Les résultats officiels de la présidentielle en France sont connus depuis hier, juste après la fermeture des bureaux de vote à l’issue du second tour du scrutin. Les quelques 45 millions de Français qui ont été appelés à départager le président sortant, Nicolas Sarkozy et le candidat socialiste, François Hollande ont fait le choix du second. 52% contre 48 %. Et en bon perdant, Sarkozy a téléphoné à son adversaire pour le féliciter. Une vraie leçon de démocratie. Il convient de saluer la victoire du candidat socialiste qui, comme l’avaient déjà annoncé les nombreux sondages, va désormais succéder à Nicolas Sarkozy. Celui-ci, a d’ailleurs fait un discours d’adieu à la Mutualité. Devant des milliers de partisans, qui scandaient ‘’Nicolas, Nicolas’’, il a dit des mots d’encouragement. Ainsi donc Nicolas Sarkozy a quitté l’Elysée. Que retenir de lui? L’image d’un homme, un leader qui aura marqué son engagement en faveur de la démocratie et du respect des droits de l’homme. En Afrique, il n’a pas hésité à s’impliquer dans la résolution de certaines crises. Mais c’est surtout en Côte d’Ivoire, courant 2010, qu’il aura fait montre de sa détermination à faire respecter le choix de la démocratie. Lorsque Laurent Gbagbo a voulu confisquer les résultats de la présidentielle de novembre 2010 en refusant de reconnaitre la victoire d’Alassane Ouattara, il a fallu une résolution onusienne pour que la France accepte de rétablir le vainqueur dans ses droits. Le Président français, en appui à la mission onusienne, a engagé l’armée française dans l’application de la résolution du Conseil de sécurité pour la destruction des armes lourdes du camp présidentiel afin de protéger les populations civiles. Cela a permis à la Côte d’Ivoire d’éviter des drames supplémentaires. Car, dans sa folle course pour son maintien au pouvoir, le clan Gbagbo avait dissimilé, dans les quartiers, de nombreuses armes lourdes manipulées par des mercenaires. On se rappelle les massacres aveugles de populations civiles à Abobo, Yopougon et dans l’Ouest du pays. Si le Président français et son gouvernement n’avaient répondu favorablement à l’appel de l’ONU, c’est sûr, le décompte macabre aurait été plus tragique que les 3000 morts. Depuis, Nicolas Sarkozy est devenu l’ami de la Côte d’Ivoire libre. Les Ivoiriens lui ont du reste rendu hommage pendant la cérémonie d’investiture du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, le 21 mai 2011. Ennemi des dictatures africaines, Sarkozy s’est aussi engagé en Libye pour la libération du peuple sous l’emprise d’un Guide sanguinaire. Au sein de l’OTAN, le Président français était aux avant-postes. Devenant ainsi l’homme à abattre, l’ennemi numéro un des partisans de Gbagbo et du régime Kadhafi. Toutefois, l’Afrique libre et démocratique restera reconnaissante à Sarkozy, pour son leadership, son engagement en faveur de la démocratie. D’ailleurs, le locataire du palais de l’Elysée a certes changé, mais est-ce pour autant que la politique africaine de la France sera bouleversée ? Pour la Côte d’Ivoire, une chose est sue. Les socialistes, Hollande en tête, avaient soutenu l’intervention militaire en Côte d’Ivoire, qualifiant Gbagbo, de personne « infréquentable ».
Yves-M. Abie
Yves-M. Abie