L’hebdomadaire La Lettre du Continent a véhiculé une information sur les nominations au palais présidentiel. Cette “révélation” qui a été reprise par plusieurs journaux proches de l’ancien régime est un tissu de mensonges
Le mensonge produit des fleurs, mais jamais de fruits, a-t-on coutume de dire. Dans sa livraison N°634 du 3 mai 2012, le très sérieux ( ?) hebdomadaire panafricain, La Lettre du Continent a publié des informations mensongères qui puent l’intoxication et la manipulation. Mais manque de pot pour cet hebdomadaire, la supercherie a été découverte.
Comme ils en raffolent depuis la chute de leur mentor pour discréditer au maximum le régime, les journaux proches de l’ancien président ont récupéré le dossier et en ont fait leurs choux gras du week end. C’est d’abord le confrère Le Nouveau Courrier qui lève le
lièvre dans sa livraison N°506 du jeudi 3 mai. Le week end, c’est Notre Voie, le journal officiel du Fpi qui prend le relais pour accuser le président Ouattara de nommer toute sa famille au palais présidentiel.
Rigueur et compétence
Ce journal n’a pas fait dans la dentelle. Pour le Fpi, Ouattara a ramassé tous ses parents, oncles, soeurs, frères, neveux et nièces qu’il a déversés au palais présidentiel.
Mais à l’analyse des faits, les prétendues confidences de La Lettre du Continent reprises par les journaux bleus sont un tissu de mensonges cousu de fil blanc. C’est même un flagrant délit d’intoxication pour ternir l’image du président de la République.
Primo Laciné Camara, l’oncle du président Ouattara dont parle La Lettre du Continent ne figure sur une quelconque liste de conseillers à la présidence. Cet ancien cadre de
l’administration ivoirienne qui vit une retraite dorée n’a aucun bureau au palais. Secundo, dire que Sita Ouattara et Rokia Ouattara, les deux soeurs du président, sont conseillères
au palais est une affabulation de trop. Les informations de première main, vérifiables au
palais, qui sont en notre possession précisent que le poste de ‘‘Conseiller aux affaires présidentielles’’ n’existe pas dans la nomenclature des emplois de la présidence
de la République sous Ouattara. Par voie de conséquence Sita Ouattara et Rokia Ouattara ne sont pas répertoriées dans la liste des conseillers qui ne dépassent guère la trentaine.
Le troisième mensonge de La Lettre du Continent porte sur Touré Mamadou, conseiller chargé de la jeunesse et des sports. Ce jeune n’a aucun lien de parenté avec la
famille Ouattara. Originaire de Boundiali, plus précisément de Portio, dans la sous-préfecture de Kouto de par son père et de Bocanda de par sa mère, Touré Mamadou n’est pas membre de la famille Ouattara qui, elle, est originaire de Kong. De toutes les personnalités citées par la fameuse Lettre du Continent, seules deux appartiennent à la sphère familiale du chef de l’Etat. Il s’agit du frère cadet, Ibrahim Ouattara, dit ‘‘Photocopie’’ et de la nièce, Masséré Touré. Mais là encore, il faut remonter le fil du temps pour connaître les postes qu’ont occupés ces deux membres de la famille Ouattara avant d’arriver au palais. Ils ont joué les rôles qu’ils jouent aujourd’hui au palais quand le président était dans l’opposition. Ibrahim Ouattara était directeur de l’agence du Gabon de l’Institut international pour l’Afrique, un cabinet mis sur pied par le président Ouattara après son départ du Fmi pour aider les pays africains auprès des institutions de Bretton Woods.
Songes et mensonges
Rappelé à Abidjan, ‘‘Photocopie’’ a été le Daaf du Rdr et de la campagne du président avant sa nomination au palais. Là encore, il était Daaf de la présidence. Il n’a jamais été conseiller comme tente maladroitement de le faire croire La Lettre du Continent. Il en est de même pour la nièce Masséré Touré qui était employée à Jeune Afrique à Paris avant de venir occuper le poste de conseillère en communication au cabinet de son oncle du temps où il était dans l’opposition.
Il n’y a donc pas mieux que ces deux personnes pour occuper ces deux postes hautement stratégiques après l’accession au pouvoir du président. A ce niveau du débat, cette prétendue bombe de La Lettre du Continent appuyée par Le Nouveau Courier et Notre Voie est, à la vérité un pétard mouillé. Des cas similaires ont existé dans des grands régimes.
Robert Kennedy, frère cadet de John Kennedy, a été ministre de la Justice dans le gouvernement de son grand frère. En France, Jean Christophe Mitterrand a été le
conseiller Afrique de son père François Mitterrand. Claudine Chirac fut également conseillère en communication de son père Jacques Chirac. Ce n’est donc pas un scandale pour ces deux membres de la famille du président qui, en plus d’avoir la qualification requise, ont les compétences pour briguer ces postes.
Evoquant une prétendue guéguerre entre Amadou Gon et Marcel Amon Tanoh, La Lettre du Continent s’est laissé prendre dans sa volonté de tronquer les faits. Jean Louis Moulot qui est présenté comme l’adjuvant de Marcel Amon Tanoh dans cette guerre fictive n’est pas le directeur de cabinet adjoint du président de la République et n’est pas non plus venu directement du Canada pour occuper ce poste. Le directeur de cabinet adjoint du président Ouattara s’appelle Koné Drissa. Jean Louis Moulot, qui est présenté comme un ‘‘cadre importé’’, occupe depuis une quinzaine d’années de hautes fonctions dans l’administration publique et para publique. C’est un pur produit du Bnetd qui a été conseiller puis
directeur de cabinet adjoint au ministère de la Construction et de l’urbanisme. Avant ces expériences, il faisait partie du cabinet de Seydou Diarra à la Primature. A la dissolution du gouvernement en février 2010, il est rappelé au Bnetd et bien que n’étant pas du même bord politique, Ahoua Don Mello le nomme comme conseiller du fait de ses compétences.
Après la crise post-électorale, ce jeune cadre du Rdr a été nommé conseiller à la Présidence, rattaché au cabinet présidentiel.
Budget de souveraineté
C’est ce même critère de compétence qui a prévalu dans la nomination des conseillers comme Touré Mamadou qui est diplômé de troisième cycle en diplomatie et affaires internationales. Touré Mamadou a été conseiller aux ministères de l’Intégration africaine, de la Construction et de l’urbanisme puis de l’Enseignement supérieur avant de s’occuper de la jeunesse puis porte-parole jeune du candidat Alassane Ouattara. Il est membre des instances dirigeantes de la jeunesse de l’Union africaine et de la jeunesse arabo-africaine.
Touré Mamadou n’est donc pas au palais pour son appartenance à la famille Ouattara, encore moins par le fait d’un parachutage complaisant.
La Lettre du Continent a aussi avancé le chiffre de 300 milliards de Fcfa comme le montant du budget de souveraineté du président Ouattara. Le budget de souveraineté par définition est un fonds qui n’est pas inscrit dans la loi des finances et qui permet au président de gérer certaines affaires courantes qui relèvent de sa seule autorité. Sans vouloir tomber dans la polémique, Ouattara, qui est reconnu pour son orthodoxie financière et sa rigueur dans la gestion, ne peut pas se tailler un budget de souveraineté aussi colossal qui fait
trois fois celui de Laurent Gbagbo.
En la matière, l’ancien président n’est pas un modèle. Même sous embargo, il a pu acheter des armes à plus de 800 milliards de Fcfa pour mener sa guerre postélectorale. L’hebdomadaire panafricain La lettre du Continent peut spéculer sur le montant du
budget de souveraineté de Ouattara sans toutefois tomber dans une démesure qui frise la manipulation et l’intoxicationn
Par Kra Bernard
Le mensonge produit des fleurs, mais jamais de fruits, a-t-on coutume de dire. Dans sa livraison N°634 du 3 mai 2012, le très sérieux ( ?) hebdomadaire panafricain, La Lettre du Continent a publié des informations mensongères qui puent l’intoxication et la manipulation. Mais manque de pot pour cet hebdomadaire, la supercherie a été découverte.
Comme ils en raffolent depuis la chute de leur mentor pour discréditer au maximum le régime, les journaux proches de l’ancien président ont récupéré le dossier et en ont fait leurs choux gras du week end. C’est d’abord le confrère Le Nouveau Courrier qui lève le
lièvre dans sa livraison N°506 du jeudi 3 mai. Le week end, c’est Notre Voie, le journal officiel du Fpi qui prend le relais pour accuser le président Ouattara de nommer toute sa famille au palais présidentiel.
Rigueur et compétence
Ce journal n’a pas fait dans la dentelle. Pour le Fpi, Ouattara a ramassé tous ses parents, oncles, soeurs, frères, neveux et nièces qu’il a déversés au palais présidentiel.
Mais à l’analyse des faits, les prétendues confidences de La Lettre du Continent reprises par les journaux bleus sont un tissu de mensonges cousu de fil blanc. C’est même un flagrant délit d’intoxication pour ternir l’image du président de la République.
Primo Laciné Camara, l’oncle du président Ouattara dont parle La Lettre du Continent ne figure sur une quelconque liste de conseillers à la présidence. Cet ancien cadre de
l’administration ivoirienne qui vit une retraite dorée n’a aucun bureau au palais. Secundo, dire que Sita Ouattara et Rokia Ouattara, les deux soeurs du président, sont conseillères
au palais est une affabulation de trop. Les informations de première main, vérifiables au
palais, qui sont en notre possession précisent que le poste de ‘‘Conseiller aux affaires présidentielles’’ n’existe pas dans la nomenclature des emplois de la présidence
de la République sous Ouattara. Par voie de conséquence Sita Ouattara et Rokia Ouattara ne sont pas répertoriées dans la liste des conseillers qui ne dépassent guère la trentaine.
Le troisième mensonge de La Lettre du Continent porte sur Touré Mamadou, conseiller chargé de la jeunesse et des sports. Ce jeune n’a aucun lien de parenté avec la
famille Ouattara. Originaire de Boundiali, plus précisément de Portio, dans la sous-préfecture de Kouto de par son père et de Bocanda de par sa mère, Touré Mamadou n’est pas membre de la famille Ouattara qui, elle, est originaire de Kong. De toutes les personnalités citées par la fameuse Lettre du Continent, seules deux appartiennent à la sphère familiale du chef de l’Etat. Il s’agit du frère cadet, Ibrahim Ouattara, dit ‘‘Photocopie’’ et de la nièce, Masséré Touré. Mais là encore, il faut remonter le fil du temps pour connaître les postes qu’ont occupés ces deux membres de la famille Ouattara avant d’arriver au palais. Ils ont joué les rôles qu’ils jouent aujourd’hui au palais quand le président était dans l’opposition. Ibrahim Ouattara était directeur de l’agence du Gabon de l’Institut international pour l’Afrique, un cabinet mis sur pied par le président Ouattara après son départ du Fmi pour aider les pays africains auprès des institutions de Bretton Woods.
Songes et mensonges
Rappelé à Abidjan, ‘‘Photocopie’’ a été le Daaf du Rdr et de la campagne du président avant sa nomination au palais. Là encore, il était Daaf de la présidence. Il n’a jamais été conseiller comme tente maladroitement de le faire croire La Lettre du Continent. Il en est de même pour la nièce Masséré Touré qui était employée à Jeune Afrique à Paris avant de venir occuper le poste de conseillère en communication au cabinet de son oncle du temps où il était dans l’opposition.
Il n’y a donc pas mieux que ces deux personnes pour occuper ces deux postes hautement stratégiques après l’accession au pouvoir du président. A ce niveau du débat, cette prétendue bombe de La Lettre du Continent appuyée par Le Nouveau Courier et Notre Voie est, à la vérité un pétard mouillé. Des cas similaires ont existé dans des grands régimes.
Robert Kennedy, frère cadet de John Kennedy, a été ministre de la Justice dans le gouvernement de son grand frère. En France, Jean Christophe Mitterrand a été le
conseiller Afrique de son père François Mitterrand. Claudine Chirac fut également conseillère en communication de son père Jacques Chirac. Ce n’est donc pas un scandale pour ces deux membres de la famille du président qui, en plus d’avoir la qualification requise, ont les compétences pour briguer ces postes.
Evoquant une prétendue guéguerre entre Amadou Gon et Marcel Amon Tanoh, La Lettre du Continent s’est laissé prendre dans sa volonté de tronquer les faits. Jean Louis Moulot qui est présenté comme l’adjuvant de Marcel Amon Tanoh dans cette guerre fictive n’est pas le directeur de cabinet adjoint du président de la République et n’est pas non plus venu directement du Canada pour occuper ce poste. Le directeur de cabinet adjoint du président Ouattara s’appelle Koné Drissa. Jean Louis Moulot, qui est présenté comme un ‘‘cadre importé’’, occupe depuis une quinzaine d’années de hautes fonctions dans l’administration publique et para publique. C’est un pur produit du Bnetd qui a été conseiller puis
directeur de cabinet adjoint au ministère de la Construction et de l’urbanisme. Avant ces expériences, il faisait partie du cabinet de Seydou Diarra à la Primature. A la dissolution du gouvernement en février 2010, il est rappelé au Bnetd et bien que n’étant pas du même bord politique, Ahoua Don Mello le nomme comme conseiller du fait de ses compétences.
Après la crise post-électorale, ce jeune cadre du Rdr a été nommé conseiller à la Présidence, rattaché au cabinet présidentiel.
Budget de souveraineté
C’est ce même critère de compétence qui a prévalu dans la nomination des conseillers comme Touré Mamadou qui est diplômé de troisième cycle en diplomatie et affaires internationales. Touré Mamadou a été conseiller aux ministères de l’Intégration africaine, de la Construction et de l’urbanisme puis de l’Enseignement supérieur avant de s’occuper de la jeunesse puis porte-parole jeune du candidat Alassane Ouattara. Il est membre des instances dirigeantes de la jeunesse de l’Union africaine et de la jeunesse arabo-africaine.
Touré Mamadou n’est donc pas au palais pour son appartenance à la famille Ouattara, encore moins par le fait d’un parachutage complaisant.
La Lettre du Continent a aussi avancé le chiffre de 300 milliards de Fcfa comme le montant du budget de souveraineté du président Ouattara. Le budget de souveraineté par définition est un fonds qui n’est pas inscrit dans la loi des finances et qui permet au président de gérer certaines affaires courantes qui relèvent de sa seule autorité. Sans vouloir tomber dans la polémique, Ouattara, qui est reconnu pour son orthodoxie financière et sa rigueur dans la gestion, ne peut pas se tailler un budget de souveraineté aussi colossal qui fait
trois fois celui de Laurent Gbagbo.
En la matière, l’ancien président n’est pas un modèle. Même sous embargo, il a pu acheter des armes à plus de 800 milliards de Fcfa pour mener sa guerre postélectorale. L’hebdomadaire panafricain La lettre du Continent peut spéculer sur le montant du
budget de souveraineté de Ouattara sans toutefois tomber dans une démesure qui frise la manipulation et l’intoxicationn
Par Kra Bernard