12 février 2012, Didier Drogba est inconsolable. Un penalty dans le vent, une finale ratée et le titre continental qui échappe au capitaine trentenaire des Eléphants. C’en était trop pour celui qui a hissé le football ivoirien sur d’autres sommets. Cette défaite face à la modeste formation zambienne des Chipolopolo semblait être la goutte d’eau qui déborderait le vase du buteur de Chelsea qui, pensent bien d’observateurs qui annonceraiten la fin pour celui qui a été, ces dix dernières années, l’un des meilleurs ambassadeurs du football africain. Drogba est poisseux, vieux, malchanceux, maudit… fini, voici autant de superlatifs qui ont accompagné les lendemains de la dernière CAN. Sur le plan national certains, n’ont pas hésité à demander qu’il ne soit plus convoqué en équipe nationale. Sûr de ses qualités et adossé à un mental fort, le capitaine des pachydermes a laissé passer l’orage. Refusant même de prendre part au match de gala face à la Guinée pour mieux se réarmer moralement et repartir du bon pied avec son club. Tout de suite, l’ivoirien parvient à s’imposer au moment où son ex-entraineur voulait faire un trait sur lui. Finalement, c’est lui qui se paie la tête de Villas Boas en mars 2012. Avec Roberto Di Matteo, l’Ivoirien retrouve du temps de jeu et des sensations. Drogba et Chelsea entament, alors une véritable révolution aussi bien en championnat qu’en Champion’s league. Naples et Benfica font les frais du nouveau Chelsea avec son Didier Drogba retrouvé. Toute chose qui met en veilleuse les folles rumeurs de son transfert en Chine pour y finir ses vieux jours. En demi-finale de la ligue des Champions, Didier Drogba, 34 ans révolus, a montré à ses détracteurs qu’il a encore du beau reste. Si aujourd’hui le club londonien s’est qualifié pour sa deuxième finale pour la ligue des champions, c’est une fois encore en partie grâce à l’Ivoirien. Son but au match à Stamford Bridge a lourdement pesé dans la balance face à des barcelonais qu’il aura agacé lors du match retour. Son courage à défendre et à empêcher les relances, son rôle dans le replacement défensif de son équipe, les fautes qu’il a provoquées et les pertes de temps ont permis à Chelsea de se sortir du piège du Camp Nou. S’il est vrai que Didier Drogba n’est pas éternel, il n’en demeure pas moins que le capitaine de la sélection nationale ivoirienne a encore du service à offrir. S’il gagne la coupe aux grandes oreilles le 19 mai prochain, Drogba entrera dans l’histoire comme le deuxième ivoirien à avoir soulevé le trophée le plus convoité de la planète au niveau des clubs. Et sûr que ce sacre l’emmènera à tenter une dernière aventure africaine avec les Eléphants en janvier prochain en Afrique du Sud. Drogba n’est pas fini, il se bonifie au fil du temps. Comme le bon vin.
Koné Lassiné
Koné Lassiné
