Quel gouvernement acceptera-t-il d’augmenter le prix de l’électricité et de débloquer le prix du carburant, donc de le majorer ? C’est ce que le Fmi (Fonds monétaire international) demande au gouvernement ivoirien. Cette demande qui ne date pas d’aujourd’hui vient d’être remise au goût du jour. En effet, le week-end dernier, dans un communiqué en date du 11 mai 2012, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international a fait savoir que bien que des progrès importants aient été accomplis, de nouvelles mesures s’imposent pour assurer la viabilité financière du secteur de l’électricité, notamment des hausses de tarifs pour couvrir une plus grande proportion des coûts de production. Et le Fmi de préciser que si ces mesures ne sont pas prises, l’investissement si nécessaire dans de nouvelles capacités de production restera un vœu pieu. En clair, le Fmi demande au gouvernement ivoirien de rendre plus difficile la vie aux Ivoiriens, comme si le calvaire qu’il vivait déjà n’était pas suffisant. La population ivoirienne depuis plus de dix ans tire le diable par la queue au point même de s’entendre dire par certaines personnes qu’à force de tirer la queue du diable, l’on a fini par l’arracher. Donc il n’y a plus rien à tirer. Les salaires sont bloqués depuis plus de 20 ans. Les factures d’électricité délivrées aux populations sont taxées par celles-ci d’être élevées. Ce qui les amène souvent à les contester, voire à refuser de s’en acquitter. Qu’en serait-il lorsque ces tarifs augmenteront ? Le Fmi peut aisément répondre à cette question. Par ailleurs cette institution demande de passer aussi à la fixation automatique des prix des produits énergétiques, tout en protégeant en même temps les populations les plus vulnérables. Le carburant, tout le monde le sait, est un produit transversal qui influe sur le coût du transport et des denrées alimentaires. Donc contribue au renchérissement du coût de la vie. Nous n’en sommes même pas encore là en Côte d’Ivoire que les Ivoiriens ont dû mal à se nourrir. Adhérer à cette disposition du Fmi serait suicidaire pour la Côte d’Ivoire et serait une mesure impopulaire. Le Fmi veut-il alors se couvrir en demandant par ricochet, de protéger au même moment les populations vulnérables ? Comment les protéger quand on sait qu’une augmentation du prix du carburant a des conséquences sur tout le monde ? Le Fmi doit sans doute avoir la botte secrète pour annihiler toute velléité insurrectionnelle de la population. Il appartient donc au Fmi d’être plus explicite sur cette disposition et de clarifier son expression ‘‘ tout en protégeant en même temps les populations les plus vulnérables’’. Mais dans tous les cas, l’on estime que ce n’est pas une exigence comme cette institution le clame chaque fois qu’elle est accusée d’être responsable d’une fronde sociale. «Le Fmi n’exige jamais mais préconise et c’est aux Etats de voir ce qu’il faut faire », ont toujours argué les experts de cette institution. Ancien Directeur général adjoint du FMI, le Président Ouattara, sait à quoi s’en tenir. A lui de ne pas se faire hara-kiri.
JEA
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