La présidentielle en France est suivie avec beaucoup d’intérêt en Côte d’Ivoire, aussi bien dans le camp du pouvoir Ouattara que celui de l’opposition principale incarnée par le Fpi, parti de gauche, membre de l’Internationale socialiste. Si l’histoire qui lie les deux pays peut aider à comprendre l’intérêt de la classe politique ivoirienne, il faut savoir que le rôle de la France dans la crise postélectorale, est à la base des craintes et des attentes des uns et des autres. «Les présentes élections présidentielles françaises ne sont pas des élections quelconques. Elles sont importantes pour le Fpi comme pour tous les Ivoiriens», soutient Raymond Abouo N’Dori, responsable au Fpi chargé des relations extérieures. Selon qu’on soit dans le camp du pouvoir ou de l’opposition, les positions sont tranchées. Au Rdr, parti au pouvoir, on est inquiet. «Si Sarkozy tombe, nous n’aurons plus les mêmes relations avec les nouvelles autorités françaises. Nous n’aurons plus droit à un certain nombre de privilèges que nous avons avec Sarkozy en terme d’appui auprès des institutions internationales, des entreprises françaises, au plan de la sécurité», indique un proche de Ouattara sous le couvert de l’anonymat. «Sarkozy a mouillé le maillot pour nous. C’est en ami qu’il a décidé de faire intervenir l’armée française pour enlever Gbagbo. Si c’était un autre, c’est pas évident que nous ayons cet appui privilégié», explique notre interlocuteur. Qui ajoute qu’Alassane Ouattara aurait dépêché des émissaires auprès de certaines de ses amitiés au Parti socialiste (Ps) français.
Ouattara compte sur DSK et Fabus
Ainsi, selon notre source, il aurait approché Laurent Fabius puis Dominique Strauss Khan pour ouvrir des perspectives de collaboration privilégiée. N’ont-ils pas peur d’une remonté du Fpi du fait du retour de son allié socialiste au pouvoir ?
«Non, nous savons que Gbagbo n’a plus de bonnes relations avec le Ps», répond ce proche de Ouattara. Du côté du Fpi, le son de cloche est différent. «Nous souhaitons que Sarkozy perde les élections parce qu’il s’est présenté comme notre principal ennemi», précise l’ex- ministre Raymond N’Dori. Les militants du Fpi ne rêvent pas pour autant d’un revirement de situation au point que leur parti revienne au pouvoir avec le Ps gagnant en France. Sur ce point, Abouo N’Dori relève que le candidat du Parti socialiste, François Hollande, avait soutenu que Laurent Gbagbo était infréquen-table. Pis, Martine Aubrey, premier secrétaire du PS, a déclaré que son parti soutient les bombardements de l’armée française en Côte d’Ivoire. «Nous n’avons pas de raisons objectives de pavoiser sur l’arrivé des socialistes au pouvoir puisqu’ils ne nous ont jamais soutenu et ont même été à la base de notre suspension à l’Internationale socialiste. Mais, entre deux maux, il faut choisir le moindre mal. Hollande représente le moindre mal pour nous», a précisé ce responsable du Fpi. De nombreux binationaux, c’est-à-dire les Ivoiro-français, ont une position qui est proche de celle du Fpi. «Bien que nous soyons des citoyens français, nous sommes bien implantés ici. Nous souhaitons vivement que les choses changent au sommet de l’Etat français afin que la politique de la France en Afrique change également», a confié un bi-national. En général, les Ivoiro-français sont favorables au candidat du parti socialiste dont ils espèrent plus d’humanisme vis-à-vis du continent africain. « Il a promis un visage plus humain à l’Afrique, nous attendons de voir ce que ça va donner», a renchéri notre interlocuteur.
César Ebrokié et Zié Oumar
Ouattara compte sur DSK et Fabus
Ainsi, selon notre source, il aurait approché Laurent Fabius puis Dominique Strauss Khan pour ouvrir des perspectives de collaboration privilégiée. N’ont-ils pas peur d’une remonté du Fpi du fait du retour de son allié socialiste au pouvoir ?
«Non, nous savons que Gbagbo n’a plus de bonnes relations avec le Ps», répond ce proche de Ouattara. Du côté du Fpi, le son de cloche est différent. «Nous souhaitons que Sarkozy perde les élections parce qu’il s’est présenté comme notre principal ennemi», précise l’ex- ministre Raymond N’Dori. Les militants du Fpi ne rêvent pas pour autant d’un revirement de situation au point que leur parti revienne au pouvoir avec le Ps gagnant en France. Sur ce point, Abouo N’Dori relève que le candidat du Parti socialiste, François Hollande, avait soutenu que Laurent Gbagbo était infréquen-table. Pis, Martine Aubrey, premier secrétaire du PS, a déclaré que son parti soutient les bombardements de l’armée française en Côte d’Ivoire. «Nous n’avons pas de raisons objectives de pavoiser sur l’arrivé des socialistes au pouvoir puisqu’ils ne nous ont jamais soutenu et ont même été à la base de notre suspension à l’Internationale socialiste. Mais, entre deux maux, il faut choisir le moindre mal. Hollande représente le moindre mal pour nous», a précisé ce responsable du Fpi. De nombreux binationaux, c’est-à-dire les Ivoiro-français, ont une position qui est proche de celle du Fpi. «Bien que nous soyons des citoyens français, nous sommes bien implantés ici. Nous souhaitons vivement que les choses changent au sommet de l’Etat français afin que la politique de la France en Afrique change également», a confié un bi-national. En général, les Ivoiro-français sont favorables au candidat du parti socialiste dont ils espèrent plus d’humanisme vis-à-vis du continent africain. « Il a promis un visage plus humain à l’Afrique, nous attendons de voir ce que ça va donner», a renchéri notre interlocuteur.
César Ebrokié et Zié Oumar