Nos chers chasseurs dozos, qui, on le sait, font campagne militaire aux côtés de nos tendres Forces républicaines de Côte d’Ivoire, sont en ce moment engagés dans une opération d’intenses patrouilles dans les localités de l’ouest de la Côte d’Ivoire, en prélude à la visite de Ouattara 1er. Présents dans la région depuis belle lurette, le zèle des dozos a littéralement explosé ces derniers jours à l’annonce de la visite sacrée. Eux et les FRCI n’en finissent pas de foutre une trouille grêlante aux pauvres populations, aux jeunes autochtones parmi lesquels l’on inquisitionne assidument quelque reste de miliciens maudits c’est-à-dire pro-Gbagbo. Noël Glao, 42ans, originaire de Fengolo aurait été ainsi battu à mort sur la place publique la semaine dernière à Duékoué suite aux soupçons d’hommes armés en civil. Cette information non démentie a été rapportée par Le Nouveau Courrier (12/04). Le journal précise que « les villages et campements enregistrent en effet des patrouilles de Frci et chasseurs traditionnels Dozos à la recherche de «miliciens» ou de jeunes soupçonnés d’être des pro-Gbagbo. Ils prétendent sécuriser la venue d’Alassane Ouattara dans une région qu’ils estiment lui être encore hostile». Une source proche des personnes victimes de traque indique que la nouvelle députée Rdr, Touré Flanizana, «a été saisie de cette situation mais jusqu’à présent c’est le statu quo». Force est de remarquer que FRCI et dozos font si bon ménage que ces derniers n’ont pas besoin qu’on leur affecte un rôle officiel. Ils interviennent partout, selon leur bon vouloir. Se sentant en toute légitimité. Si quelqu’un pouvait souffler à nos valeureux chasseurs (de quoi maintenant ?) qu’ils ont à l’occasion de cette visite du chef de l’Etat, la possibilité de lui parler ! Pour lui dire : « Nangaman », nous avons combattu pour vous et vous avez gagné, que faites-vous clairement de nous ? A moins que Ouattara lui-même prenne les devants pour affecter ses vaillants combattants à la section des coupeurs- de -routes pour y «surveiller chaque centimètre-carré», comme avait promis Bakayoko. Dommage que Ouattara n’ait pas le temps d’avoir une séance de travail avec les dozos de l’ouest pour qu’ils lui fassent le point de leurs sévices dans la région. Le chef de l’Etat a trop à faire là-bas pour être le président de tous les Ivoiriens. En tous cas Ouattara espère jouer la carte de la réconciliation avec un peuple qui ne «le porte pas beaucoup dans son cœur», c’est mieux dit ainsi ! Qui plus est se sent atrocement victime de ses hommes. Mais il ne revient pas à un président comme lui de régler ses vieux comptes avec une population, vice-versa. Aucun mot de trop ne sera donc prononcé aux tribunes des différents meetings. Tous les discours seront bien policés. Par les soins de la commmunication. Les représentants des populations seront bien choisis pour faire entendre ce que l’immence visiteur aimera entendre. Il est vrai qu’il démange depuis longtemps à certains de monter à une tribune pour dire des « gbê » (vérités) une fois pour toute. Pour ne pas avoir d’ulcère. Mais Ouattara, l’ancien dégéa- du FMI est un diplomate. Rompu au discours qui ne blesse pas…
BAMBA L WIWA
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