Le retour à l'ordre constitutionnel au Mali ainsi que la gestion actuelle de la partition du pays par la Cedeao, satisfait la Cellule de réflexion et de soutien aux actions de la Cedeao (CERSAC). Dans cet entretien, Salif Kyrakoya dit sa foi au nouveau leadership qui se met en place.
Le Patriote: On a vu la Cellule de réflexion et de soutien aux actions de la CEDEAO très actif lors des dernières réunions de la structure sous-régionale à Abidjan. Pourquoi une telle mobilisation?
Salif Kyrakoya: Nous avons une vision et un rêve pour la Cedeao. Il est bon de savoir que notre s'inscrit dans la continuité des actions que nous n'avons de cesse de poser en faveur de la paix dans la sous-région. Au plus fort de la Crise postélectorale en Côte d'Ivoire, au moment où la cohésion sociale et l'intégration ouest africaine étaient mises à mal, nous avons sillonné les points chauds d'Abidjan en compagnie des guides spirituels de la Fondation ''Yeshoua for Africa'' pour prêcher le message de paix et de tolérance indispensables en de telles circonstances. C'est dire que nous ne pouvions rester indifférents face à la situation politique et sécuritaire au Mali en notre qualité de promoteur de paix et d'intégration. C'est pourquoi nous nous sommes fortement mobilisés à l'accueil des chefs d'Etats venus pour le sommet de la Cedeao sur l'invitation de son président en exercice.
LP: La situation politique et sécuritaire du Mali a mobilisé toute la sous-région. Pensez-vous que l'exemple de la crise ivoirienne y soit pour quelque chose?
S.K: Tout à fait, l'expérience ivoirienne a montré que la forte mobilisation et l'engagement des organisations africaines, de la communauté internationale, parlant d'une même voix est déterminante dans le dénouement d'une crise. De même, le président en exercice de la CEDEAO, le président Ouattara, est à la tête d'un pays qui a beaucoup souffert d'une longue période d'instabilité. Il vient de démontrer qu'il a plus que tout autre chef d'Etat africain, conscience des conséquences d'une telle instabilité pour un Etat.
LP: Cette détermination a porté ses fruits puisque c'est la première fois que la CEDEAO obtient, après un coup d'Etat dans l'un de ses Etats membres, le retour à l'ordre constitutionnel en moins de deux semaines. Comment expliquez-vous cet exploit?
S.K : Cela s'explique par la fermeté dont ont fait preuve les dirigeants de la CEDEAO. La leçon de l'histoire que nous voudrons bien retenir est que l'on ne devrait plus pouvoir faire de putsch militaire en Afrique. Observez, il y a quarante ans voire cinquante ans, l'Amérique latine était le lieu de prédilection des «pronunciamientos». Aujourd'hui, il n'y a pratiquement plus de coups d'Etat dans cette partie du monde. La Cersac espère vivement que l'Afrique est entrée dans une nouvelle ère de liberté et de respect du droit. C'est pourquoi nous appelons au retour à l'ordre constitutionnel en Guinée Bissau et encourageons la CEDEAO dans cette dynamique nouvelle de fermeté.
LP: Faut-il y voir l'avènement d'un nouveau leadership à la tête de cette structure sous-régionale?
S.K: En effet, nous assistons à un nouveau leadership à la tête de la CEDEAO. C'est le lieu de féliciter le président ivoirien Alassane Ouattara qui impulse cette nouvelle dynamique. Il forme avec le président Burkinabé Blaise Compaoré, un duo gagnant pour l'Afrique de l'Ouest. Deux hommes d'envergure, deux faiseurs de paix, deux styles différents, deux approches complémentaires. Les présidents Ouattara et Compaoré font montre de fermeté et réal-diplomatie. C'est sûr que ces deux Chefs d'Etat ainsi que leurs homologues des pays frères sauront insuffler un sang nouveau à notre organisation sous-régionale.
LP: En dépit de cette victoire relative, le Mali demeure coupé en deux avec la proclamation de l'indépendance de l'Etat de l'Azawad par le MNLA. Vous, en tant que cellule de réflexion et de soutien à la CEDEAO quelles sont les solutions que vous proposez dans un tel contexte?
S.K: Nous suggérons la mobilisation d'une force ouest-africaine afin de freiner l'avancée des différents groupes rebelles de sorte à créer les conditions d'un véritable dialogue, d'une négociation de paix avec l'appui de la communauté internationale. A ce niveau, la création d'un Etat fédéral au Mali n'est pas à exclure. Pour nous, l'usage de la force ne doit être envisagé qu'en ultime recours.
LP: Allez-vous soumettre ces propositions au Conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO?
S.K: Evidemment, puisque la CERSAC a pour objectifs spécifiques de contribuer au respect et à la mise en œuvre de la nouvelle vision des chefs d'Etats qui consiste à passer d'une CEDEAO des Etats à une CEDEAO des Peuples. Nous apportons notre modeste expertise à toutes les actions d'intégration, de maintien de la paix, de réconciliation et de développement durable dans la zone CEDEAO.
LP: Dans le cadre du renforcement de l'intégration et de la coopération sous-régionale, quelles sont les actions du CERSAC à moyens terme et avec quels moyens?
S.K: Notre sacerdoce se résume en cette phrase: favoriser l'intégration et la paix. C'est pourquoi, nous organisons bientôt des concerts, un festival de masques et de danses traditionnelles d'Afrique autour des thématiques de paix et de réconciliation, au palais de la Culture de Treichville. Mais avant, nous nous rendrons au Sénégal féliciter les acteurs de la scène politique, leur partager notre vision de l'intégration, notre espoir pour le Sénégal et enfin les exhorter à consolider leurs précieux acquis démocratiques. Pour l'heure nous sommes préoccupés par la crise au Mali et en Guinée Bissau. Et nous marquons notre satisfaction et notre fierté au regard du bon travail abattu par le président Alassane Ouattara en un temps record.
Propos recueillis par
Alexandre Lebel Ilboudo
Le Patriote: On a vu la Cellule de réflexion et de soutien aux actions de la CEDEAO très actif lors des dernières réunions de la structure sous-régionale à Abidjan. Pourquoi une telle mobilisation?
Salif Kyrakoya: Nous avons une vision et un rêve pour la Cedeao. Il est bon de savoir que notre s'inscrit dans la continuité des actions que nous n'avons de cesse de poser en faveur de la paix dans la sous-région. Au plus fort de la Crise postélectorale en Côte d'Ivoire, au moment où la cohésion sociale et l'intégration ouest africaine étaient mises à mal, nous avons sillonné les points chauds d'Abidjan en compagnie des guides spirituels de la Fondation ''Yeshoua for Africa'' pour prêcher le message de paix et de tolérance indispensables en de telles circonstances. C'est dire que nous ne pouvions rester indifférents face à la situation politique et sécuritaire au Mali en notre qualité de promoteur de paix et d'intégration. C'est pourquoi nous nous sommes fortement mobilisés à l'accueil des chefs d'Etats venus pour le sommet de la Cedeao sur l'invitation de son président en exercice.
LP: La situation politique et sécuritaire du Mali a mobilisé toute la sous-région. Pensez-vous que l'exemple de la crise ivoirienne y soit pour quelque chose?
S.K: Tout à fait, l'expérience ivoirienne a montré que la forte mobilisation et l'engagement des organisations africaines, de la communauté internationale, parlant d'une même voix est déterminante dans le dénouement d'une crise. De même, le président en exercice de la CEDEAO, le président Ouattara, est à la tête d'un pays qui a beaucoup souffert d'une longue période d'instabilité. Il vient de démontrer qu'il a plus que tout autre chef d'Etat africain, conscience des conséquences d'une telle instabilité pour un Etat.
LP: Cette détermination a porté ses fruits puisque c'est la première fois que la CEDEAO obtient, après un coup d'Etat dans l'un de ses Etats membres, le retour à l'ordre constitutionnel en moins de deux semaines. Comment expliquez-vous cet exploit?
S.K : Cela s'explique par la fermeté dont ont fait preuve les dirigeants de la CEDEAO. La leçon de l'histoire que nous voudrons bien retenir est que l'on ne devrait plus pouvoir faire de putsch militaire en Afrique. Observez, il y a quarante ans voire cinquante ans, l'Amérique latine était le lieu de prédilection des «pronunciamientos». Aujourd'hui, il n'y a pratiquement plus de coups d'Etat dans cette partie du monde. La Cersac espère vivement que l'Afrique est entrée dans une nouvelle ère de liberté et de respect du droit. C'est pourquoi nous appelons au retour à l'ordre constitutionnel en Guinée Bissau et encourageons la CEDEAO dans cette dynamique nouvelle de fermeté.
LP: Faut-il y voir l'avènement d'un nouveau leadership à la tête de cette structure sous-régionale?
S.K: En effet, nous assistons à un nouveau leadership à la tête de la CEDEAO. C'est le lieu de féliciter le président ivoirien Alassane Ouattara qui impulse cette nouvelle dynamique. Il forme avec le président Burkinabé Blaise Compaoré, un duo gagnant pour l'Afrique de l'Ouest. Deux hommes d'envergure, deux faiseurs de paix, deux styles différents, deux approches complémentaires. Les présidents Ouattara et Compaoré font montre de fermeté et réal-diplomatie. C'est sûr que ces deux Chefs d'Etat ainsi que leurs homologues des pays frères sauront insuffler un sang nouveau à notre organisation sous-régionale.
LP: En dépit de cette victoire relative, le Mali demeure coupé en deux avec la proclamation de l'indépendance de l'Etat de l'Azawad par le MNLA. Vous, en tant que cellule de réflexion et de soutien à la CEDEAO quelles sont les solutions que vous proposez dans un tel contexte?
S.K: Nous suggérons la mobilisation d'une force ouest-africaine afin de freiner l'avancée des différents groupes rebelles de sorte à créer les conditions d'un véritable dialogue, d'une négociation de paix avec l'appui de la communauté internationale. A ce niveau, la création d'un Etat fédéral au Mali n'est pas à exclure. Pour nous, l'usage de la force ne doit être envisagé qu'en ultime recours.
LP: Allez-vous soumettre ces propositions au Conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO?
S.K: Evidemment, puisque la CERSAC a pour objectifs spécifiques de contribuer au respect et à la mise en œuvre de la nouvelle vision des chefs d'Etats qui consiste à passer d'une CEDEAO des Etats à une CEDEAO des Peuples. Nous apportons notre modeste expertise à toutes les actions d'intégration, de maintien de la paix, de réconciliation et de développement durable dans la zone CEDEAO.
LP: Dans le cadre du renforcement de l'intégration et de la coopération sous-régionale, quelles sont les actions du CERSAC à moyens terme et avec quels moyens?
S.K: Notre sacerdoce se résume en cette phrase: favoriser l'intégration et la paix. C'est pourquoi, nous organisons bientôt des concerts, un festival de masques et de danses traditionnelles d'Afrique autour des thématiques de paix et de réconciliation, au palais de la Culture de Treichville. Mais avant, nous nous rendrons au Sénégal féliciter les acteurs de la scène politique, leur partager notre vision de l'intégration, notre espoir pour le Sénégal et enfin les exhorter à consolider leurs précieux acquis démocratiques. Pour l'heure nous sommes préoccupés par la crise au Mali et en Guinée Bissau. Et nous marquons notre satisfaction et notre fierté au regard du bon travail abattu par le président Alassane Ouattara en un temps record.
Propos recueillis par
Alexandre Lebel Ilboudo