier contre le régime d’Amadou Toumani Touré. Un accord-cadre a été signé hier nuit entre la junte et la Cedeao pour le retour de l’ordre constitutionnel complet, avec un intérim assuré par le chef du parlement. Ainsi le capitaine Sanogo refile sa patate chaude au président de l’Assemblée nationale malienne, Dioncounda Traoré, pour assurer l’intérim du pouvoir jusqu’aux prochaines élections. Retour sur les tractations qui ont abouti à cette première victoire pour la Cedeao. Les chefs d’Etat de l’organisation sous régionale avaient depuis quelques jours décidé de coacher le dauphin constitutionnel du président ATT. De source diplomatique, on apprend que jeudi dernier M. Traoré séjournait dans la capitale burkinabè pour consultation. C’est également pour donner forme à ce plan de sortie de crise «conforme aux dispositions constitutionnelles» que le ministre ivoirien de l’Intégration africaine Adama Bictogo et le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibril Bassolé, faisaient des allers-retours entre Bamako et Ouaga, en concertation avec le président du Faso, Blaise Compaoré, nommé médiateur dans la crise malienne par la Cedeao. Pour y arriver, les émissaires de la Cedeao ont négocié au forceps la libération des nombreuses personnalités arrêtées le 22 mars et détenues au quartier général de la junte, précisément au camp Soundiata de Kati, à la périphérie de la ville. On peut citer, entre autres, l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé ou encore l’opérateur économique Jeamille Bittar et d’autres proches de l’ancien pouvoir. Parmi ces personnalités figure également le Premier ministre Mme Cissé Kaïdama Sidibé. Elle est d’ailleurs la pièce maîtresse du dispositif institutionnel et constitutionnel que les dirigeants de la Cedeao veulent voir appliquer. Selon nos sources, c’est après que le Premier ministre aura présenté la démission de son gouvernement, que la vacance du pouvoir sera constatée. Le dauphin constitutionnel rentrera donc en action en prenant en main les leviers du pouvoir. Même s’il faut rappeler que lui-même veut briguer la magistrature suprême. En tout cas, il s’agit du respect d’une clause de la transition que de confier les rênes du pays au président de l’Assemblée nationale en cas de vacance du pouvoir. Selon un spécialiste du droit, le président de la cour constitutionnelle va également intervenir pour constater la vacance du pouvoir. Ce qui a surtout fait traîner les choses, c’est le rôle que voulait jouer le président déposé ATT. Des indiscrétions soulignent qu’il aurait souhaité que la Cedeao exige son rétablissement au pouvoir. Il y a quelques jours, il voulait mettre la Cedeao devant le fait accompli en s’adressant à la nation malienne à travers les ondes l’Ortm.

Selon des sources proches du dossier, l’ancien président malien voulait que la Cedeao pèse de tout son poids sur la junte pour lui ouvrir les antennes pour une adresse à la nation. Dans cette déclaration dont la Cedeao ignorait la teneur, il devrait réaffirmer qu’il n’y a pas de menace sur sa vie et qu’il demeure aux affaires. Il comptait avoir son soutien de fait. Mais la Cedeao a déjoué ce scénario de mauvais goût en y opposant un niet de facto. Et l’actualité est en train de s’accélérer. D’ici la fin de la semaine prochaine, assurent encore nos informateurs, on aura les détails précis du rôle qui devrait être confié aux dirigeants de la junte pour la réussite de la transition. Cette étape franchie, la Cedeao appuyée par l’Union africaine, l’Organisation des Nations Unies (ONU), la France et les Etats-Unis s’attèlera à traiter la question de la révolte touarèg qui s’est emparée de la moitié du territoire malien. A ce niveau, on apprend que les Etats-Unis ont déjà pré-positionné une équipe d’approche au Niger, Burkina Faso, en Mauritanie, au Nigeria et même en Algérie. Cela en vue d’évaluer de façon précise la situation des forces en présence. Rappelons que le président de la Cedeao avait indiqué qu’il tient à l’intégrité territoriale du Mali et surtout veut un interlocuteur crédible en vue de trouver une solution à la crise armée. Malgré l’hésitation affichée par certains de ses pairs, Alassane Ouattara s’est montré déterminé à donner une réponse claire, précise et nette contre toute entreprise de coup d’Etat dans la sous-région. «Nous tenons à l’intégrité du territoire malien. Nous mettrons tous les moyens pour stopper cette rébellion et que le Mali retrouve l’intégrité de son territoire. C’est un devoir pour la sous-région», avait souligné le président en exercice de la Cedeao, Alassane Ouattara, le 1er avril dernier à Dakar, en marge de la cérémonie d’investiture du président sénégalais Macky Sall.

Bakayoko Youssouf
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