Le 18 juin 2011 est une date qui polarise toutes les attentions et les passions sur les bords de la lagune Ebrié. En effet, c’est ce jour-là qu’aura lieu le procès de confirmation des charges de l’ancien président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, détenu à La Haye depuis novembre 2010. Pendant que ses partisans croient dur comme fer que leur champion s’en tirera à bon compte et recouvrera la liberté, le RDR œuvre pour réunir les preuves accablantes afin de maintenir le plus longtemps possible l’ancien président dans les geôles de la prison internationale. Samedi, au cours d’une assemblée générale du Rassemblement des jeunes Républicains de la commune de Yopougon, Diabaté Ben Kayala, membre de la cellule juridique du RDR, a fait des révélations sur les préparatifs du procès qui déchaîne les passions et qui est au cœur des causeries en Côte d’Ivoire. Selon lui, un collectif d’une trentaine d’avocats est déjà sur le terrain. «Le 18 juin, le RDR sera au rendez-vous. Le collectif d’avocats mis en place est à la manœuvre pour apporter les preuves de la barbarie et de la sauvagerie meurtrière qui se sont abattues sur nos militants lors de la crise post-électorale. Le but est de les mettre à la disposition de la Cour pénale internationale, suffisamment d’éléments accusateurs, afin que Laurent Gbagbo paie pour les crimes qu’il a ordonnés», a-t-il rassuré devant les militants sortis nombreux pour écouter leurs responsables. Il a exhorté tous ceux qui détiennent des images des atrocités, de crimes crapuleux, ceux qui ont vécu des scènes de tueries et de violations fragrantes des droits humains à les soumettre à la cellule juridique du parti. «N’ayez pas peur. Rien ne peut vous arriver. Si vous avez des images, de témoignages, il faut les faire connaître. Des émissaires de la CPI sont dans le pays. Il faut leur donner toutes les preuves des tueries massives perpétrées par les soldats, les miliciens et les mercenaires de l’ancien régime», a-t-il recommandé. Avant de souligner que le parti logé à la rue Lepic est aux trousses de tous ceux qui ont tué lors de la crise post-électorale et qu’aucun criminel n’échappera à la justice. Selon M. Coulibaly Bengaly, chef du service informatique du bureau départemental du RJR, des preuves existent et seront présentées aux enquêteurs de la CPI. «Toutes les images des tueries et des barbaries de la crise qui ont fait le tour du monde proviennent en majorité de Yopougon. Nous avons pris le risque de les filmer. Nous étions partout où des hommes et des femmes étaient jetés dans le feu. Nous avons des photos et des vidéos choquantes et atroces. Devant nos yeux, nos militants périssaient dans les flammes. Nous étions obligés de jouer le double jeu pour ne pas être brûlés à notre tour. Toutes ces preuves de la cruauté de l’ancien régime seront remises à la CPI et je suis sûr que Laurent Gbagbo en a pour longtemps dans sa détention», a-t-il lancé à l’auditoire. L’Assemblée générale qui s’est souvenue de la douloureuse crise un an après l’arrestation de Laurent Gbagbo, a arrêté deux décisions majeures. Selon Ouattara Drissa, président des jeunes républicains de Yopougon, le 5 mai prochain, la jeunesse prendra une part active à la fête de la libération de la commune que projette le RDR départemental. Et le 18 juin, un grand meeting sera organisé pour exiger le maintien de Laurent Gbagbo à La Haye.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara