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Politique Publié le lundi 30 avril 2012 | L’intelligent d’Abidjan

La Cedeao fait de l’ingérence dans les affaires du Mali

© L’intelligent d’Abidjan Par Aristide
Cedeao: le Président Alassane Ouattara et ses pairs à la fin du Sommet extraordinaire des chefs d`Etat sur la situation au Mali et en Guinée-Bissau
Jeudi 26 avril 2012. Abidjan. Les chefs d`Etat de la Cedeao, à la cérémonie de clôture du Sommet extraordinaire sur la situation au Mali et en Guinée-Bissau
J’avais déjà écrit, il y a quelques jours que la Cedeao dans sa formule actuelle n’est pas l’original de la Cedeao de 1975 créée pour le nécessaire développement économique et social de plus de 200 millions d’habitants de l’espace ouest-africain. Aujourd’hui, la Cedeao ne joue plus son rôle « d’organisation économique et elle est maintenant friande d’un seul symbole : « l’ingérence dans les affaires de ses propres Etats-membres. Aujourd’hui, la Cedeao a choisi le Mali comme le centre réel de l’ingérence pour une affaire de constitutionnalité déjà réglée, à mon avis. Le Mali a un président Dioncounda Traoré, un Premier ministre Cheick Modibo Diarra. Un gouvernement a été formé, dans la légalité constitutionnelle. A mon avis, le Mali a retrouvé sa légitimité politique normale, avec comme programme d’action, l’élection présidentielle. C’est tout. Où est donc le problème de la Cedeao, jusqu’à ‘’imposer’’ et dévoiler le contenu d’un calendrier électoral pour le Mali, un Etat indépendant et souverain ? Ce n’est pas le rôle de la Cedeao qui, à mon avis, sème la confusion dans l’opinion ouest-africaine. Le président Dioncounda Traoré et le Premier ministre Cheick Modibo Diarra ne dirigent pas un gouvernement actuel de transition. Le gouvernement actuel malien est fondamentalement constitutionnel, rétabli à Ouaga à la demande de la Cedeao. De façon légale et constitutionnelle, le gouvernement actuel du Mali, poursuit le mandat présidentiel confié à Amadou Toumani Touré. Dans ce cas, au moment où j’écris ces lignes, le fonctionnement des institutions républicaines ne concerne que le gouvernement actuel du Mali dirigé par Dioncounda Traoré et Cheick Modibo Diarra. Restaurer l’image du Mali, n’est pas l’affaire de la Cedeao, aujourd’hui en pleine ingérence à Bamako. S’il s’agit, à mon avis et très exactement du contraire de la mission de développement économique que Félix Houphouët-Boigny et ses camarades chefs d’Etat de la sous-région ouest africaine, avaient méthodiquement confié à la Cedeao en 1975.

Aujourd’hui, le Mali Etat indépendant et souverain est purement l’objet d’une ingérence de la Cedeao. L’Etat malien, seul a le droit de gérer ses institutions républicaines. L’Etat malien, seul à le choix de faire appel à l’Ecomog. A mon avis, le reste n’est que de l’ingérence.

Autrement dit, il y a bel et bien un gouvernement constitutionnellement en place au Mali. La ‘’transition’’ viendra, si à l’usage, Cheick Modibo Diarra et Dioncounda Traoré se seront révélés incapables d’organiser l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel reconnu par les Maliens eux-mêmes. Le reste n’est que de l’ingérence, ce symbole que la Cedeao affectionne aujourd’hui. Et, je voudrais que la Cedeao reste dans ce symbole d’ingérence en prenant à bout de bras ‘’l’affaire’’Boko-Haram au Nigeria, où le président Goodluck Jonathan ne dort pas, a besoin d’une ‘’interposition’’ à l’intérieur du Nigeria. Vous riez ? Et pourtant, c’est bien ce plan dévoilé par la Cedeao pour sécuriser les populations à Bamako. Mais pourquoi les 3000 soldats de l’Ecomog ne vont-ils pas ‘’libérer’’ et sécuriser le ‘’Nord-Mali’’.

Mais tenez-vous bien. Si la Cedeao affiche moins de soutien aux populations du ‘’Nord-Mali’’, c’est parce que la Cedeao sait que le ‘’Nord-Mali’’ reste un guêpier, comme celui qui a englouti les stratégies américaines et européennes en Irak et en Afghanistan. A Gao, Kidal, Tombouctou qui ont besoin que les insurgés soient expulsés, la Cedeao ne peut réussir dans un contexte similaire là où les Etats-Unis et l’Union Européenne demandent. Dans ce cas, la Cedeao n’a pas à tisser sa propre toile au ‘’Nord-Mali’’. De toutes les manières, la Cedeao a quitté son vrai rôle et dans la crise malienne, la Cedeao fait de l’ingérence dans un bon désordre politique. Conséquences, la crise malienne durera et s’ouvrira sans doute sur le syndrome ivoirien avec la participation de la France, de l’Onu et des Etats-Unis. Les médias occidentaux, Rfi, France 24, BBC, Voix de l’Amérique consacreront les ‘’éditions spéciales’’ sur le Mali. En toute vérité, la crise malienne durera longtemps si l’essentiel n’est pas traité par les Maliens eux-mêmes… pauvre Mali.

Par Ben Ismaël
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