La crise au Mali a enregistré une nouvelle évolution, hier, avec la proclamation de l’indépendance de « l’Etat» de l’Azawad. Aussitôt, l’Union africaine (Ua) et de nombreuses autres voix, à travers le monde, se sont élevées pour rejeter la remise en cause de l’intégrité territoriale du Mali.
La chaîne de télévision française, France 24, a servi de canal, hier, pour la proclamation de l’indépendance de «l’Etat» de l’Azawad. C’est au cours d’une édition de l’information, dans la matinée, que le porte-parole du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) en France, Mossa Ag Attaher, a annoncé l’indépendance du nord du Mali. «Nous proclamons solennellement l’indépendance de l’Etat de l’Azawad à compter de ce jour», a-t-il déclaré. Le porte-parole du MNLA a marqué la volonté des responsables de la rébellion touareg de dialoguer et coopérer avec tous les Etats voisins dans le respect de la souveraineté nationale. Mais il a surtout réaffirmé la détermination du MNLA à combattre toutes les formes d’extrémismes, allusion faite aux mouvements islamistes présents dans le nord Mali. La réponse à l’acte posé par le MNLA ne s’est pas fait attendre du côté de Bamako. Mariko Bakayoko, porte-parole de la junte militaire au pouvoir, a rejeté cette proclamation unilatérale et promis que la junte mettra tout en œuvre pour récupérer cette partie du territoire malien. Il a dénoncé le caractère étrange de la proclamation de l’indépendance qui s’est faite dans les studios de la télévision française à vocation internationale. «On ne proclame pas l’indépendance d’un pays dans le studio d’une agence de presse d’un pays», a-t-il relevé. La communauté internationale de façon unanime est opposée à cette proclamation unilatérale d’indépendance. L’Union africaine, l’Union européenne (Ue) et les Etats-Unis ont soutenu que cette proclamation est nulle et non avenue. Face à cette nouvelle évolution, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) est restée de marbre.
Elle exige toujours le départ immédiat de la junte du pouvoir et reste très timorée par rapport à la partition du pays. Jeudi dernier, les chefs d’états-majors des Etats de la Cedeao se sont réunis à Abidjan pour se pencher sur les modalités pratiques de la mise sur pied de la force africaine qui doit dégager la junte militaire de force du pouvoir afin d’installer une transition politique au Mali. Cette position, bien évidemment, est mal perçue par les Maliens. Face à la partition du pays, les populations maliennes souhaitent plutôt que la Cedeao aide le Mali à recouvrer son intégrité territoriale en envoyant des soldats de l’Ecomog pour appuyer l’armée malienne sur le terrain.
Le MNLA revendique un Etat laïc et indépendant touareg. Le mouvement Ansar Dine, une autre entité de la rébellion touareg, prône un Mali islamique soumis aux principes de la charia.
Ainsi, le MNLA et Ansar Dine se battent sur le terrain pour tenter chacun de s’imposer. Le Mali est plongé dans l’inconnu. La proclamation de l’indé-pendance de l’Azawad constitue une manifestation de la grave crise qui secoue le pays. Les jours et les semaines à venir s’annoncent plus que difficiles. La superficie de «l’Etat» de l’Azawad représente plus de la moitié du territoire malien.
César Ebrokié
La chaîne de télévision française, France 24, a servi de canal, hier, pour la proclamation de l’indépendance de «l’Etat» de l’Azawad. C’est au cours d’une édition de l’information, dans la matinée, que le porte-parole du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) en France, Mossa Ag Attaher, a annoncé l’indépendance du nord du Mali. «Nous proclamons solennellement l’indépendance de l’Etat de l’Azawad à compter de ce jour», a-t-il déclaré. Le porte-parole du MNLA a marqué la volonté des responsables de la rébellion touareg de dialoguer et coopérer avec tous les Etats voisins dans le respect de la souveraineté nationale. Mais il a surtout réaffirmé la détermination du MNLA à combattre toutes les formes d’extrémismes, allusion faite aux mouvements islamistes présents dans le nord Mali. La réponse à l’acte posé par le MNLA ne s’est pas fait attendre du côté de Bamako. Mariko Bakayoko, porte-parole de la junte militaire au pouvoir, a rejeté cette proclamation unilatérale et promis que la junte mettra tout en œuvre pour récupérer cette partie du territoire malien. Il a dénoncé le caractère étrange de la proclamation de l’indépendance qui s’est faite dans les studios de la télévision française à vocation internationale. «On ne proclame pas l’indépendance d’un pays dans le studio d’une agence de presse d’un pays», a-t-il relevé. La communauté internationale de façon unanime est opposée à cette proclamation unilatérale d’indépendance. L’Union africaine, l’Union européenne (Ue) et les Etats-Unis ont soutenu que cette proclamation est nulle et non avenue. Face à cette nouvelle évolution, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) est restée de marbre.
Elle exige toujours le départ immédiat de la junte du pouvoir et reste très timorée par rapport à la partition du pays. Jeudi dernier, les chefs d’états-majors des Etats de la Cedeao se sont réunis à Abidjan pour se pencher sur les modalités pratiques de la mise sur pied de la force africaine qui doit dégager la junte militaire de force du pouvoir afin d’installer une transition politique au Mali. Cette position, bien évidemment, est mal perçue par les Maliens. Face à la partition du pays, les populations maliennes souhaitent plutôt que la Cedeao aide le Mali à recouvrer son intégrité territoriale en envoyant des soldats de l’Ecomog pour appuyer l’armée malienne sur le terrain.
Le MNLA revendique un Etat laïc et indépendant touareg. Le mouvement Ansar Dine, une autre entité de la rébellion touareg, prône un Mali islamique soumis aux principes de la charia.
Ainsi, le MNLA et Ansar Dine se battent sur le terrain pour tenter chacun de s’imposer. Le Mali est plongé dans l’inconnu. La proclamation de l’indé-pendance de l’Azawad constitue une manifestation de la grave crise qui secoue le pays. Les jours et les semaines à venir s’annoncent plus que difficiles. La superficie de «l’Etat» de l’Azawad représente plus de la moitié du territoire malien.
César Ebrokié