Philippe-Henri Dacoury-Tabley, ex- gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), en détention à la prison civile de Boundiali, depuis juillet 2011, dans le nord de la Côte d’Ivoire, serait très mal en point. Il a été d`urgence évacué à Abidjan, par voie aérienne, pour la Polyclinique internationale sainte Anne-Marie (Pisam) de Cocody, peu après 14h, le vendredi 20 avril 2011, selon des sources crédibles. Il serait en médecine générale mais pas très amaigri. En octobre 2011, de folles rumeurs le donnaient pour mort. Mais il n’en avait rien été. Il faut rappeler qu’à la faveur de la crise post-électorale qui a éclaté autour des résultats du second tour de la présidentielle du 28 novembre 2010, Philippe- Henri Dacoury- Tabley avait pris fait et cause pour Laurent Gbagbo, le candidat de La majorité présidentielle (Lmp). Même lorsque le contrôle sur les finances de la Côte d’Ivoire a été accordé à Alassane Ouattara, il aurait réussi, par des tours de passe-passe, à sortir près de 200 milliards de francs Cfa de la Bceao pour financer le défunt régime. La conséquence ne s’est pas fait attendre. En effet, il a été contraint, le 22 janvier 2011, à la démission par la conférence des chefs d’Etat de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) . Il était accusé de n’avoir pas appliqué les décisions du conseil des ministres de l’institution qui reconnaissait à l`époque la seule signature d’Alassane Ouattara, le président élu selon la Commission électorale ivoirienne. Lors de la chute de l’ancien chef de l’Etat, on comptait Philippe-Henri Dacoury-Tabley, au nombre des personnes arrêtées dans la résidence présidentielle, à Cocody, le 11 avril 2011. Conduit à l’hôtel du Golf, il sera transféré à l’hôtel pergola avant sa détention à Boundiali. Il est poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Ses avoirs ont été gelés par l’Union européenne (2 février 2011) et par la justice ivoirienne (11 mai 2011).
Dominique FADEGNON
Dominique FADEGNON