Le 22 mars 2012, au petit matin, le Monde est stupéfait d’apprendre qu’il y a eu un changement à la tête du Mali. La raison c’est que des bidasses conduits par un certain Capitaine Sanogo, sortis de leur camp de Kati, comme des abeilles d’une ruche, ont décidé de mettre fin au régime d’Amadou Toumani Touré, démocratiquement élu et dont le mandat devrait expirer quelques semaines plus tard. «L’incompétence du régime ATT à défaire le Mali des rebelles qui assiègent le nord du pays » est le motif, du moins officiel évoqué par la soldatesque pour ainsi court-circuiter la démocratie dans un pays que le monde entier commençait à prendre pour un bon exemple. Les Institutions de la République sont dissoutes, un nouvel organe dirigeant est mis en place. Mais, la junte est confrontée à une déconfiture militaire qu’elle n’arrive pas à maitriser. Cette situation inattendue ouvre ainsi la voie de l’aventure. La communauté internationale, principalement la CEDEAO monte au créneau pour exiger de la junte son départ du pouvoir.
Se tromper d’époque
Après deux semaines de ballets diplomatiques, l’ordre constitutionnel est en fin rétabli. Le Président de l’Assemblée nationale assure l’intérim de la Présidence de la République. Même si le Mali n’est pas encore au bout de ses peines, car, il doit faire face à des factions rebelles qui assiègent la partie nord de son territoire, un pas important vient d’être franchi vers la normalisation. L’aventure du putschiste Amadou Sanogo et ses camarades n’aura duré que deux semaines au cours desquelles le pays a été confronté au vent de l’incertitude et de l’aventure que lui avaient voulu imposer certains de ses fils. Fort heureusement, ces derniers se sont heurtés à la détermination de la communauté internationale et surtout à celle de la CEDEAO, décidée à enrayer les coups de force et leurs implications cauchemardesques dans une Afrique qui n’a que trop souffert de ces folies. Avec à sa tête, le Président ivoirien, Alassane Ouattara, la CEDEAO n’a ménagé aucun effort pour faire plier, en deux semaines, l’échine, à ce groupuscule de soldats maliens qui, visiblement, se trompent d’époque et d’analyse de la marche du Monde. Le Chefs d’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a fait montre d’une extrême célérité à étouffer dans l’œuf l’aventure du capitaine Sanogo. Il l’a fait, non pas parce que son pays partage une frontière avec le Mali, mais par principe, car il a toujours été contre les coups de force. C’est ce principe qui a toujours conduit son action politique. Par cette détermination affichée, l’homme a voulu aussi marquer de son empreinte l’histoire de la CEDEAO, considérée à tort ou à raison comme une organisation hésitante qui louvoie même dans les circonstances d’une extrême gravité. Avec ce qui vient de se passer au Mali, on peut dire que la CEDEAO est en passe de faire sa mue pour enfiler le manteau d’une organisation désormais crédible parce qu’elle joint l’acte au discours. De mémoire d’africain, c’est la première fois que cette organisation sous-régionale a réussi à faire plier une junte sans en arriver à l’usage de la force. Pouvait-il en être autrement quand on sait que celui qui préside à ses destinées s’appelle Alassane Ouattara ?
Faire l’histoire
Le Président Ouattara, formé à l’école du pragmatisme et de l’action, adepte de la philosophie Houphouëtiste faite de recherche permanente du compromis et du " juste milieu ", a prouvé qu’il n’est pas seulement un économiste émérite, mais également un cerveau politique. En une semaine, il a convoqué et présidé trois réunions de la CEDEAO afin de ramener à la raison ceux qui, de manière illégale, ont mis fin au régime d’Amadou Toumani Touré. Il a su parler à la junte et au Président déchu, ATT. Pour le Chef de l’Etat ivoirien, même si la recherche du compromis comme mode de résolution des contradictions apparaît comme la voie idéale, elle devra s’accompagner de fermeté selon les circonstances, le contexte et même l’interlocuteur en face. C’est pourquoi, sous sa conduite, la CEDEAO a pris des mesures draconiennes en imposant à la junte un embargo diplomatique et financier. Pour réussir, le président ivoirien a bénéficié de l’appui de son homologue burkinabé, Son Excellence Blaise Compaoré, « Négociateur » en chef depuis plus d’une décennie dans les conflits de la sous-région. Fin tacticien, le numéro un burkinabé a démontré ses capacités à dénouer les situations les plus inextricables. Homme d’action, lui aussi, Blaise n’en demeure pas moins un disciple d’Houphouët Boigny, privilégiant la diplomatie souterraine au discours creux.
Ouattara et Blaise, deux méthodes qui se complètent. La force de dissuasion de l’un et la capacité de persuasion de l’autre (ou vis-versa) ont fini par assagir les putschistes de Bamako au grand bonheur de tous les vrais démocrates. Tant, il est vrai que notre contient a besoin d’institutions fortes, il est tout aussi indispensable qu’il y ait de grands hommes pour donner aux Institutions toute leur grandeur et leur respectabilité. Car, nous sommes convaincus que ce sont les grands hommes qui font l’histoire des grandes Nations.
Ibrahima B. Kamagaté
Journaliste, Conseiller en Communication institutionnelle
Se tromper d’époque
Après deux semaines de ballets diplomatiques, l’ordre constitutionnel est en fin rétabli. Le Président de l’Assemblée nationale assure l’intérim de la Présidence de la République. Même si le Mali n’est pas encore au bout de ses peines, car, il doit faire face à des factions rebelles qui assiègent la partie nord de son territoire, un pas important vient d’être franchi vers la normalisation. L’aventure du putschiste Amadou Sanogo et ses camarades n’aura duré que deux semaines au cours desquelles le pays a été confronté au vent de l’incertitude et de l’aventure que lui avaient voulu imposer certains de ses fils. Fort heureusement, ces derniers se sont heurtés à la détermination de la communauté internationale et surtout à celle de la CEDEAO, décidée à enrayer les coups de force et leurs implications cauchemardesques dans une Afrique qui n’a que trop souffert de ces folies. Avec à sa tête, le Président ivoirien, Alassane Ouattara, la CEDEAO n’a ménagé aucun effort pour faire plier, en deux semaines, l’échine, à ce groupuscule de soldats maliens qui, visiblement, se trompent d’époque et d’analyse de la marche du Monde. Le Chefs d’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a fait montre d’une extrême célérité à étouffer dans l’œuf l’aventure du capitaine Sanogo. Il l’a fait, non pas parce que son pays partage une frontière avec le Mali, mais par principe, car il a toujours été contre les coups de force. C’est ce principe qui a toujours conduit son action politique. Par cette détermination affichée, l’homme a voulu aussi marquer de son empreinte l’histoire de la CEDEAO, considérée à tort ou à raison comme une organisation hésitante qui louvoie même dans les circonstances d’une extrême gravité. Avec ce qui vient de se passer au Mali, on peut dire que la CEDEAO est en passe de faire sa mue pour enfiler le manteau d’une organisation désormais crédible parce qu’elle joint l’acte au discours. De mémoire d’africain, c’est la première fois que cette organisation sous-régionale a réussi à faire plier une junte sans en arriver à l’usage de la force. Pouvait-il en être autrement quand on sait que celui qui préside à ses destinées s’appelle Alassane Ouattara ?
Faire l’histoire
Le Président Ouattara, formé à l’école du pragmatisme et de l’action, adepte de la philosophie Houphouëtiste faite de recherche permanente du compromis et du " juste milieu ", a prouvé qu’il n’est pas seulement un économiste émérite, mais également un cerveau politique. En une semaine, il a convoqué et présidé trois réunions de la CEDEAO afin de ramener à la raison ceux qui, de manière illégale, ont mis fin au régime d’Amadou Toumani Touré. Il a su parler à la junte et au Président déchu, ATT. Pour le Chef de l’Etat ivoirien, même si la recherche du compromis comme mode de résolution des contradictions apparaît comme la voie idéale, elle devra s’accompagner de fermeté selon les circonstances, le contexte et même l’interlocuteur en face. C’est pourquoi, sous sa conduite, la CEDEAO a pris des mesures draconiennes en imposant à la junte un embargo diplomatique et financier. Pour réussir, le président ivoirien a bénéficié de l’appui de son homologue burkinabé, Son Excellence Blaise Compaoré, « Négociateur » en chef depuis plus d’une décennie dans les conflits de la sous-région. Fin tacticien, le numéro un burkinabé a démontré ses capacités à dénouer les situations les plus inextricables. Homme d’action, lui aussi, Blaise n’en demeure pas moins un disciple d’Houphouët Boigny, privilégiant la diplomatie souterraine au discours creux.
Ouattara et Blaise, deux méthodes qui se complètent. La force de dissuasion de l’un et la capacité de persuasion de l’autre (ou vis-versa) ont fini par assagir les putschistes de Bamako au grand bonheur de tous les vrais démocrates. Tant, il est vrai que notre contient a besoin d’institutions fortes, il est tout aussi indispensable qu’il y ait de grands hommes pour donner aux Institutions toute leur grandeur et leur respectabilité. Car, nous sommes convaincus que ce sont les grands hommes qui font l’histoire des grandes Nations.
Ibrahima B. Kamagaté
Journaliste, Conseiller en Communication institutionnelle