Alassane Ouattara est arrivé à Man, et comme il fallait s’y attendre, l’affluence était au rendez-vous de cette visite mémorable. Tôt le matin, de petits groupes organisés ou informels convergeaient vers les sites devant abriter les principaux temps forts du séjour présidentiel. L’aéroport de Man-Bogouiné était particulièrement l’affaire des populations de Logoualé, une localité qui n’a pas été retenue sur le calendrier du chef de l’Etat. Le stade Léon Robert et l’artère principale de la ville réhabilitée dans le cadre du programme présidentiel d’urgence étaient les cibles des habitants de Man. Aux alentours de 9 heures, circuler à Man était déjà devenu un calvaire pour les automobilistes. Les motocyclistes, pour leur part, rivalisaient de prouesses accrobatiques dans un concert assourdissant de klaxons. Lorsque l’avion présidentiel se pose à Bogouiné, c’est l’hystérie totale. Jeunes, vieux, personnalités ou citoyens lambda, tous comme un seul homme scandent le nom du président Ouattara. Pendant ce temps, dans la ville de Man, notamment aux environs de la préfecture, lieu d’encrage de la voie à inaugurer, la fête bat son plein. Les personnalités de passage sont ovationnées lorsqu’elles sont reconnues. Enfin, arrive le cortège présidentiel. Impréssionné par le déferlement humain et certainement pour donner beaucoup plus de joie à son peuple, Alassane Ouattara décide de descendre de sa voiture de commandement pour faire le reste du trajet à pied. «On va se sentir, on va se sentir», crit la foule ivre de bonheur. Homme policé, Alassane Ouattara a démontré samedi à Man qu’il est aussi un homme de contact qui sait offrir à ses compatriotes ce qu’ils attendent de lui.
JEAN MARC SAHI
JEAN MARC SAHI