Charles Taylor vient d’être reconnu coupable de crime contre l’humanité par la Cour pénale internationale. L’ancien homme fort de Monrovia a été condamné pour les crimes qu’il a commis en Sierra Leone. On se souvient que, sur insistance des rebelles sierra-léonais, l’ancien président du Liberia avait envoyé des hommes aller combattre en Sierra Leone aux côtés des hommes de Sam Bokary dit « Mosquito ». De triste mémoire, c’est à l’issue de ce soutien de taille que les pires atrocités ont été perpétrées par le chef rebelle et ses hommes. A cette période, le monde entier avait été choqué par les images insoutenables d’hommes et de femmes mutilés par les rebelles. Sam Bokary et ses hommes s’amusaient à couper les bras et les mains de tous ceux qui avaient la malchance de croiser leur chemin. « Manche courte ou manche longue », s’amusaient-ils à demander cyniquement à leurs victimes avant de leur couper la main ou le bras. Cette façon de faire ressemble au tristement célèbre « article 125 » appliqué par les mercenaires et miliciens de Laurent Gbagbo dans certaines rues d’Abidjan pendant la crise postélectorale. Comme Taylor, Laurent Gbagbo a actionné au cours de cette crise ses hommes pour brûler vifs des innocents citoyens sur la simple base de leur patronyme ou de leur appartenance ethnique ou politique. Dans des quartiers comme Yopougon, plusieurs personnes ont trouvé la mort dans des conditions atroces. A Koumassi, Treichville, Attécoubé, Adjamé, Willimsville, d’innocentes personnes ont été brûlées vives par des jeunes gens nourris à la sève de la haine et de la xénophobie. Enivrée par les effluves de ce discours « pousse-au-meurtre » distillé à tout vent par les tenants du pouvoir d’alors, la soldatesque de Gbagbo n’avait pas hésité à massacrer des femmes aux mains nues à Abobo, après avoir largué quelques jours auparavant, des obus de guerre dans le marché du même quartier, faisant des morts par dizaines. Des quartiers comme Port-bouet 2 et williamsville avait dû se vider totalement de leurs habitants systématiquement pris pour cibles par des tueurs enragés.
Pendant que tous ces crimes se commettaient, l’ancien chef de l’Etat n’a pas daigné lever le petit doigt ni la voix pour y mettre un terme. Par son silence, il a cautionné ces inhumanités. Pire, son âme damnée, Charles Blé Goudé a exacerbé cette folie meurtrière en demandant aux « jeunes patriotes », des miliciens pro-Gbagbo, d’ouvrir l’œil sur tous les mouvements suspects de certains de leurs voisins ou de nouveaux venus dans les quartiers. Ce discours a eu des conséquences tragiques. Des personnes ont été tuées tout simplement parce que leur tête ne revenaient pas à leurs bourreaux ou parce qu’elles portaient des amulettes. Charles Taylor a envoyé des milliers de combattants en Sierra Leone pour semer la mort et la désolation. Il a soutenu non seulement au plan financier et matériel Sam Bokary et ses hommes en échange de diamants. Mais il a surtout pourvu en hommes la rébellion sierra-léonaise contre le régime du président Ahmed Tejan Kabba. Laurent Gbagbo, lui, est allé puiser dans le vivier des vétérans des guerres du Liberia et de la Sierra Leone pour endeuiller la Côte d’Ivoire. Il a fait distribuer des tonnes d’armes dans toute la Côte d’Ivoire pour créer le chaos. A cause d’un pouvoir que Dieu lui avait déjà retiré. Il a causé la mort de plus de 3 mille personnes par son refus de céder le pouvoir. Et rappeler ces choses n’est pas excessif. Car si Laurent Gbagbo s’était plié au verdict des urnes, la Côte d’Ivoire aurait fait l’économie de tous ces morts, ces mutilés à vie, ces veuves et ces orphelins. Charles Taylor a exporté la guerre et la mort en Sierra Leone. Laurent Gbagbo a, lui, importé des tonnes d’armes et des chiens de guerre pour endeuiller son peuple. Les deux hommes ont à un moment de leur vie pris la même voie de la cruauté et du mépris de la vie humaine. C’est pourquoi Laurent Gbagbo subira le même sort que l’ancien autocrate de Monrovia. Comme Taylor, l’ex-Machiavel des lagunes n’a aucune chance d’échapper à la justice internationale. La CPI ne le loupera pas. Taylor, déjà reconnu coupable, verra d’ici quelques semaines sa peine signifiée par ses juges. Laurent Gbagbo, en bon voisin de prison du tueur de Monrovia, s’apprête sans doute, psychologiquement et moralement, à subir la même sentence. Le 18 juin prochain, la CPI – qui ne l’a pas transféré à La Haye sans être convaincue de sa culpabilité – ouvrira un procès contre ce véritable fauve qui a voulu manger son propre peuple.
JCC
Pendant que tous ces crimes se commettaient, l’ancien chef de l’Etat n’a pas daigné lever le petit doigt ni la voix pour y mettre un terme. Par son silence, il a cautionné ces inhumanités. Pire, son âme damnée, Charles Blé Goudé a exacerbé cette folie meurtrière en demandant aux « jeunes patriotes », des miliciens pro-Gbagbo, d’ouvrir l’œil sur tous les mouvements suspects de certains de leurs voisins ou de nouveaux venus dans les quartiers. Ce discours a eu des conséquences tragiques. Des personnes ont été tuées tout simplement parce que leur tête ne revenaient pas à leurs bourreaux ou parce qu’elles portaient des amulettes. Charles Taylor a envoyé des milliers de combattants en Sierra Leone pour semer la mort et la désolation. Il a soutenu non seulement au plan financier et matériel Sam Bokary et ses hommes en échange de diamants. Mais il a surtout pourvu en hommes la rébellion sierra-léonaise contre le régime du président Ahmed Tejan Kabba. Laurent Gbagbo, lui, est allé puiser dans le vivier des vétérans des guerres du Liberia et de la Sierra Leone pour endeuiller la Côte d’Ivoire. Il a fait distribuer des tonnes d’armes dans toute la Côte d’Ivoire pour créer le chaos. A cause d’un pouvoir que Dieu lui avait déjà retiré. Il a causé la mort de plus de 3 mille personnes par son refus de céder le pouvoir. Et rappeler ces choses n’est pas excessif. Car si Laurent Gbagbo s’était plié au verdict des urnes, la Côte d’Ivoire aurait fait l’économie de tous ces morts, ces mutilés à vie, ces veuves et ces orphelins. Charles Taylor a exporté la guerre et la mort en Sierra Leone. Laurent Gbagbo a, lui, importé des tonnes d’armes et des chiens de guerre pour endeuiller son peuple. Les deux hommes ont à un moment de leur vie pris la même voie de la cruauté et du mépris de la vie humaine. C’est pourquoi Laurent Gbagbo subira le même sort que l’ancien autocrate de Monrovia. Comme Taylor, l’ex-Machiavel des lagunes n’a aucune chance d’échapper à la justice internationale. La CPI ne le loupera pas. Taylor, déjà reconnu coupable, verra d’ici quelques semaines sa peine signifiée par ses juges. Laurent Gbagbo, en bon voisin de prison du tueur de Monrovia, s’apprête sans doute, psychologiquement et moralement, à subir la même sentence. Le 18 juin prochain, la CPI – qui ne l’a pas transféré à La Haye sans être convaincue de sa culpabilité – ouvrira un procès contre ce véritable fauve qui a voulu manger son propre peuple.
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