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Économie Publié le vendredi 11 mai 2012 | Le Patriote

Plan national de développement (PND) : Le futur de la Côte d’Ivoire se dessine sous Ouattara

Après la stabilité en 2011, cap est mis désormais sur la relance économique en 2012. Le Chef d’orchestre, Alassane Ouattara, en envoyant en mission les soldats de l’économie ivoirienne, entend démontrer que l’on ne navigue pas à vue sous son pouvoir. Surtout qu’il a décidé de mettre les populations ivoiriennes au c?ur de ses projets. Outre le Programme présidentiel d’urgence qui est passé de 45 milliards de Fcfa en avril 2011, à 60 milliards de Fcfa pour l’année 2012, le président de la République prépare le futur de la Côte d’Ivoire à travers le Plan national de développement stratégique (PND) 2012-2015. Elaboré par le ministère du Plan et du Développement, sous sa conduite éclairée, le PND se présente comme le cadre de référence dans lequel, devront s’inscrire toutes les interventions majeures du Gouvernement au profit des populations. Le Plan National de Développement vise à traduire dans la réalité la vision des autorités pour le futur de la Côte d’Ivoire. Adopté par les autorités ivoiriennes en avril 2012, il vise à redonner au pays, un rôle moteur en Afrique subsaharienne. L’objectif affiché des Autorités est d’atteindre une croissance à deux chiffres en 2014 et de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Cela passe par la mise en ?uvre de manière satisfaisante du programme économique et financier 2012-2014 élaboré avec le FMI et la poursuite des réformes des structure ; la promotion d’une croissance inclusive et le renforcement de l’accès des populations aux services sociaux ; l’optimisation de la gestion des ressources publiques par une programmation crédible et cohérente des investissements et le maintien d’une politique d’endettement soutenable ; le repositionnement de la Côte d’Ivoire comme pôle économique et moteur de l’intégration régionale. Les ministres d’Etat, ministre du Plan et du Développement, Albert Mabri Toikeusse et de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, se sont faits l’écho à maintes reprises, de ce Pnd. A Washington récemment, l’argentier du Gouvernement ivoirien a déroulé ce plan devant les bailleurs de fonds et les opérateurs économiques.
C’est surtout un Plan National de Développement qui anticipe un effort d’investissement massif sur la période 2012-2015. Et les Autorités ont d’ores et déjà procédé à l’identification et à l’évaluation des projets et réformes clés du PND, qui se répartissent autour de quatre grand piliers que sont l’Education, la Santé, les Infrastructures et l’Industrie. Le financement du PND reposera à la fois sur le secteur public et le secteur privé. L’hypothèse de base du cadre macroéconomique prévoit des dépenses d’investissement de 12 000 milliards FCFA sur la période 2011-2015. En 2011, l’investissement total a représenté un peu plus de 900 milliards de FCFA. Sur la période 2012-2015, environ 4500 milliards FCFA d’investissements seront assurés par le secteur public et 6500 milliards FCFA (par le secteur privé). Selon le cadrage des autorités, le taux d’investissement atteindrait 23,5% du PIB en 2015 contre 12% en 2012.

Un investissement de 12 000 milliards de Fcfa

L’investissement public passant de 5,3% du PIB à 9,1% du PIB et l’investissement privé de 6,7% à 14,4%. Le résultat global attendu du Plan National de Développement est libellé comme suit : « Les fondements faisant de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 sont réalisés en 2015 ». Cinq résultats stratégiques majeurs sont définis : Les populations vivent en harmonie dans une société sécurisée dans laquelle la bonne gouvernance est assurée ; la création de richesses est accrue, soutenue et inclusive, et les fruits sont répartis dans l’équité ; les populations, en particulier les femmes, les enfants et autres groupes vulnérables ont accès aux services sociaux de qualité dans l’équité ; les populations vivent dans un environnement sain et un cadre de vie adéquat ; le repositionnement de la Côte d’Ivoire sur la scène régionale et internationale est effectif. Tous les cas de figure ont été envisagés pour ne pas que la Côte d’Ivoire se laisse surprendre. Quatre scénarii ont été évoqués : le Réveil de l’Eléphant, la Marche de l’éléphant, le Triomphe de l’éléphant et le Départ Manqué de l’éléphant. Pour le Réveil de l’Eléphant, les perspectives économiques et financières pour les années à venir sont inspirées du cadrage macroéconomique conclu avec les services du FMI en Novembre 2011 et cela devra amener le pays sur la voie d’une croissance durable et de réduction de la pauvreté. En 2012, le taux de croissance du PIB réel devrait se situer à 8,5%. La Marche de l’Eléphant prend en compte le secteur primaire. Il devrait croître en moyenne de 4,4% entre 2012 et 2015, tiré par l’agriculture vivrière et l’extraction de pétrole et de gaz. La production vivrière est attendue en hausse de 7,5% en moyenne sur la période, grâce à la mise en ?uvre de la stratégie de projets vivriers, notamment dans les filières riz, igname, banane plantain et maïs, en vue d’atteindre l’autosuffisance alimentaire et réduire la pauvreté. L’extraction minière progresserait de 10,4% sur la période. Evolution qui serait due à l’augmentation de la production de gaz et d’or. Le secteur secondaire devrait retrouver le chemin de la croissance en 2012, après la baisse observée en 2011 (-9,7%), avec un taux de 12,6%, dû au rattrapage des niveaux de production perdus pendant des années de crise et l’entrée en production de nouvelles unités industrielles avec l’amélioration du climat des affaires. Le secteur tertiaire évoluerait à un rythme de 13,7% en 2012 grâce au dynamisme du secteur secondaire et s’établirait en moyenne à 12,1% sur les trois années suivantes. Au niveau des finances publiques, les projections indiquent une progression du PIB de 12 400 milliards de FCFA en 2012 à 17 762 milliards de FCFA en 2013. Parallèlement, les recettes des administrations fiscales devraient permettre une hausse des recettes de l’Etat sur la période. Le Triomphe de l’Eléphant est un scénario volontariste qui s’explique par la forte demande sociale post-crise. Ce scénario est basé sur la vision des autorités de ramener le pays sur le sentier d’une croissance vigoureuse afin de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Cette ambition passe par la stabilité politique et sociale. Il faudra par conséquent mettre en ?uvre un ensemble de réformes structurelles, articulées autour d’un meilleur ciblage des dépenses, d’une amélioration de la qualité des investissements et de l’efficacité de la dépense. Sous ces hypothèses, le Plan National de Développement prévoit donc précisement, un programme d’investissements publics et privés de l’ordre de 11087,3 milliards de FCFA. Le quatrième scénario, que l’on peut considérer comme catastrophe, est le départ Manqué de l’éléphant. C’est un scénario pessimiste inspiré de l’hypothèse selon laquelle la Côte d’Ivoire n’atteindrait pas le point d’achèvement en 2012, du fait d’un climat social délétère. Elle ne bénéficierait donc pas de l’allègement de la dette. Dans cette optique, les perspectives économiques tableraient sur une croissance du PIB réel de 5,4% en 2012, puis d’une moyenne de 2,9% sur la période 2013-2015. Toutefois, la chute du taux de croissance du PIB en 2013 à 2,8% serait suivie d’une légère hausse de 3,0% et 3,1%, respectivement en 2014 et 2015. Mais nous n’en sommes pas là et les échos qui nous parviennent de Washington sont plutôt bons pour l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Ppte (Pays pauvres très endettés), en juin 2012. Et la Côte d’Ivoire peut envisager sans coup férir, l’issue du scénario volontariste, baptisé ‘‘le Triomphe de l’Eléphant’’ et qui se chiffre à 11 087 milliards sur la période 2012-2015 reparti comme suit : 8,13% d’investissements dans les secteurs de la Justice, de l’Etat de Droit, de la Défense, de la Sécurité, de la Paix, de la Cohésion Sociale et de la Gouvernance administrative et Economique ; 74,30% pour soutenir les secteurs de création de richesses nationales et de répartition équitable des fruits de la croissance (agriculture, infrastructures économiques, transports, mines et énergie, industrie, tourisme, Poste et TIC) ; 12,93% pour améliorer l’accès des populations aux services sociaux de base (éducation, santé, emploi, protection sociale, culture, sports et loisirs) ; 4,45% d’investissements pour permettre aux populations de vivre dans un environnement sain et un cadre de vie adéquat ; 0,18% pour renforcer la coopération internationale aux fins de mieux repositionner la Côte d’Ivoire sur la scène régionale et internationale.

Conditions de réussite et mise en œuvre

Certaines conditionnalités sont inhérentes à la réussite du Plan national de développement. Cela s’articule autour de la consolidation de la paix et la normalisation de la vie socio-politique ; l’amélioration du climat des affaires et de la compétitivité de l’économie ; la réforme des finances Publiques ; la réforme du système financier et bancaire ; les capacités institutionnelles de gestion et d’absorption ; l’amélioration de la productivité et l’accroissement des revenus agricoles ; le renforcement de l’Appareil Statistique National (ASN). Le cadre institutionnel de mise en ?uvre et de suivi-évaluation du PND, selon nos sources, doit être analysé dans le cadre de la gestion des politiques de développement. Le PND, préparé avec la participation des populations, est un instrument de planification. Il sert à guider l’action de l’État et des Partenaires Techniques et Financiers dans le cadre de la mise en ?uvre de politiques de développement durable. Dans sa mise en ?uvre, le PND s’adosse à un système de suivi-évaluation qui tire sa source des principes de la Gestion Axée sur les Résultats (GAR). Cette disposition aidera à la prise de décisions et à la diffusion régulière des informations sur l’état de mise en ?uvre du PND. Le PND fera aussi l’objet d’évaluations indépendantes qui permettront de s’assurer de la performance globale des projets/programmes mis en ?uvre par les parties prenantes. Le Premier ministre, Ahoussou Kouadio, lors du récent séminaire intergouvernemental a demandé à ses collaborateurs d’initier des séances d’information et de sensibilisation sur le PND qui se veut un adjuvant de la lutte contre la pauvreté et le sésame pour faire de la Côte d’Ivoire, un pays émergent à l’horizon 2020.
Jean Eric ADINGRA
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