L’ancien président libérien et chef de guerre a été reconnu coupable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité pendant la guerre civile de la Sierra-Leone entre 1994 et 2002. Le procureur du Tribunal spécial pour la Sierra Leone a requis 80 années de prison à son encontre, le 26 avril dernier. "L`accusation recommande une peine globale de 80 ans de prison", a indiqué le bureau du procureur du Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) dans un document rendu public le même jeudi. Poursuivant, elle ajoute que "la peine recommandée est appropriée pour refléter le rôle essentiel que M. Taylor a joué dans des crimes d`une portée et d`une gravité extrêmes". Charles Taylor qui plaidait non coupable, purgera sa peine en Grande-Bretagne, en vertu d`un accord avec le TSSL. Président du Liberia de 1997 à 2003, Charles Taylor, 64 ans, a, selon les juges, "aidé et encouragé" une campagne de terreur visant à obtenir le contrôle de la Sierra Leone, dans le but d`exploiter ses diamants, au cours d`une guerre civile qui a fait 120.000 morts dans ce pays, entre 1991 et 2001. L`ex-président libérien a joué un rôle "crucial" dans les viols, meurtres et actes inhumains, notamment, commis en Sierra Leone par les rebelles sierra-léonais du Front révolutionnaire uni (RUF) en leur fournissant armes et munitions en échange de diamants. Depuis que l’accusation a requis cette peine contre l’ancien homme fort du Libéria, c’est le branle-bas dans le camp des pro-Gbagbo. Si certains veulent cacher le soleil avec une main, d’autres par contre, ne cachent pas leur inquiétude. Et ils ont raison. Laurent Gbagbo est détenu à la Haye parce qu’il est accusé de crimes contre l’humanité à l’issue de la crie post-électorale dans son pays. Une crise qui a fait au bas mot, 3000 morts, un nombre incalculable de disparus. Sans compter les nombreuses violations des droits élémentaires de l’homme, les viols. L`ancien président ivoirien a été, écroué à La Haye dans la nuit de mardi 29 à mercredi 30 novembre 2011. Il est soupçonné par la Cour pénale internationale de quatre chefs de crimes contre l`humanité commis lors des violences post-électorales de 2010-2011. "Laurent Gbagbo aurait engagé sa responsabilité pénale individuelle, en tant que coauteur indirect, pour quatre chefs de crimes contre l’humanité à raison de meurtres, de viols et d’autres violences sexuelles, d’actes de persécution et d’autres actes inhumains", a annoncé la CPI dans un communiqué. Et tout le débat se situe à ce niveau. Si une peine d’une telle envergure a été requise contre Taylor, qui n’a été que complice des faits, que sera alors le sort de Gbagbo qui, comme l’a si bien indiqué, le communiqué, a «engagé sa responsabilité pénale individuelle, en tant que coauteur indirect,» des faits à lui reprochés? On attend de voir. Surtout que son audience de confirmation des charges aura lieu le 18 juin prochain.
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET