A Anoumabo, village Ebrié du quartier de Marcory, il n`y avait pas de place pour le sommeil ce week-end. Non pas que ses populations étaient subitement prises d`une insomnie inexplicable, mais parce que leur bourgade était le temps de deux nuits de folle ambiance, le temple de la musique en Côte d`Ivoire.
Samedi et dimanche donc, ce village, d`ordinaire clame et tranquille la nuit tombée, s`est éveillé au rythme de la 5ème édition du Festival des Musiques Urbaines d`Anoumabo (FEMUA). Ainsi, il a vu défiler sur ses terres, en plus des vedettes locales entre autres Serge Beynaud, Molare, Molière et Billy Billy, de grosses têtes de la musique africaine et internationale : Reines Mères, Coumba Gawlo, Lokua Kanza, Daara J Family, X-Maleya, Sexion d`Assaut, Werrason…. Des artistes qui font le tour du monde et, qui, sans le Femua, n`auraient jamais, pour beaucoup d`entre eux, mis les pieds à Anoumabo. C`est là l`un des symboles forts de cet événement : offrir aux modestes habitants d`Anoumabo, des stars qu`ils ne peuvent pas se payer le luxe d`aller voir en spectacle.
Pour bien faire les choses, le commissariat général du festival dirigé par A`salfo avait mis les petits plats dans les grands : podium gargantuesque, sono surpuissante et à la pointe des dernières technologies, des écrans géants pour permettre à tous, même si ceux qui sont loin de la scène, de suivre dans les moindres détails, les prestations des artistes, sécurité renforcée, programme concocté avec un timing précis…
Après une soirée VIP en l`honneur de MTN CI, sponsor principal du Femua, qui a vu A`salfo, Manadja, Goudé et Tino, revisiter leur répertoire, vendredi dans un endroit tenu secret dans la capitale économique ivoirienne, la fête à Anoumabo a donc débuté samedi nuit. Avec une affiche non moins intéressante : Les Reines Mères, qui ont ouvert le bal des concerts autour de 22h30, Coumba Gawlo, Lokua Kanza, Serge Beynaud, Flavour et Molière, qui a clos la soirée, après 4h du matin, sur un air de zouglou, avec sa voix tantôt mélodieuse, tantôt rauque. Sans oublier le défilé de mode 100% zouglou. Si on n`a pas été surpris par l`expérience et le talent des Reines Mères, Lokua Kanza, Coumba Gawlo ou encore Flavour, on a en revanche été séduit par la prestation intéressante de Serge Beynaud, et ses danseuses endiablées, qui ont déchaîné la foule avec leurs pas et autres déhanchements. Présence scénique rassurante, justesse dans la voix, communion totale avec le public,…ce jeune arrangeur, devenu chanteur, a vraiment du talent à revendre. Et contrairement à d`autres artistes coupé décalé, il peut prétendre à une vraie carrière musicale.
Le lendemain, dimanche, second jour de show à Anoumabo, l`affiche ne manquait pas non plus de gueule : Daara J-Family, X-Maleya, Molare, Sexion d`Assaut, Billy Billy et Werrason… Elle valait même, à coup sûr, le déplacement. Ce qu`a compris l`immense foule qui a pris d`assaut les lieux dès 21h, avec à sa tête des personnalités comme le représentant du président du Parlement, Guillaume Soro, parrain du Femua5, le commandant Wattao. Et c`est sur des chapeaux de roue que ce second acte du Femua5 à Anoumabo, va débuter avec les prestations de Daara J-Family et surtout X-Maleya, avec son titre à succès « Tchokolo», qui ont surchauffé l`ambiance, avant l`arrivée du Molare. Le temps qu`il affûte ses armes dans les coulisses, on a eu droit un défilé de tatouage présenté par JM Tatoo et commenté par Gustav Adams, jeune animateur talentueux. Pendant un peu plus d`une heure, la vedette du coupé décalé a entretenu le public en…live ! Un défi pour un artiste, plus habitué aux programmations des studios et aux playbacks. A une orchestration musicale très moyenne, il a opposé son allant et son enthousiasme, enchaînant avec ses danseurs et danseuses, des chorégraphies enlevées. Pour lui, l`essentiel était de faire danser les gens, ce qu`il s`est attelé à faire, avec du reste un trop plein d`énergie. Ensuite, Sexion d`Assaut va réconcilier les jeunes groupies avec le rap et ses lyrics, qui puisent leur inspiration dans le vécu quotidien. On a surtout apprécié les énormes potentialités vocales de cette bande de copains, ayant grandi ensemble, en France et nourris à la sève du hip hop. Puis, c`était au tour de Billy Billy de venir asséner ses vérités aux politiques ivoiriens, en égrenant au passage ses compositions comme « Allons à Wassakara », « Réunion de famille », « Nouvelles du pays »… Dernier artiste à arpenter la scène, Werrason, le « Roi » de la Forêt. Avec son orchestre en verve, la star congolaise a gratifié le public d`une balade enflammée au cœur de la rumba congolaise, avec à la clé des pas endiablés de N`dombolo, et des chorégraphies savamment huilées. Comme ils savent si bien le faire, « Werra » et ses musicos ont fait danser Anoumabo jusqu`au petit matin… Sous le regard admiratif du ministre d`Etat, ministre de l`Intérieur M. Hamed Bakayoko, qui, entre-temps, avait effectué le déplacement. Et cela, malgré la pluie, qui a failli gâcher la fête. Mais, pour le bonheur des milliers de mélomanes présents à Anoumabo, elle n`ira pas plus loin, laissant le soin à Werrason de finir en beauté ce Femua5. Rendez-vous en 2013 pour le Femua6.
Y. Sangaré
Samedi et dimanche donc, ce village, d`ordinaire clame et tranquille la nuit tombée, s`est éveillé au rythme de la 5ème édition du Festival des Musiques Urbaines d`Anoumabo (FEMUA). Ainsi, il a vu défiler sur ses terres, en plus des vedettes locales entre autres Serge Beynaud, Molare, Molière et Billy Billy, de grosses têtes de la musique africaine et internationale : Reines Mères, Coumba Gawlo, Lokua Kanza, Daara J Family, X-Maleya, Sexion d`Assaut, Werrason…. Des artistes qui font le tour du monde et, qui, sans le Femua, n`auraient jamais, pour beaucoup d`entre eux, mis les pieds à Anoumabo. C`est là l`un des symboles forts de cet événement : offrir aux modestes habitants d`Anoumabo, des stars qu`ils ne peuvent pas se payer le luxe d`aller voir en spectacle.
Pour bien faire les choses, le commissariat général du festival dirigé par A`salfo avait mis les petits plats dans les grands : podium gargantuesque, sono surpuissante et à la pointe des dernières technologies, des écrans géants pour permettre à tous, même si ceux qui sont loin de la scène, de suivre dans les moindres détails, les prestations des artistes, sécurité renforcée, programme concocté avec un timing précis…
Après une soirée VIP en l`honneur de MTN CI, sponsor principal du Femua, qui a vu A`salfo, Manadja, Goudé et Tino, revisiter leur répertoire, vendredi dans un endroit tenu secret dans la capitale économique ivoirienne, la fête à Anoumabo a donc débuté samedi nuit. Avec une affiche non moins intéressante : Les Reines Mères, qui ont ouvert le bal des concerts autour de 22h30, Coumba Gawlo, Lokua Kanza, Serge Beynaud, Flavour et Molière, qui a clos la soirée, après 4h du matin, sur un air de zouglou, avec sa voix tantôt mélodieuse, tantôt rauque. Sans oublier le défilé de mode 100% zouglou. Si on n`a pas été surpris par l`expérience et le talent des Reines Mères, Lokua Kanza, Coumba Gawlo ou encore Flavour, on a en revanche été séduit par la prestation intéressante de Serge Beynaud, et ses danseuses endiablées, qui ont déchaîné la foule avec leurs pas et autres déhanchements. Présence scénique rassurante, justesse dans la voix, communion totale avec le public,…ce jeune arrangeur, devenu chanteur, a vraiment du talent à revendre. Et contrairement à d`autres artistes coupé décalé, il peut prétendre à une vraie carrière musicale.
Le lendemain, dimanche, second jour de show à Anoumabo, l`affiche ne manquait pas non plus de gueule : Daara J-Family, X-Maleya, Molare, Sexion d`Assaut, Billy Billy et Werrason… Elle valait même, à coup sûr, le déplacement. Ce qu`a compris l`immense foule qui a pris d`assaut les lieux dès 21h, avec à sa tête des personnalités comme le représentant du président du Parlement, Guillaume Soro, parrain du Femua5, le commandant Wattao. Et c`est sur des chapeaux de roue que ce second acte du Femua5 à Anoumabo, va débuter avec les prestations de Daara J-Family et surtout X-Maleya, avec son titre à succès « Tchokolo», qui ont surchauffé l`ambiance, avant l`arrivée du Molare. Le temps qu`il affûte ses armes dans les coulisses, on a eu droit un défilé de tatouage présenté par JM Tatoo et commenté par Gustav Adams, jeune animateur talentueux. Pendant un peu plus d`une heure, la vedette du coupé décalé a entretenu le public en…live ! Un défi pour un artiste, plus habitué aux programmations des studios et aux playbacks. A une orchestration musicale très moyenne, il a opposé son allant et son enthousiasme, enchaînant avec ses danseurs et danseuses, des chorégraphies enlevées. Pour lui, l`essentiel était de faire danser les gens, ce qu`il s`est attelé à faire, avec du reste un trop plein d`énergie. Ensuite, Sexion d`Assaut va réconcilier les jeunes groupies avec le rap et ses lyrics, qui puisent leur inspiration dans le vécu quotidien. On a surtout apprécié les énormes potentialités vocales de cette bande de copains, ayant grandi ensemble, en France et nourris à la sève du hip hop. Puis, c`était au tour de Billy Billy de venir asséner ses vérités aux politiques ivoiriens, en égrenant au passage ses compositions comme « Allons à Wassakara », « Réunion de famille », « Nouvelles du pays »… Dernier artiste à arpenter la scène, Werrason, le « Roi » de la Forêt. Avec son orchestre en verve, la star congolaise a gratifié le public d`une balade enflammée au cœur de la rumba congolaise, avec à la clé des pas endiablés de N`dombolo, et des chorégraphies savamment huilées. Comme ils savent si bien le faire, « Werra » et ses musicos ont fait danser Anoumabo jusqu`au petit matin… Sous le regard admiratif du ministre d`Etat, ministre de l`Intérieur M. Hamed Bakayoko, qui, entre-temps, avait effectué le déplacement. Et cela, malgré la pluie, qui a failli gâcher la fête. Mais, pour le bonheur des milliers de mélomanes présents à Anoumabo, elle n`ira pas plus loin, laissant le soin à Werrason de finir en beauté ce Femua5. Rendez-vous en 2013 pour le Femua6.
Y. Sangaré
