Aucun contribuable digne de ce nom ne peut accepter que sa contribution au budget de l’Etat, soit dilapidée. Surtout à travers des travaux d’assainissement approximatifs qui ne résistent pas à la moindre pluie. Par le passé, des usagers ont dénoncé le travail effectué au carrefour de l’Indénié, par Mel Théodore alors ministre de la Ville et de salubrité urbaine. Aujourd’hui, certains applaudissent les travaux en cours en ce moment au niveau du même carrefour. Une vaste opération de communication avait même été entreprise par le pouvoir pour dénigrer les travaux sous l’ère Gbagbo. Mais le problème depuis une semaine est que plusieurs Abidjanais sont en train de déchanter devant la qualité approximative des travaux en cours sur l’exutoire du bassin du Gourou. Il a fallu une petite pluie pour que la boue soit de retour au carrefour de l’Indénié. Le vendredi 11 mai 2012, les Abidjanais se sont vite rendu compte de l’évidence. Un carrefour qui empêche les automobilistes de circuler. Embouteillages, accidents de circulation, sont les conséquences immédiates d’un travail mal fait et dont le pouvoir Ouattara s’est vite fait de crier victoire. Diabolisant à la limite, le régime du Président Laurent Gbagbo. Dieu est Dieu, dit-on. La preuve donnée le vendredi 11 mai 2012, en dit long sur l’enfarinement dont est victime l’Etat. Des milliards de Fcfa engloutis dans des travaux aux contours flous, avec à leur tête, des entreprises mafieuses. Que ce soit aussi bien au niveau de Washington qu’au niveau du carrefour de l’Indénié, baptisé par certains abidjanais «Melkro», les grillages métalliques montés par l’entrepreneur en charge des travaux, pour retenir les ordures ont été emportés par les eaux de ruissellement, suite à la pluie du vendredi 11 mai 2012. (Voir photo). Décidément, il n’est pas aisé de succéder de la sorte à un régime qui nourrissait l’ambition de faire de ce carrefour «difficile», un lieu d’attraction pour les Ivoiriens. Le Temps, votre journal préféré avait averti. «Alerte, des entreprises roulent l’Etat dans la farine». Moins d’une semaine après, les résultats sont là. Indiscutables. Les travaux forts médiatisés par la presse proche du régime d’Abidjan, n’ont été que de la poudre aux yeux. Les «solutions» de leur mentor sont devenues des problèmes pour les usagers du carrefour de l’Indénié. Encore des factures salées pour le contribuable. Il est bon de rappeler qu’il y a quelques années, l’Agéroute a commandé une étude au Bureau national d`études techniques et de développement (Bnetd). Cette étude, aux dires de la direction générale de l’Ageroute, «porte sur le boulevard de la Corniche et le carrefour de l`Indénié. Elle dit clairement ce qu`il faut faire sur ces deux points pour le traitement des eaux de ruissellement. Cette étude conclut à la nécessité de construire deux barrages excréteurs des deux côtés, et une canalisation pour évacuer les eaux vers la lagune». A toutes fins utiles, les financements pour le boulevard de la Corniche qui était coupé ont été obtenus, et les travaux réalisés et livrés en 2006, font qu’aujourd’hui, le problème ne se pose plus au niveau dudit boulevard. Même si les riverains qui ont été indemnisés sont revenus pour s’installer le long du canal. Il était prévu également selon la même étude du Bnetd, «de faire un autre ouvrage pour le carrefour de l`Indénié, mais jusqu’en 2009, il n’y avait pas de financements qui n’ont été approuvés par la Bad jusqu’au dernier trimestre 2010». Indique une source. Ce qui a coïncidé avec la crise post électorale avec son corolaire de gèle des avoirs de l’Etat et de suspension de la coopération par les bailleurs de fonds et les partenaires au développement. Question, une foi la normalité retrouvée par le pays, est-ce que les travaux engagés le sont conformément aux recommandations du Bnetd, le cabinet conseil attitré de l’Etat de Côte d’Ivoire ? Faut-il continuer les travaux sans avoir dragué la baie de Cocody ? L’éclairage des techniciens du ministère de la Construction et d’urbanisme est attendu par les usages.
Toussaint N’Gotta
Toussaint N’Gotta
