Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire a abrité du 3 au 6 mai 2012 la 17ème réunion plénière de la commission technique du GIABA (Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest). Cette rencontre a permis de faire le point des activités du GIABA et d’encourager les Etats à s’impliquer davantage dans la lutte contre les criminels.
Les pays d’Afrique, particulièrement ceux de l’Afrique subsaharienne ne sont pas à l’abri de la criminalité financière qui s’est développée au cours de ces dix dernières années sous diverses formes. Ce qui constitue, une menace non pas seulement pour le système financier et économique, mais pour la stabilité politique et sociale dans les Etats ; voire l’instabilité des régimes. Les conséquences de ces fléaux des temps modernes ont été largement débattues au cours de la réunion plénière de la Commission technique du GIABA et poursuivie durant la session de la 11ème réunion du Comité ministériel du GIABA. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la lutte doit être multipliée, les Etats doivent renforcer leur coopération tant que les criminels contourneront les législations.
Sur ce point, Dr Abdullahi Shehou, directeur général du GIABA est parfaitement d’accord. Même si des efforts ont été accomplis au cours de ces dernières années par les membres du GIABA. «…En dépit de tous ces acquis, il existe encore beaucoup de zones d’incertitude où davantage d’efforts doivent être fournis. Afin de lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, il est essentiel d’avoir le plein contrôle sur toute la chaîne des actions nécessaires pour arrêter ou tout au moins réduire les organisations du crime organisé», a dépeint le Directeur général du GIABA. Qui invite en outre, tous les pays à redoubler d’effort, car les contraintes demeurent importantes. Celles-ci ont pour nom entre autres, la prédominance d’espèces dans les transactions faites dans l’anonymat, annulant ainsi les pistes de vérification et l’existence d’un vaste secteur informel caractérisé par l’opacité et l’absence de réglementation ; la faible volonté d’adopter et de mettre en œuvre de solides dispositifs de LBC/FT (lutte contre le blanchiment de capitaux/Financement du terrorisme). Outre ces contraintes, les pays de la CEDEAO sont confrontés au problème de coopération et de coordination entre les organismes, à l’absence d’enquête diligente et de poursuite, ce qui entrave une bonne administration de justice d’une part et ralentit la procédure judiciaire d’autre part.
Il y a eu des cas où des personnes suspectées ont été arrêtées, mises à la disposition du parquet, puis liberées sans justification. Des actes qui emmènent de plus en plus les correspondants nationaux du GIABA et des cellules nationales de renseignements financiers à baisser la garde. Vu que leur vie était parfois menacée par ceux qu’ils traquaient. Mais que cela tienne ! Sinon, la réelle difficulté à laquelle sont confrontés les organismes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en Afrique de l’ouest, c’est la problématique des transactions électroniques. Comment maîtriser cet outil, de sorte que les criminels qui utilisent ce canal soient interpellés et mis hors état de nuire. Chose impossible, pour l’heure. Le Directeur général du GIABA en est conscient. «Les effets pervers de la mondialisation et de l’internationalisation qui offrent aux criminels l’espace économique et la technologie pour effectuer leurs transactions sur une échelle massive et presque sans détection, contre la capacité limitée des autorités répressives dans la région», déplore Dr Abdullahi Shehou.
Des efforts importants réalisés en Côte d’Ivoire
Sachant que la lutte contre les criminels ne peut se gagner seul, les autorités ivoiriennes ont pris la pleine mesure de souscrire à l’approche régionale intégrée. Il s’agit de conjuguer les efforts afin de mener une lutte aiguë contre les criminels des temps nouveaux. Ce qui constitue une réalité pour tous les experts. «L’efficacité de la lutte contre ces maux (….) dépend de la mise en place d’un ensemble cohérent de mesures, prenant en compte les aspects institutionnels, juridiques et opérationnels ainsi que la nécessité de disposer d’instruments techniques et d’une expertise pointue», expliquait le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko, lors de la session de la 11ème réunion du Comité ministériel du GIABA. La question d’instruments techniques et d’une expertise pointue est une réalité au niveau du GIABA. Vu que la structure est en manque de ressources et de priorités concurrentes en termes de fonds et de main-d’œuvre qualifiée de la part des organises de réglementation et des opérateurs. C’est cette faiblesse qu’utilisent les criminels, surtout à travers les nouvelles technologies. Mais, si on s’en tient au ministre d’Etat, les autorités ne dorment pas.
Conscient qu’un environnement poreux des affaires ne peut pas inciter les investisseurs à venir en Côte d’Ivoire, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures pour contrer les criminels. «Le gouvernement de Côte d’Ivoire a adopté la loi du 2 décembre 2005 relative à la lutte contre le blanchement de capitaux et l’ordonnance du 12 novembre 2009 relative à la lutte contre le financement du terrorisme dans les Etats membres de l’Uemoa. De même, la ratification en novembre 2011, de treize convention des Nations unies portant sur la criminalité financière participe de la volonté de notre pays de renforcer son système juridique et institutionnel», relève le ministre Hamed Bakayoko. Toujours dans la dynamique de la sécurisation de l’environnement des affaires de façon générale, le gouvernement ivoirien a mis en place un secrétaire dédié à la Bonne gouvernance. Sa mission, est de s’occuper des questions relatives à la gouvernance. Mieux, il a ratifié la convention des Nations Unions sur la corruption. Tous ces efforts participent à l’assainissement de l’environnement des affaires, de sorte à inspirer confiance aux investisseurs et autres porteurs d’affaires.
Honoré Kouassi
Les pays d’Afrique, particulièrement ceux de l’Afrique subsaharienne ne sont pas à l’abri de la criminalité financière qui s’est développée au cours de ces dix dernières années sous diverses formes. Ce qui constitue, une menace non pas seulement pour le système financier et économique, mais pour la stabilité politique et sociale dans les Etats ; voire l’instabilité des régimes. Les conséquences de ces fléaux des temps modernes ont été largement débattues au cours de la réunion plénière de la Commission technique du GIABA et poursuivie durant la session de la 11ème réunion du Comité ministériel du GIABA. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la lutte doit être multipliée, les Etats doivent renforcer leur coopération tant que les criminels contourneront les législations.
Sur ce point, Dr Abdullahi Shehou, directeur général du GIABA est parfaitement d’accord. Même si des efforts ont été accomplis au cours de ces dernières années par les membres du GIABA. «…En dépit de tous ces acquis, il existe encore beaucoup de zones d’incertitude où davantage d’efforts doivent être fournis. Afin de lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, il est essentiel d’avoir le plein contrôle sur toute la chaîne des actions nécessaires pour arrêter ou tout au moins réduire les organisations du crime organisé», a dépeint le Directeur général du GIABA. Qui invite en outre, tous les pays à redoubler d’effort, car les contraintes demeurent importantes. Celles-ci ont pour nom entre autres, la prédominance d’espèces dans les transactions faites dans l’anonymat, annulant ainsi les pistes de vérification et l’existence d’un vaste secteur informel caractérisé par l’opacité et l’absence de réglementation ; la faible volonté d’adopter et de mettre en œuvre de solides dispositifs de LBC/FT (lutte contre le blanchiment de capitaux/Financement du terrorisme). Outre ces contraintes, les pays de la CEDEAO sont confrontés au problème de coopération et de coordination entre les organismes, à l’absence d’enquête diligente et de poursuite, ce qui entrave une bonne administration de justice d’une part et ralentit la procédure judiciaire d’autre part.
Il y a eu des cas où des personnes suspectées ont été arrêtées, mises à la disposition du parquet, puis liberées sans justification. Des actes qui emmènent de plus en plus les correspondants nationaux du GIABA et des cellules nationales de renseignements financiers à baisser la garde. Vu que leur vie était parfois menacée par ceux qu’ils traquaient. Mais que cela tienne ! Sinon, la réelle difficulté à laquelle sont confrontés les organismes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en Afrique de l’ouest, c’est la problématique des transactions électroniques. Comment maîtriser cet outil, de sorte que les criminels qui utilisent ce canal soient interpellés et mis hors état de nuire. Chose impossible, pour l’heure. Le Directeur général du GIABA en est conscient. «Les effets pervers de la mondialisation et de l’internationalisation qui offrent aux criminels l’espace économique et la technologie pour effectuer leurs transactions sur une échelle massive et presque sans détection, contre la capacité limitée des autorités répressives dans la région», déplore Dr Abdullahi Shehou.
Des efforts importants réalisés en Côte d’Ivoire
Sachant que la lutte contre les criminels ne peut se gagner seul, les autorités ivoiriennes ont pris la pleine mesure de souscrire à l’approche régionale intégrée. Il s’agit de conjuguer les efforts afin de mener une lutte aiguë contre les criminels des temps nouveaux. Ce qui constitue une réalité pour tous les experts. «L’efficacité de la lutte contre ces maux (….) dépend de la mise en place d’un ensemble cohérent de mesures, prenant en compte les aspects institutionnels, juridiques et opérationnels ainsi que la nécessité de disposer d’instruments techniques et d’une expertise pointue», expliquait le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko, lors de la session de la 11ème réunion du Comité ministériel du GIABA. La question d’instruments techniques et d’une expertise pointue est une réalité au niveau du GIABA. Vu que la structure est en manque de ressources et de priorités concurrentes en termes de fonds et de main-d’œuvre qualifiée de la part des organises de réglementation et des opérateurs. C’est cette faiblesse qu’utilisent les criminels, surtout à travers les nouvelles technologies. Mais, si on s’en tient au ministre d’Etat, les autorités ne dorment pas.
Conscient qu’un environnement poreux des affaires ne peut pas inciter les investisseurs à venir en Côte d’Ivoire, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures pour contrer les criminels. «Le gouvernement de Côte d’Ivoire a adopté la loi du 2 décembre 2005 relative à la lutte contre le blanchement de capitaux et l’ordonnance du 12 novembre 2009 relative à la lutte contre le financement du terrorisme dans les Etats membres de l’Uemoa. De même, la ratification en novembre 2011, de treize convention des Nations unies portant sur la criminalité financière participe de la volonté de notre pays de renforcer son système juridique et institutionnel», relève le ministre Hamed Bakayoko. Toujours dans la dynamique de la sécurisation de l’environnement des affaires de façon générale, le gouvernement ivoirien a mis en place un secrétaire dédié à la Bonne gouvernance. Sa mission, est de s’occuper des questions relatives à la gouvernance. Mieux, il a ratifié la convention des Nations Unions sur la corruption. Tous ces efforts participent à l’assainissement de l’environnement des affaires, de sorte à inspirer confiance aux investisseurs et autres porteurs d’affaires.
Honoré Kouassi