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Art et Culture Publié le samedi 28 avril 2012 | Le Patriote

De retour au pays après 14 années passées aux Etats-Unis / Rose-Marie Guiraud (Fondatrice de l’EDEC) : « Je suis rentrée à la demande du Président Ouattara »

Elle est enfin de retour au pays. Après quatorze années passées au pays de l’Oncle Sam, la célèbre danseuse et chorégraphe Rose-Marie Guiraud a regagné Abidjan, au petit matin de jeudi. Et le lendemain, hier vendredi, elle était face à la presse, dans les locaux de l’Ecole de Danse et d’Echanges culturels (EDEC), située à Cocody-Riviera Palmeraie. Il s’agissait surtout pour elle, entre deux ballets de ses « enfants » de l’EDEC, pour lui souhaiter la traditionnelle Akwaba, d’expliquer les motivations de ce come-back et aussi de défricher ses futurs chantiers culturels. « Je suis rentrée maintenant avec mon époux (ndlr : le musicien Emett MacDonald) à la demande du Président de la République Alassane Ouattara, sinon j’allais prendre le temps de m’apprêter avant de venir », a confessé d’emblée Rose-Marie Guiraud, tout en admettant que son séjour américain a été fructueux. Selon elle, tout est parti de la visite officielle du Chef de l’Etat en septembre dernier aux Etats-Unis d’Amérique. Et la chorégraphe de poursuivre : « Le Président Ouattara a reçu la diaspora ivoirienne à New York, le 24 septembre. Après cette rencontre, lui et son épouse Dominique m’ont reçue. Ils m’ont demandé de rentrer au pays pour continuer mon travail de soutien aux enfants déshérités. J’ai donc saisi l’occasion que le Président de la République m’a offerte car moi-même je cherchais aussi à venir en Côte d’Ivoire ». Rose-Marie Guiraud avoue également être venue apporter sa contribution à la reconstruction et au retour de la paix dans le pays. C’est pourquoi, elle a exhorté les Ivoiriens à s’inscrire résolument dans la voie de la concorde. « Nous devons tous œuvrer pour la réconciliation. L’homme qui garde la rancune s’empoisonne », a martelé Rose-Marie Guiraud, âgée aujourd’hui de 67 ans. Déjà, elle fourmille de projets. Le plus imminent est le Festival de l’Ouest, qu’elle envisage organiser à Kouibly, dans la région de Man. « A travers ce festival, je vais sélectionner des enfants de 5 à 20 ans que j’aiderais, à travers la pratique de l’art, à faire quelque chose », a-t-elle fait savoir. Pour Rose-Marie Guiraud, l’art est une thérapie pour guérir l’âme des hommes. « Il n’y a pas d’autre manière de prouver l’amour. Par le biais de la danse, je vais aider certains enfants qui ont souffert et sont des survivants comme moi », a insisté la chorégraphe. En plus de ce festival, elle projette faire une « petite » EDEC dans chaque région de Côte d’Ivoire, histoire d’offrir une plate-forme d’expression aux jeunes doués pour l’art.
En attendant, Rose-Marie Guiraud savoure pour l’instant, avec émotion, la joie de retrouver l’école qu’elle a quittée le 4 avril 1998, pour aller se soigner aux Etats-Unis. Elle souffrait, à cette époque, du lupus, une maladie chronique auto-immune qui rongeait ses muscles. « En franchissant le portail de l’EDEC, mon cœur a commencé à battre, raconte t-elle. Je me demandais quelle attitude adopter, rire ou pleurer. Mais, j’ai pleuré à cause de l’émotion ». En réalité, elle reste, au fond d’elle-même, fière de ses enfants qui ont, dira Rose-Marie Guiraud, « travaillé bien derrière moi», pour maintenir l’école dans un état présentable. Son retour va indéniablement faire un bien fou à l’EDEC et ses pensionnaires…
Y. Sangaré
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