Initiés en 1998 par le président Bédié, les Fonds sociaux étaient pour le gouvernement de l’époque, un moyen pour inciter à l’entreprenariat. Profitant des conditions assez souples d’obtention et de remboursement que proposaient ce programme à ses bénéficiaires, plusieurs jeunes y adhérèrent. Mais, le coup d’état de 1999 et le départ forcé du président Bédié du pouvoir, a plongé les fonds sociaux dans les oubliettes. Les bénéficiaires pour leur part, étaient jusque-là convaincus qu’ils ne rembourseraient plus jamais, les sommes empruntées. Que nenni ! En effet, treize ans après le départ de père de ce projet, des comptes sont demandés à ceux qui, plus d’une décennie plus tôt, avaient pu obtenir ces fonds. Car, si sous la gouvernance du Fpi, la mal gouvernance et la gabegie avaient pignon sur rue, le nouveau gouvernement de Me Ahoussou Jeannot, se démarque nettement par sa rigueur et sa probité sur les questions liées à la gestion des affaires publiques. Ainsi, ces derniers mois, certains fonctionnaires voient leurs salaires subirent d’importantes ponctions. Des sources proches du dossier expliquent que ces derniers payent aujourd’hui le prix pour avoir servi d’aval à un des bénéficiaires des fonds sociaux à l’époque. Ainsi, comme dans tout système de prêts, la responsabilité de l’aval est automatiquement engagée quand le défaut du bénéficiaire est constaté. Le gouvernement en procédant à ces coupes sur les soldes et les comptes des différents avals, ne fait qu’appliquer la convention signée par les deux parties. Ainsi, ceux qui se plaignent de l’application de cette mesure, qu’ils jugent «injuste et impartiale», semblent avoir oublié que l’Etat, c’est avant tout la continuité dans la gestion de ses affaires. En effet, on se souvient qu’à l’époque, plusieurs bénéficiaires avaient organisé des fêtes grandioses ; certains avaient exprimé leur «gratitude» à leurs avals en leur offrant de gros cadeaux pour les avoir aidé à obtenir ces prêts. Les plus ambitieux ont tout simplement choisi la voie de l’aventure. Comme on le voit, l’argent prêté a plutôt servi à autre chose que celui pour lequel il était destiné. Le contraire aurait évité à ces fonctionnaires de subir aujourd’hui de telles conséquences, en ces temps de vaches maigres.
Abraham Kouassi (stagiaire)
Abraham Kouassi (stagiaire)