Des militaires virés
Ce qui a tout déclenché
Désormais, pour rentrer au palais présidentiel, il faut y avoir une bonne raison ou être invité.
Fini donc les visites improvisées dont les auteurs, sur un coup de tête, pouvaient arpenter les couloirs des bâtiments de la Primature ou de la Présidence à la recherche de leur parent ou ami. Fini également la période où des personnes pouvaient se balader de bureau en bureau, à la recherche d`une faveur, sans forcément y être invitées. C`est le constat que nous avons fait ces jours-ci au Palais présidentiel, plus précisément dans le périmètre des bâtiments de la Primature. Le jeudi 5 avril 2012, nous remarquons un changement dans le dispositif de contrôle à l`entrée de la Présidence, par le parking de la Primature. D`habitude, pour accéder à la Présidence en passant par ces lieux, il fallait laisser sa pièce d`identité ou tout autre document pouvant permettre de s`identifier. On ne cherchait pas à savoir davantage sur votre présence en ces lieux ou ce que vous alliez y chercher. Mais, aujourd`hui, tout cela relève d`un vieux souvenir. C`est une pratique nouvelle qui a cours dans les alentours du palais de la Présidence. Non seulement le visiteur est doublement contrôlé à l`entrée, mais il lui faut des consignes laissées aux différentes guérites par celui qu`il vient rencontrer, pour pouvoir les franchir. Au risque de se voir prier gentiment de rebrousser chemin. Nous avons été témoin, en effet, des cas de plusieurs personnes refoulées parce que ne remplissant pas les conditions au point de filtrage, pour l``accès au périmètre présidentiel. Ces néo-visiteurs, certainement des habitués aux pratiques anciennes, ont été surpris par les nouvelles procédures en vigueur. Ce qui ne manquera pas de frustrer plus d`un parmi eux. Fait marquant, un militaire, bien qu`identifié par sa tenue, n`accèdera pas au Palais parce que ne pouvant pas fournir de raisons valables pouvant permettre à ses frères d`armes de lui ouvrir la voie. Lorsque nous pénétrons à l`intérieur de la Présidence, nous sommes frappés par le silence qui rége. L`on constate, également, devant chaque bâtiment, des militaires de la Garde républicaine postés, commis à la surveillance des lieux. Ce qui n`était pas le cas il y a au moins deux mois. L`endroit ne grouille plus de monde comme par le passé. Tout indique qu`un réaménagement a été effectué. Des visages d`ordinaire familiers ne sont plus visibles. La cérémonie à laquelle nous étions convié devait se dérouler dans le bâtiment des Conseillers contigu à celui qui abrite les bureaux du Premier ministre. Là encore, il faut montrer patte blanche pour passer, au risque de se faire congédier des lieux. Nous cherchons à savoir ce qui justifiait un tel changement. Un proche du président Alassane Ouattara, dont nous taisons le nom, a indiqué ceci: «De nouvelles dispositions ont été prises parce qu`il y avait trop de désordre ici. Des gens rentraient ici sans rendez-vous et se retrouvaient dans les couloirs des bâtiments, avec le risque d`insécurité que cela comporte». Notre interlocuteur nous a révélé qu`une fois, des personnes se sont retrouvées dans les couloirs d`un bâtiment important sans motif valable. Ce jour-là, toute la garde a été relevée pour être remplacée par une autre, nous a-t-il confié. Ceci explique donc les changements de visages à la Présidence. Notre interlocuteur, influent au Palais, a dû batailler, en notre présence, pour recevoir ses propres invités, le dispositif étant devenu très étanche. «J`ai laissé des noms à l`entrée. Si malgré tout, vous êtes embêté, appelez-moi», confiait celui-ci au téléphone, à l`un de ses invités qui, visiblement, avait du mal à convaincre les gardes de son invitation. «Depuis cette affaire, les militaires sont devenus très stricts. Ils ont raison», nous a expliqué, après sa communication, notre source d`information. Dans l`enceinte de la cour qui abrite les bâtiments de la Présidence, c`est le même constat. Le grand bâtiment abritant les bureaux du chef de l’État et la salle des Conseils des ministres sont très surveillés. Ceux qui ont un rendez-vous particulier avec un membre du cabinet présidentiel sont conduits à une porte latérale. A l`entrée, ils passent nécessairement par un portique magnétique. Les bagages en main sont passés systématiquement au scanner, sous le regard vigilant des gardes en faction. Comme quoi, sous le nouveau régime, on ne badine pas avec la sécurité.
Y.DOUMBIA
Ce qui a tout déclenché
Désormais, pour rentrer au palais présidentiel, il faut y avoir une bonne raison ou être invité.
Fini donc les visites improvisées dont les auteurs, sur un coup de tête, pouvaient arpenter les couloirs des bâtiments de la Primature ou de la Présidence à la recherche de leur parent ou ami. Fini également la période où des personnes pouvaient se balader de bureau en bureau, à la recherche d`une faveur, sans forcément y être invitées. C`est le constat que nous avons fait ces jours-ci au Palais présidentiel, plus précisément dans le périmètre des bâtiments de la Primature. Le jeudi 5 avril 2012, nous remarquons un changement dans le dispositif de contrôle à l`entrée de la Présidence, par le parking de la Primature. D`habitude, pour accéder à la Présidence en passant par ces lieux, il fallait laisser sa pièce d`identité ou tout autre document pouvant permettre de s`identifier. On ne cherchait pas à savoir davantage sur votre présence en ces lieux ou ce que vous alliez y chercher. Mais, aujourd`hui, tout cela relève d`un vieux souvenir. C`est une pratique nouvelle qui a cours dans les alentours du palais de la Présidence. Non seulement le visiteur est doublement contrôlé à l`entrée, mais il lui faut des consignes laissées aux différentes guérites par celui qu`il vient rencontrer, pour pouvoir les franchir. Au risque de se voir prier gentiment de rebrousser chemin. Nous avons été témoin, en effet, des cas de plusieurs personnes refoulées parce que ne remplissant pas les conditions au point de filtrage, pour l``accès au périmètre présidentiel. Ces néo-visiteurs, certainement des habitués aux pratiques anciennes, ont été surpris par les nouvelles procédures en vigueur. Ce qui ne manquera pas de frustrer plus d`un parmi eux. Fait marquant, un militaire, bien qu`identifié par sa tenue, n`accèdera pas au Palais parce que ne pouvant pas fournir de raisons valables pouvant permettre à ses frères d`armes de lui ouvrir la voie. Lorsque nous pénétrons à l`intérieur de la Présidence, nous sommes frappés par le silence qui rége. L`on constate, également, devant chaque bâtiment, des militaires de la Garde républicaine postés, commis à la surveillance des lieux. Ce qui n`était pas le cas il y a au moins deux mois. L`endroit ne grouille plus de monde comme par le passé. Tout indique qu`un réaménagement a été effectué. Des visages d`ordinaire familiers ne sont plus visibles. La cérémonie à laquelle nous étions convié devait se dérouler dans le bâtiment des Conseillers contigu à celui qui abrite les bureaux du Premier ministre. Là encore, il faut montrer patte blanche pour passer, au risque de se faire congédier des lieux. Nous cherchons à savoir ce qui justifiait un tel changement. Un proche du président Alassane Ouattara, dont nous taisons le nom, a indiqué ceci: «De nouvelles dispositions ont été prises parce qu`il y avait trop de désordre ici. Des gens rentraient ici sans rendez-vous et se retrouvaient dans les couloirs des bâtiments, avec le risque d`insécurité que cela comporte». Notre interlocuteur nous a révélé qu`une fois, des personnes se sont retrouvées dans les couloirs d`un bâtiment important sans motif valable. Ce jour-là, toute la garde a été relevée pour être remplacée par une autre, nous a-t-il confié. Ceci explique donc les changements de visages à la Présidence. Notre interlocuteur, influent au Palais, a dû batailler, en notre présence, pour recevoir ses propres invités, le dispositif étant devenu très étanche. «J`ai laissé des noms à l`entrée. Si malgré tout, vous êtes embêté, appelez-moi», confiait celui-ci au téléphone, à l`un de ses invités qui, visiblement, avait du mal à convaincre les gardes de son invitation. «Depuis cette affaire, les militaires sont devenus très stricts. Ils ont raison», nous a expliqué, après sa communication, notre source d`information. Dans l`enceinte de la cour qui abrite les bâtiments de la Présidence, c`est le même constat. Le grand bâtiment abritant les bureaux du chef de l’État et la salle des Conseils des ministres sont très surveillés. Ceux qui ont un rendez-vous particulier avec un membre du cabinet présidentiel sont conduits à une porte latérale. A l`entrée, ils passent nécessairement par un portique magnétique. Les bagages en main sont passés systématiquement au scanner, sous le regard vigilant des gardes en faction. Comme quoi, sous le nouveau régime, on ne badine pas avec la sécurité.
Y.DOUMBIA