Tout serait parti d’un manque de place dans les bus de la Société de Transport Abidjanais (SOTRA). Les véhicules bondés, ne stationnaient pas aux arrêts officiels même si le conducteur, par jeu ou par réflexe, ralentissait à l’approche du point de ramassage habituel. Il fallait se frayer un chemin à l’intérieur pour ne pas arriver en retard, quitte à jouer les acrobates. Peu à peu, le bôrô d’enjaillement, est devenu un divertissement, un billet d’entrée pour pénétrer un cercle d’amis, un genre de rite de passage pour montrer que la peur ne fait pas partie de son vocabulaire.
Il a cet effet été décliné en plusieurs variantes toutes aussi dangereuses : le bôrô lagunaire (se jeter dans la lagune depuis un pont), la traversée de la mort (traverser les grands axes routiers les yeux bandés alors que le feu tricolore est vert)…Le bôrô d’enjaillement que l’on pensait disparu, fait à nouveau parler de lui à Abidjan. Plusieurs vidéos l’attestent et on est en droit de craindre que ses assimilés refassent surface également. Qu’est-ce qui peut bien pousser des adolescents à s’adonner à ce passe-temps suicidaire? « C’est leur façon de traduire le mal-être d’une jeunesse frustrée, marginalisée, déboussolée. » disent certains. « C’est une manière pour eux de protester contre le manque d’infrastructures saines pour que la jeunesse puisse se divertir (espaces verts, parc d’attractions…) » affirment d’autres.
Je peine véritablement à voir le lien de causalité entre l’absence d’espaces verts et le fait de danser du coupé-décalé sur un bus en mouvement. Pendant qu’on y est, disons que les jeunes drogués protestent uniquement contre le prix exorbitant du lait en poudre ! Ce n’est pas parce que l’adolescent n’a plus de repères auxquels se raccrocher qu’il doit s’accrocher aux vitres d’un véhicule en marche par dépit ou par défi. Les chutes sont presque toujours mortelles. Des têtes fracassées, des membres broyés…pour rien. Loin d’exprimer de la bravoure, cette pratique s’apparente à quelques-uns des multiples signes d’un début de folie. L’un des moyens pour lutter contre ce mal pourrait d’ailleurs être l’assistance psychologique pour mieux comprendre et conseiller les élèves. L’école ivoirienne, peine à avoir de l’autorité sur les élèves et à jouer son rôle d’éducatrice.
Elle est tout aussi impuissante que les parents accusés d’avoir jeté l’éponge et qui la considéraient comme un substitut efficace. L’administration, le ministère de l’éducation nationale, la cellule familiale, les forces de l’ordre et même la Société de Transport Abidjanais doivent conjuguer leurs efforts pour espérer voir un jour ce phénomène disparaître. Il faut sensibiliser les élèves et communiquer d’avantage avec eux. Les parents devraient mieux veiller sur leurs enfants, s’intéresser à leur emploi du temps et échanger régulièrement avec les professeurs et les éducateurs. Les conducteurs de bus gagneraient à stationner le véhicule dès qu’ils soupçonnent une activité suspecte. Les forces de l’ordre doivent surveiller plus étroitement les arrêts de bus et veiller à ce que des sanctions sévères soient appliquées aux élèves pris sur le fait..
yehnidjidji.blogspot.com
Il a cet effet été décliné en plusieurs variantes toutes aussi dangereuses : le bôrô lagunaire (se jeter dans la lagune depuis un pont), la traversée de la mort (traverser les grands axes routiers les yeux bandés alors que le feu tricolore est vert)…Le bôrô d’enjaillement que l’on pensait disparu, fait à nouveau parler de lui à Abidjan. Plusieurs vidéos l’attestent et on est en droit de craindre que ses assimilés refassent surface également. Qu’est-ce qui peut bien pousser des adolescents à s’adonner à ce passe-temps suicidaire? « C’est leur façon de traduire le mal-être d’une jeunesse frustrée, marginalisée, déboussolée. » disent certains. « C’est une manière pour eux de protester contre le manque d’infrastructures saines pour que la jeunesse puisse se divertir (espaces verts, parc d’attractions…) » affirment d’autres.
Je peine véritablement à voir le lien de causalité entre l’absence d’espaces verts et le fait de danser du coupé-décalé sur un bus en mouvement. Pendant qu’on y est, disons que les jeunes drogués protestent uniquement contre le prix exorbitant du lait en poudre ! Ce n’est pas parce que l’adolescent n’a plus de repères auxquels se raccrocher qu’il doit s’accrocher aux vitres d’un véhicule en marche par dépit ou par défi. Les chutes sont presque toujours mortelles. Des têtes fracassées, des membres broyés…pour rien. Loin d’exprimer de la bravoure, cette pratique s’apparente à quelques-uns des multiples signes d’un début de folie. L’un des moyens pour lutter contre ce mal pourrait d’ailleurs être l’assistance psychologique pour mieux comprendre et conseiller les élèves. L’école ivoirienne, peine à avoir de l’autorité sur les élèves et à jouer son rôle d’éducatrice.
Elle est tout aussi impuissante que les parents accusés d’avoir jeté l’éponge et qui la considéraient comme un substitut efficace. L’administration, le ministère de l’éducation nationale, la cellule familiale, les forces de l’ordre et même la Société de Transport Abidjanais doivent conjuguer leurs efforts pour espérer voir un jour ce phénomène disparaître. Il faut sensibiliser les élèves et communiquer d’avantage avec eux. Les parents devraient mieux veiller sur leurs enfants, s’intéresser à leur emploi du temps et échanger régulièrement avec les professeurs et les éducateurs. Les conducteurs de bus gagneraient à stationner le véhicule dès qu’ils soupçonnent une activité suspecte. Les forces de l’ordre doivent surveiller plus étroitement les arrêts de bus et veiller à ce que des sanctions sévères soient appliquées aux élèves pris sur le fait..
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