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International Publié le lundi 7 mai 2012 | Soir Info

Editorial : Bye Bye ! Bling-Bling…

© Soir Info Par DR
France 2012/ 2e tour de l`élection présidentielle
Le candidat socialiste, François Hollande, député de Corrèze, porté par toute la Gauche démocratique française et le sommet décisionnel du « Modem » de François Bayrou, est le nouveau président de la République de France. Il est le 7ème président de la 5ème République. A la suite d’une élection qualifiée d’historique par tous les observateurs, cet énarque de 57 ans a battu le président sortant, Nicolas Sarkozy avec 51, 90 % des suffrages exprimés contre 48,10 %. Le taux de participation qui dépassait 71,96% contre 19, 5 % d’abstention, est un indicateur assez éloquent de la volonté des Français de mettre un holà, voire de porter le tocsin à la Droite française, qui, de De Gaule en passant par Georges Pompidou, Giscard D’Estaing, Jacques Chirac, domine de la tête et des pieds la Cinquième République. Ainsi, entre «le changement» et «la France Forte» les Français ont clairement opté pour le changement.

D’ailleurs, ils y ont été un peu guidés par le temps changeant d’hier avec lequel, sous un ciel orageux, ils sont allés massivement aux urnes. Entre le président des riches, le président bling-bling, et celui qui se veut proche du peuple par son projet de société, entre la continuité et l’alternance, les Français ont fait leur choix. Celui de la cohérence d’un homme, sa conviction, son engagement, sa foi pour la République. Depuis le mois de janvier 2012, si l’on s’en tient aux sondages qui donnaient toujours gagnant François Hollande, les Français avaient déjà choisi de tourner la page Sarko. Comme ce votant qui dit, devant son bureau de vote, ce dimanche, chercher ce que «Sarkozy aurait fait de positif pour la France », les 51,90 qui ont accordé leurs suffrages à François Hollande, ont choisi de renvoyer, de l’Elysée, après seulement 5 ans, Nicolas Sarkozy, à la maison. «Je n’ai pas réussi à convaincre une majorité des français. Je suis le seul responsable de cette défaite… La France a un nouveau président… C’est un choix démocratique et républicain » a dit le perdant, qui, pour se donner bonne conscience, tout en invitant ses partisans à respecter le nouveau président, a cru bon de lancer les dernières invectives contre le vainqueur. S’il y a des facteurs qui ont contribué à la défaite de Sarkozy, son arrogance, son narcissisme, sa suffisance à la limite pathologique, son manque d’humilité ont pesé, pour 80 % dans la balance. Nicolas Sarkozy paye aussi pour la longévité de la Droite au pouvoir. 17 ans don 12 ans pour Jacques Chirac dont il était le ministre, d’abord de l’Economie et des Fiances, puis de l’Intérieur. La France a donc parlé… Après François Mitterrand en 19981, la Gauche renoue avec la victoire. La raison : résoudre leurs problèmes internes accentués par la crise financière. Les Français cherchaient ardemment le président qui pourrait les sortir de leur difficulté, celui qui pourrait apporter des réponses concrètes à leurs problèmes. Contrairement aux apparences le candidat socialiste a démontré, surtout dans le dernier virage, qu’il était capable de faire preuve d'une détermination, d'une ténacité et d'une pugnacité intelligible. Face à la crise socio-économique dont souffre la majorité des populations par rapport à la minorité opulente des partisans de Sarkozy, les électeurs ont été amenés à infliger un vote sanction au régime Sarkozy. Cette défaite suscite beaucoup de réactions dans le monde, singulièrement en Afrique où Sarkozy a été particulièrement présent à travers une politique qui n’a pas manqué d’être critiquée quand elle n’était pas dénoncée notamment en Côte d’Ivoire et en Libye. Cependant, les Africains doivent garder la tête sur les épaules, car, une chose est sûre. Que ce soit avec Sarkozy ou Hollande, incarnés par la Droite et la Gauche, la politique française en Afrique ne changera pas d’un pouce.

Elle demeurera basée sur la défense de ses intérêts, notamment, stratégiques et économiques (accès des multinationales françaises aux ressources naturelles et stratégiques : pétrole, uranium etc.). Elle a toujours été ainsi, et elle restera telle pendant longtemps encore. Avec la France, la réalité d’hier et celle d’aujourd’hui en Afrique restera telle. Il ne faut pas se leurrer. Ce n’est pas avec François Hollande que cette vérité va disparaitre. N’est-ce pas lui qui a dit de Laurent Gbagbo «qu’il n’est pas fréquentable», avant d’exclure le Front populaire ivoirien (Fpi) de l’International socialiste ? François Hollande n’entreprendra rien pour changer le cour du procès contre Gbagbo à la Cpi le 18 juin prochain, comme il ne fera rien contre Alassane Ouattara, tant que les intérêts de la France seront bien au chaud à Abidjan. Il ne faut donc pas pavoiser comme le font certains qui voient en l’élection du candidat socialiste, l’instauration d’une nouvelle politique française en Afrique. Pour autant, on ne peut pas non plus ne pas rappeler à la conscience des Ivoiriens l’acte posé par le Rassemblement des Républicains une semaine avant le premier tour de l’élection française, en allant contracter une alliance «de coopération et d’amitié» avec l’Ump. Certes, idéologiquement, les deux partis sont du même bord, c’est-à-dire de la droite. C’était donc un devoir pour le Rdr d’apporter son soutien à un allié naturel. Mais nombre de personnes ont perçu à travers cette attitude une erreur politique. Cela est d’autant vrai que c’est Hollande qui est aux commandes du navire français pour les cinq années à venir.

De toute évidence, le Rdr qui espérait une réélection de Sarkozy, va devoir revoir sa copie diplomatique pour l’adapter à la réalité du terrain. Hollande ne va certes pas changer la politique française en Côte d’Ivoire. Il ne va pas prendre non plus le risque de rompre les ponts avec la Côte d’Ivoire au regard des intérêts français dans ce pays, mais il est clair que les autorités ivoiriennes n’auront plus les mêmes privilèges, le même traitement de faveur que sous Nicolas Sarkozy. Si on part du principe que l’ami de mon ennemi est mon ennemi, on imagine la place qui sera désormais réservée aux autorités ivoiriennes par la France.

COULIBALY Vamara
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