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Société Publié le samedi 12 mai 2012 | Notre Voie

Evasions répétées de prisonniers : Ouattara doit limoger les ministres de la justice et de la défense

© Notre Voie Par DR
Administration pénitenciaire : La MACA a réouvert
La maison d`arrêt et de correction d`Abidjan a réouvert ses cellules le mardi 16 aout 2011.
Le pouvoir Ouattara s’est précipité pour limoger les régisseurs de la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) et celle d’Agboville le mercredi 9 mai dernier. Et ce, au lendemain de l’annonce faite par le chef de l’Etat, à sa descente d’avion, de retour de France, à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouët, de prendre des sanctions contre les responsables des prisons. Ceux-ci sont en effet accusés d’avoir favorisé à tort ou à raison les évasions de 52 détenus le 4 mai à la MACA et de 96 prisonniers à la maison d’arrêt d’Agboville le 1er mai. Cette démarche paraît incompréhensible et curieuse quand on sait que l’annonce du limogeage a été faite par Alassane Ouattara lui-même. Or, il nous semble juste pour lui d’user de ses prérogatives de chef de l’Etat pour démettre ses plus proches collaborateurs : le ministre de la Justice et le ministre de la Défense. On sait par exemple que le Premier ministre, ministre de la Justice, autorité ministérielle qui a en charge la gestion des personnels pénitentiaires, n’a pu satisfaire aux préoccupations de ses collaborateurs. Il s’agit, en premier lieu, de doter les agents en armes de service et autres matériels de travail pour qu’ils sécurisent les prisons. Ces préoccupations lui ont été exprimées pourtant le 26 août 2011 du temps où il s’occupait pleinement du ministère de la Justice. Soit 10 jours après l’ouverture officielle de la MACA. On sait aussi que c’est le ministre délégué à la Défense dont relèvent les gendarmes et les Frci mis en cause dans les évasions. Or, à la MACA, c’est par une porte de surveillance tenue par un gendarme que les prisonniers se sont évadés. A Agboville, les Frci qui servent de force d’appui aux gardes pénitentiaires ont brillé par leur absence à leur poste de sécurité pendant trois jours, favorisant la fuite des détenus face à des gardes dépourvus de tout moyen de défense. Comme on le voit, ce sont des règles de bonne gouvernance qui n’ont pas été observées. Alassane Ouattara devait donc commencer par sanctionner ses ministres. Ils sont les premiers dans son viseur. Ou alors il laisse l’affaire dans les mains de ces derniers pour qu’ils procèdent à des sanctions. Autre chose : le ministre de le Justice aurait pu tout simplement instruire le directeur de l’administration pénitentiaire (DAP) afin qu’il prenne des sanctions à l’encontre des régisseurs. Concernant le ministre de la Défense, il devrait donner des instructions au chef d’état-major et au Commandant supérieur de la gendarmerie nationale afin qu’ils ouvrent des enquêtes sur les différents éléments mis en cause dans les évasions. Dès lors que les gardes pénitentiaires, les gendarmes et les Frci se rejetaient la responsabilité de ces évasions, les autorités devraient procéder à une enquête minutieuse à l’effet de prendre des décisions justes.

Au-delà de la révocation des régisseurs, Yao Patrice et Bindè Béda Emmanuel, rien n’a été résolu dans le problème de la sécurisation des prisons. Le mal est profond. Car, contrairement à ce qu’a affirmé Alassane Ouattara sur la réhabilitation entière de toutes les prisons du pays, de nombreuses autres ne sont pas réhabilitées et les mêmes problèmes demeurent : absence de grilles de sécurité, de mobilier, d’électricité, de sanitaires et d’équipements militaires. Tant que ces problèmes ne seront pas résolus, le changement des régisseurs ne sera que de la poudre aux yeux. Surtout que les autorités actuelles accusent des gardes pénitentiaires d’être des pro-Gbagbo qui chercheraient à déstabiliser leur régime. En plus, une sorte de rattrapage ethnique est en cours dans les nominations des régisseurs de prison. La sérénité dans les prisons, ce n’est pas pour demain.

Didier Kei
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