Réunie à Dakar le 3 mai, la Cedeao s’est dit toujours favorable à l'envoi d'une force d'intervention au Mali et en Guinée-Bissau. Elle a précisé que l'opération ne se ferait pas sans le consentement des autorités maliennes de transition.
La Côte d’Ivoire, qui préside la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) va envoyer un bataillon au Mali et une compagnie en Guinée-Bissau. Cette annonce a été faite par le ministre délégué auprès du président de la République, chargé de la Défense, Paul Koffi Koffi, lors d’une interview accordée à la radio onusienne.
Selon des sources bien introduites, ce sont près de 500 militaires ivoiriens qui seront déployés pour permettre aux autorités maliennes d’assurer une transition pacifique. Première puissance militaire de l'Afrique de l'Ouest, le Nigeria pourrait assurer le commandement de cette force. Toutefois, sa connaissance du terrain sahélien est mince, pour ne pas dire inexistante. Le déploiement de la Force d'attente de la Cedeao (Fac), tarde parce que, selon des sources, l’institution sous-régionale est à la recherche de moyens financiers. Il faudra aussi parvenir à mobiliser les ressources nécessaires. Une source sécuritaire estime qu'une force de la Cedeao coûterait environ 380 millions d'euros par an. L'organisation sous-régionale compte sur ses partenaires traditionnels : la France, l'Union européenne et les États-Unis, qui ont toutefois prévenu qu'ils n'enverraient aucune troupe au sol. Un conseiller américain viendrait renforcer l'état-major opérationnel. Paris et Bruxelles apporteront un appui logistique et financier, à condition qu'il y ait une « feuille de route claire et cohérente pour le Mali », insiste une source française bien informée. « Ce sera la première vraie mission militaire de la Cedeao », dit un général ouest-africain, qui s'attend « à une guerre difficile ». Reste à convaincre les autorités maliennes de transition de l'opportunité de faire appel à la Fac. Rien n'est joué.
Pour l'heure, la Cedeao prétend ne pas s'en inquiéter. « On est dans le formalisme pour ne brusquer personne, confiait un ministre de la Cedeao à l'issue du sommet. Mais, si le danger se précise, rien ne dit que nous n'allons pas nous passer d'autorisation ». A Bamako, un trio gère la transition. En théorie, le président par intérim, Dioncounda Traoré et le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, ont les pleins pouvoirs. M. Diarra entretient des relations cordiales avec le chef de la junte. Tous deux sont originaires de Ségou et ont vécu aux États-Unis. Le capitaine Sanogo laisse les coudées franches à ce ‘’grand frère’’ qu'il dit admirer. Avec Traoré, les relations sont plus tendues. Sanogo le soupçonne d'avoir manœuvré pour écarter les militaires. Dans le Nord, Le groupe Ançar dine, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité du djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao, une dissidence d'Aqmi) ont pris l'ascendant sur la rébellion touarègue et sont parvenus à rassembler de nombreux jeunes désœuvrés. Ils seraient aujourd'hui plus de 6 000.
Un bataillon en mission à Bissau
Concernant la crise bissau-guinéenne, la Cedeao a décidé d’envoyer 500 militaires pour aider les autorités nationales à réformer l’armée. La Côte d’Ivoire va envoyer une compagnie, environ 200 militaires, qui seront composés de l’armée de réserve. Le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, a déclaré qu’il ne faudra pas se déshabiller pour habiller l’autre, autrement dit, négliger la sécurisation en Côte d’Ivoire au profit de celle des autres pays. Ces forces seront sous le commandement d’un colonel-major Burkinabé, Barro Gnibanga. Elle sera composée des éléments du Nigeria, du Togo, du Sénégal, de la Gambie et de la Côte d’Ivoire.
PATRICK N’GUESSAN
La Côte d’Ivoire, qui préside la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) va envoyer un bataillon au Mali et une compagnie en Guinée-Bissau. Cette annonce a été faite par le ministre délégué auprès du président de la République, chargé de la Défense, Paul Koffi Koffi, lors d’une interview accordée à la radio onusienne.
Selon des sources bien introduites, ce sont près de 500 militaires ivoiriens qui seront déployés pour permettre aux autorités maliennes d’assurer une transition pacifique. Première puissance militaire de l'Afrique de l'Ouest, le Nigeria pourrait assurer le commandement de cette force. Toutefois, sa connaissance du terrain sahélien est mince, pour ne pas dire inexistante. Le déploiement de la Force d'attente de la Cedeao (Fac), tarde parce que, selon des sources, l’institution sous-régionale est à la recherche de moyens financiers. Il faudra aussi parvenir à mobiliser les ressources nécessaires. Une source sécuritaire estime qu'une force de la Cedeao coûterait environ 380 millions d'euros par an. L'organisation sous-régionale compte sur ses partenaires traditionnels : la France, l'Union européenne et les États-Unis, qui ont toutefois prévenu qu'ils n'enverraient aucune troupe au sol. Un conseiller américain viendrait renforcer l'état-major opérationnel. Paris et Bruxelles apporteront un appui logistique et financier, à condition qu'il y ait une « feuille de route claire et cohérente pour le Mali », insiste une source française bien informée. « Ce sera la première vraie mission militaire de la Cedeao », dit un général ouest-africain, qui s'attend « à une guerre difficile ». Reste à convaincre les autorités maliennes de transition de l'opportunité de faire appel à la Fac. Rien n'est joué.
Pour l'heure, la Cedeao prétend ne pas s'en inquiéter. « On est dans le formalisme pour ne brusquer personne, confiait un ministre de la Cedeao à l'issue du sommet. Mais, si le danger se précise, rien ne dit que nous n'allons pas nous passer d'autorisation ». A Bamako, un trio gère la transition. En théorie, le président par intérim, Dioncounda Traoré et le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, ont les pleins pouvoirs. M. Diarra entretient des relations cordiales avec le chef de la junte. Tous deux sont originaires de Ségou et ont vécu aux États-Unis. Le capitaine Sanogo laisse les coudées franches à ce ‘’grand frère’’ qu'il dit admirer. Avec Traoré, les relations sont plus tendues. Sanogo le soupçonne d'avoir manœuvré pour écarter les militaires. Dans le Nord, Le groupe Ançar dine, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité du djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao, une dissidence d'Aqmi) ont pris l'ascendant sur la rébellion touarègue et sont parvenus à rassembler de nombreux jeunes désœuvrés. Ils seraient aujourd'hui plus de 6 000.
Un bataillon en mission à Bissau
Concernant la crise bissau-guinéenne, la Cedeao a décidé d’envoyer 500 militaires pour aider les autorités nationales à réformer l’armée. La Côte d’Ivoire va envoyer une compagnie, environ 200 militaires, qui seront composés de l’armée de réserve. Le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, a déclaré qu’il ne faudra pas se déshabiller pour habiller l’autre, autrement dit, négliger la sécurisation en Côte d’Ivoire au profit de celle des autres pays. Ces forces seront sous le commandement d’un colonel-major Burkinabé, Barro Gnibanga. Elle sera composée des éléments du Nigeria, du Togo, du Sénégal, de la Gambie et de la Côte d’Ivoire.
PATRICK N’GUESSAN