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Société Publié le lundi 16 avril 2012 | Le Nouveau Réveil

Zadi Gnagna, porte-parole du collectif des 2/3 des syndicats membres de la Mugefci : «La réponse du ministre est contraire à nos attentes»

Sur présentation du ministre d’Etat, ministre de l’Emploi, des Affaires Sociales et de la Solidarité Gilbert Kafana Koné, le Président de la République a signé un décret portant suspension des organes dirigeants et mise en place d’un comité provisoire de gestion de la Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire (MUGEF-CI). Par cette décision, le gouvernement venait de reconnaître les dysfonctionnements de la Mugefci et sa gestion tant dénoncée par les syndicats. Bien qu’ayant salué cette décision, la mise en place du comité provisoire de gestion est décriée par les syndicats. Dans cet entretien avec le porte-parole du collectif des syndicats des 2/3 de l’assemblée générale de la Mugefci, Zadi Gnagna, clarifie cette mesure.
Le gouvernement vient de suspendre les instances dirigeantes de la Mugefci et d’installer un comité de gestion provisoire composé de neuf membres, tous issus du gouvernement. Que pensez-vous de cette mesure ?
Nous félicitons le gouvernement qui vient, enfin, de nous rejoindre en mettant fin à la forfaiture d’Holland N’da que nous n’avons jamais cessé de dénoncer depuis huit mois. Deuxième mesure que nous saluons, c’est l’audit annoncé de sa gestion. Notre souhait le plus ardent c’est que cet audit soit effectif et les résultats publiés dans les meilleurs délais.

Et que dites- vous du comité provisoire de gestion qui prend fonction aujourd’hui même ?
Pour les initiateurs du combat que nous sommes, le gouvernement apporte une solution complexe à un problème très simple. Le problème soulevé par le collectif était pourtant clair : Holland N’da est arrivé en fin de mandat le 29 août 2011 à minuit mais a refusé d’organiser l’AG élective conformément aux textes. Nous l’avons interpellé et devant son refus, nous avons saisi le ministre Kafana qui nous a reçus le 6 décembre 2011.

Quel a été le contenu de votre rencontre ?
Le ministre était en phase avec nous : il nous a laissé une très bonne impression, d’un homme ouvert et pragmatique surtout que, séance tenante, il a convoqué Holland N’da qu’il a reçu le lendemain et quelques jours plus tard l’ensemble de son conseil. Nous attendions donc que s’enclenche le processus du règlement de la crise. Contre toute attente, le ministre a pris fait et cause pour Holland N’da en affirmant curieusement, lors d’une cérémonie de présentation des vœux à son honneur dans les locaux de la Mugefci, qu’il n’y a pas de crise à la mutuelle et que ce qui se passe est une tempête dans un verre d’eau.

Ne pensez –vous pas que le ministre Kafana ait pu être induit en erreur et qu’en prenant cette décision, il se rachète?
C’est possible, mais la réponse qu’il apporte au problème est aux antipodes de nos attentes.

Quelles étaient ces attentes?
Elles sont très simples, un Conseil d’administration a été élu le 21 décembre 2012 par les mutualistes conformément aux textes. Il eût été plus logique de l’installer plutôt que de nous servir un gouvernorat.

Vous n’êtes pas d’accord avec la nomenclature de ce comité de gestion ?
Tout à fait ! Nous estimons que ce n’est pas un comité de gestion car le gouvernement étant une entité, il ne saurait à lui tout seul constituer un comité de gestion au sens ou nous le comprenons c’est-à-dire un groupe de sensibilités différentes qui peut se présenter sous forme bipartite , tripartite ou multipartite. Ce qui est mis en place par le Ministre Kafana apparaît plutôt comme un partage du gâteau entre amis.

Ce comité se donne huit à douze mois pour remettre la mutuelle aux mutualistes, ce délai vous semble-t-il raisonnable ?
Tout ce temps pour quoi faire? La mutuelle n’est pas en faillite, elle n’a pas besoin d’un redressement économique. Les textes actuels ne souffrent d’aucune caducité ni ambigüité. Le seul problème, c’est que Holland N’da n’a pas voulu les respecter. Pour rappel en 1998 et 2007, lorsque respectivement Jean Baptiste Kouamé et Adiko Niamkey ont voulu contourner ces textes, les mutualistes ont trouvé en leur sein, les ressources nécessaires pour les contraindre au départ sans qu’aucun gouvernement n’ait eu à s’immiscer dans les affaires intérieures de la mutuelle. Parce qu’il faut le dire franchement, la mutuelle appartient aux syndicats et associations des fonctionnaires. Si l’objectif de ce comité est vraiment de ramener la paix et la sérénité à l’intérieur de la mutuelle, nous pensons que trois à quatre semaines suffisent largement. Au-delà, ce serait un accaparement inacceptable de notre principal outil de solidarité et de santé.

Prévoyez-vous, à l’instar des centrales syndicales, une grève ?
Cette option n’est pas à écarter, mais nous pensons qu’il est prématuré d’en arriver-là car nous n’avons pas encore épuisé toutes les voies du dialogue. D’ailleurs, nous sommes en discussion avec les centrales syndicales et nous ne sommes pas loin de nous entendre sur l’essentiel pour sauvegarder notre mutuelle.

Interview réalisée par JEAN PRISCA
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