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Politique Publié le samedi 28 avril 2012 | Le Mandat

Un après la mort de IB : L’énigme demeure

Le 27 avril 2011. L’ex-sergent chef de l’armée, Ibrahim Coulibaly (IB), qui a dirigé le ‘’commando invisible’’, est exécuté par ses anciens frères de la rébellion ivoirienne dans son fief d’Abobo. Celui qui avait contribué à la chute de Laurent Gbagbo entretenait des rapports conflictuels avec l’ancien Premier ministre Soro Guillaume. Un an après, sa disparition demeure un mystère pour les nouvelles autorités. Ibrahim Coulibaly. Une personnalité bien encombrante pour la scène ivoirienne ! C’est le moins que l’on puisse dire. Très controversé, il est présent dans diverses tentatives de déstabilisation en Côte d’Ivoire. Avec comme rival politique Guillaume Soro. Un an après sa mort, les armes ont été déposées et les recrues ont été désarmées. Mais, au delà, c’est une partie des secrets des derniers putschs de Côte d’Ivoire qui se sont envolés avec lui. « C’était un chien fou, capable de tous les coups », disait de lui Jean-François Cazé, le mercenaire français impliqué dans la tentative avortée de déstabilisation de décembre 2007. Il était le chef du « commando invisible », un mystérieux groupe armé de cinq cents hommes opposé aux forces fidèles à Laurent Gbagbo, et qui avait pris le contrôle du quartier d’Abobo, dans le nord d’Abidjan. Revendiquant sa part dans la chute du président sortant, il avait demandé, sans succès, à rencontrer Alassane Ouattara.

Soro-IB : une rivalité de longue date

La rivalité entre IB et Soro remonte à l'année 2003, quand le second, tente de prendre le contrôle de la rébellion nordiste, rebaptisée Forces nouvelles. Il s'appuie sur un groupe de commandants de zone, dont Wattao et Shérif Ousmane, qui trouvent IB trop encombrant. Le sergent-chef ne pardonne pas à Guillaume Soro, qu'il a nommé à la tête de l'aile politique, de vouloir ainsi saper son autorité. Soro, lui, juge que l'avenir de la rébellion appartient à des hommes de sa trempe. Entre 2003 et 2004, les deux camps règlent leurs comptes de façon sanglante. En juillet 2004, les hommes de Soro attaquent ceux d’IB dans la région de Korhogo. Une purge qui coûtera la vie à une centaine de combattants proches d'IB. Par la suite, des assassinats ciblés contre les proches d'IB à Bouaké déstabilisent le sergent-chef. A en croire l'entourage de Guillaume Soro, IB a voulu se venger avec une tentative d'assassinat sur la personne de Soro, alors Premier ministre, à l'aéroport de Bouaké. Dernier avatar de cette guerre, Soro aurait fait capoter un rapprochement entre IB et Alassane Ouattara. Le 27 avril, au matin, les commandants des Forces nouvelles (FN, pro-Soro), Morou Ouattara, Hervé Touré « Vetcho » et Chérif Ousmane ont rapidement pris le contrôle d’Abobo et réussi à l’encercler dans une résidence à la lisière de la commune d’Anyama. Une escorte onusienne était même en route quand le camp Soro lui a demandé de rebrousser chemin.

Une longue carrière militaire

Né le 24 février 1964 à Bouaké, IB intègre l’armée en 1985. Affecté à la garde personnelle de plusieurs personnalités, il a été l’un des artisans du renversement d’Henri Konan Bédié, le 24 décembre 1999. Après avoir contribué à installer au pouvoir le général Gueï, il se brouille avec lui. Ce dernier l’écarte en le nommant attaché militaire au Canada. IB participe aussi, en janvier 2001, au complot de la « Mercedes noire », visant à destituer Gbagbo. Le coup échoue. Il se rend alors au Burkina, où il prépare le putsch du 19 septembre 2002. Mais, il entre en conflit avec Soro, plus politique, qui l’évince de la rébellion. IB se réfugie alors en France, où il est arrêté en septembre 2003. Il va refaire surface en 2010, avec la mise en place du commando invisible à Abobo. Des zones d’ombres demeurent au tableau de sa disparition.
R. KAMONOU
(Stagiaire)
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