Le 18 juin, Laurent Gbagbo comparaîtra pour la deuxième fois devant la Cpi. Pour confirmation ou infirmation des chefs d’accusation. Mais en attendant, l’ancien président ivoirien fourbit son arme secrète.
La représentation de l’Onu en Côte d’Ivoire (Onuci) dirigée à l’époque du conflit par le Coréen Jinh Yin Choi est dans le viseur de la défense du Président Laurent Gbagbo. Après qu’on ait dégagé Nicolas Sarkozy dont la comparution devant la Cpi n’est pas excluse, le procureur argentin de la Cpi, Luis Moreno-Ocampo passe la main en juin, à présent voici le tour d’un autre acteur majeur des massacres qui ont endeuillé la Côte d’Ivoire. Ouattara est de plus en plus seul contre Gbagbo qui attend de faire de lui une bouchée. Le mentor du Rdr tente vainement de se défaire de l’étau qui irrémédiablement ne fait que se resserrer autour de lui, en brandissant un vieux compte bancaire de Gbagbo d’ailleurs connus des Ivoiriens. A la guerre comme à la guerre. La crise ivoirienne va être rythmée par un nouvel épisode. Après l’épilogue de la déportation du Président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (Cpi), le 29 novembre 2011 suivie une semaine après de sa première comparution le 5 décembre, le nouveau régime en place en Côte d’Ivoire avait cru le sort définitivement scellé pour le père du multipartisme ivoirien. Mais que non ! Revoilà que tout regimbe. Laurent Gbagbo malgré l’humiliation qu’il continue de subir prône pour l’éclatement de la vérité, toute la vérité. L’on se souvient encore de cette historique comparution hyper médiatisée suivie en direct par 200 télévisions et relayée de par le monde, au cours de laquelle, le Président Gbagbo avait levé un coin de voile sur la participation de l’armée française dans la guerre contre son pays. «C’est l’armée française qui a fait le travail !» avait-il notamment entaillé dans le mur des soutiens de ses détracteurs. Un coup de tonnerre devant la Chambre préliminaire III, composée des juges Silvia Fernández de Gurmendi (juge présidente), Elizabeth Odio Benito et Adrian Fulford, lesquels avaient vérifié, au cours de cette audience publique, l’identité de Laurent Gbagbo et s’étaient assurés qu’il a été informé clairement des charges portées contre lui et des droits que lui reconnaît le Statut de Rome.
Laurent Gbagbo avait paru très à l’aise, malgré le mauvais traitement que le régime Ouattara venait de lui infliger lors de sa déportation à Korhogo dans des conditions inhumaines dans une « maison-prison » hermétiquement close d’où il ne voyait ni le jour ni la nuit, ni le soleil, selon ses propres déclarations au cours de ce premier round d’un procès qui promet des grands déballages pas nécessairement à l’avantage de ses tortionnaires. Le second coup de massue que le «réprouvé de Scheveningen» (nom donné à Gbagbo par ses partisans depuis qu’il séjourne à la prison de la Cpi) assène à ses adversaires, c’est quand le greffier Esteban Peralta Losilla de la CPI rend, le 28 décembre 2011, une décision sans équivoque pour les partisans de la bonne gouvernance : «Monsieur Gbagbo ne dispose pas de ressources suffisantes pour prendre en charge tout ou partie des coûts de sa représentation légale devant la cour». Il s’agit particulièrement de, «la rémunération d’un avocat, d’un assistant juridique et d’un gestionnaire de dossier ainsi que le remboursement des frais engagés par la défense de Laurent Gbagbo à hauteur de 76.000 euros (environ 50 millions de francs Cfa)». Quelle autre preuve aussi brillante Laurent Gbagbo pouvait-il apporter sur son intégrité intellectuelle et sa probité pendant les dix années qu’il a géré la Côte d’Ivoire ? Assurément, pareille affirmation de sa valeur intrinsèque de l’homme Gbagbo, ne pouvait que trancher avec les habitudes qui ont toujours cours dans les pays africains. Pour ceux qui le ne connaissaient pas et qui venaient de le découvrir, Laurent Gbagbo n’est certainement pas un dirigeant africain, étant donné les clichés dévalorisants que des chefs d’Etat africains ont de tout temps donnés d’eux-mêmes et de leurs régimes aux observateurs occidentaux. Ainsi dit, ce serait un euphémisme d’asserter que Laurent Gbagbo a géré la Côte d’Ivoire avec intégrité, probité, et qu’il est un honnête homme d’Etat, un démocrate, leader politique qui incarne une certaine Afrique du renouveau. Et non un vulgaire chef de guerre, un pilleur, un fossoyeur, un prédateur, un dictateur pour qui les caisses de l’Etat et les comptes personnels se confondent. Quoiqu’on dise, l’on trouvera toujours impensable voire chimérique qu’un chef d’Etat africain ne possède ni patrimoine immobilier haut de gamme dans le genre pied à terre sur la côte d’Azure, ni compte (s) bancaire (s) dans les paradis fiscaux.
C’est cet homme qui révolutionne tout le continent africain qui a décidé d’aller « Jusqu’au bout » dans le procès qui lui est fait. Petite confidence anecdotique : il nous a été amené de croire que la seconde comparution du légendaire prisonnier de La Haye a failli être ramenée à « avant le 18 juin ». Des nageurs en eaux troubles avaient mené un lobbying forcené auprès du célèbre prisonnier pour trouver un « arrangement » qui consisterait à lui trouver un pays d’asile de son choix, à condition qu’il n’aille pas « jusqu’au bout » dans le grand déballage que le monde entier attend de lui, cet historique 18 juin 2012. Mais là aussi, selon nos confidences, « le fils du pays » aurait pris langue avec des interlocuteurs qui lui auraient déconseillé de prêter attention à ces oiseaux de malheur et d’attendre calmement que le 18 juin arrive. Pas d’arrangements judiciaires qui soient donc possibles entre le pouvoir d’Abidjan aiguillonné par l’Elysée incarnée à l’époque par Nicolas Sarkozy et Laurent Gbagbo. Rien que du pétard mouillé ! Laurent Gbagbo, « l’indigent » de la prison de Scheveningen prend ainsi le pas sur ses détracteurs qui ne savent plus où donner de la tête. Le stratagème avait pourtant pris cinq (5) semaines d’investigations minutieuses qui se sont avérées infructueuses pour re- trouver la fortune que l’ancien chef de l’Etat ivoirien aurait planquée quelque part dans un paradis fiscal, afin de fonder les différents chefs d’accusation de crimes économiques.
Conforté dans sa position de probité et de « prisonnier qui ne se reproche rien », Laurent Gbagbo a instruit, selon le confrère Jeune Afrique, son avocat Me Emmanuel Altit de préparer un nouvel axe de défense. Au mieux de le corser en y ajoutant une plainte contre l’Organisation des nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci). «Des axes de contre attaques sont envisagés, en particulier le dépôt d’une plainte contre l’Onuci en raison de l’implication de ses troupes aux côtés de des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (pro-Ouattara) dans les combats qui les ont opposés aux forces fidèles à Gbagbo», révèle le site de Jeune Afrique. A cette époque la représentation onusienne en Côte d’Ivoire était dirigée par le Coréen Jinh Yin Choi qui avait pris une part active aux côtés d’Alassane Dramane Ouattara dans la crise qui opposait ce dernier à Laurent Gbagbo. Le patron de l’Onuci avait apporté soutiens, médiatique (dévotion de la radio Onuci Fm aux partisans civiles et armés pro-Ouattara), militaire (hélicoptères de combat Mi-24, occupation des sites stratégiques pour infiltrer les rebelles), diplomatique (conférences de presse et voyages dans les capitales africaines et occidentales pour le compte de Ouattara), logistique (matériel des nations unies mis à disposition des forces rebelles pro-Ouattara), etc. En outre, les casques bleus qui avaient piloté le casting des mercenaires venus de la sous- région ouest africaine en renfort aux ex-rebelles pro-Ouattara, ont participé aux combats dans la ville d’Abidjan. Etant donné que l’ordre de prendre faits et cause pour Ouattara ne pouvait venir que du seul responsable qu’était le Coréen Jinh Yin Choi, quoi de plus normal que ce dernier soit cité à comparaître, ne serait-ce qu’en tant que témoin. Peut-être va-t-on vers la demande de la levée de l’immunité diplomatique de cet ancien haut fonctionnaire des Nations unies, aujourd’hui Ambassadeur plénipotentiaire de la Corée du Sud près les Nations unies. Ce qui serait inédit en la matière.
Mais alors que le monde entier attend que les accusateurs qui sont les tenants du régime d’Abidjan apportent la preuve de leurs accusations, il est servi de la manière la plus grotesque qui soit et qui n’honore nullement Alassane Dramane Ouattara le nouveau chef d’Etat ivoirien dont le pouvoir semble de plus en plus donner dans l’enfantillage. De fait, les communicants de l’équipe Ouattara n’ont pas hésité à sortir le vieux topo dans la seule perspective de distraire l’opinion sur ce que leur réserve demain. Leur joker : un rapport onusien de 350 pages dans lequel l’on aurait trouvé traces des avoirs de l’ancien président ivoirien. Un petit lapin blanc sorti du chapeau du prestidigitateur Ban Ki Moon un des derniers grands parrains du pouvoir d’Abidjan encore en service. «Selon un rapport de l’Onu : Gbagbo continue de recevoir de l’argent», la presse pro-Ouattara jubile à l’idée que «Laurent Gbagbo ancien président de Côte d’Ivoire, obtient toujours de l’argent, alors qu’il est détenu à La Haye et ses comptes bancaires gelés depuis l’an dernier.» Dit le rapport qui poursuit que «le Groupe (d’experts) a recensé quatre comptes établis au nom de M. Gbagbo à la Société générale des banques en Côte d’Ivoire (Sgbci), qui représentent au total 741,071,364 francs Cfa. Soit environ 1,48 millions de dollars des Etats-Unis. La Sgbci a indiqué que ces avoirs étaient gelés». On pourrait crier : oh honte ! Toute une gymnastique intellectuelle rien pour informer l’opinion nationale et internationale que Laurent Gbagbo possède un ou des comptes bancaires, ce qui est normal d’ailleurs. Toute une gymnastique intellectuelle juste pour dire que Laurent Gbagbo a 741.071.364 francs Cfa en banque. Du reste, depuis les années 1990 du temps où il était dans l’opposition jusqu’à ce qu’il accède au pouvoir en octobre 2000, Laurent Gbagbo n’a jamais fait mystère de son compte bancaire logé à la Sgbci de la Riviera Golf. Où donc se trouve la nouveauté dans cette affaire ? Si le ridicule tuait, beaucoup dans ce pays ne seraient plus de ce monde. Car, comment des personnes n’arrivent-elles pas à comprendre que cette somme de 700 millions de F.cfa, dérisoire, ne représente rien dans la vie d’un ancien chef d’Etat. Et que c’est la raison pour laquelle le 28 décembre 2011, le greffier Esteban Peralta Losilla de la CPI a rendu la décision que : «Monsieur Gbagbo ne dispose pas de ressources suffisantes pour prendre en charge tout ou partie des coûts de sa représentation légale devant la cour». Dans un courrier à la Cpi l’avocat principal de la défense Me Atlit se plaignait : «En ce moment, nous n’avons pas de bureau, pas d’ordinateur, pas accès au système informatique de la Cour ». Or, la tâche qui attend les avocats du président Gbagbo sur le terrain des enquêtes en Côte d’Ivoire n’est pas aisée. Cela nécessite une équipe de personnes rompues à qui il faut payer des honoraires. C’est si simple que çà ! Pas donc besoin d’être un expert en économie et détenteur d’un Phd comme Dramane Ouattara pour le comprendre. Qui plus est, Laurent Gbagbo a été un chef d’Etat, Président de la République qui a dirigé la Côte d’Ivoire pendant dix années, d’octobre 2000 à avril 2011. Homme d’Etat d’une qualité morale irréprochable, Laurent Gbagbo gérait le budget de souveraineté de la présidence évalué à 70 milliards. Alors si en dix années de gouvernance, ce sont seulement 700.000.000 de F.cfa qu’on doit trouver sur le compte bancaire de Laurent Gbagbo, la honte ne peut être que du côté du pouvoir Dramane Ouattara dont les ministres et les chefs de guerre trônent sur des trésors. Ouattara lui-même est attendu par les Ivoiriens sur la question de ses avoirs qu’il rechigne toujours à rendre publique. Pourquoi refuse-t-il de divulguer ses richesses dès qu’il a accédé au pouvoir et pourquoi s’entête-t-il un an après, à cacher ses biens aux Ivoiriens ?
Simplice Allard
La représentation de l’Onu en Côte d’Ivoire (Onuci) dirigée à l’époque du conflit par le Coréen Jinh Yin Choi est dans le viseur de la défense du Président Laurent Gbagbo. Après qu’on ait dégagé Nicolas Sarkozy dont la comparution devant la Cpi n’est pas excluse, le procureur argentin de la Cpi, Luis Moreno-Ocampo passe la main en juin, à présent voici le tour d’un autre acteur majeur des massacres qui ont endeuillé la Côte d’Ivoire. Ouattara est de plus en plus seul contre Gbagbo qui attend de faire de lui une bouchée. Le mentor du Rdr tente vainement de se défaire de l’étau qui irrémédiablement ne fait que se resserrer autour de lui, en brandissant un vieux compte bancaire de Gbagbo d’ailleurs connus des Ivoiriens. A la guerre comme à la guerre. La crise ivoirienne va être rythmée par un nouvel épisode. Après l’épilogue de la déportation du Président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (Cpi), le 29 novembre 2011 suivie une semaine après de sa première comparution le 5 décembre, le nouveau régime en place en Côte d’Ivoire avait cru le sort définitivement scellé pour le père du multipartisme ivoirien. Mais que non ! Revoilà que tout regimbe. Laurent Gbagbo malgré l’humiliation qu’il continue de subir prône pour l’éclatement de la vérité, toute la vérité. L’on se souvient encore de cette historique comparution hyper médiatisée suivie en direct par 200 télévisions et relayée de par le monde, au cours de laquelle, le Président Gbagbo avait levé un coin de voile sur la participation de l’armée française dans la guerre contre son pays. «C’est l’armée française qui a fait le travail !» avait-il notamment entaillé dans le mur des soutiens de ses détracteurs. Un coup de tonnerre devant la Chambre préliminaire III, composée des juges Silvia Fernández de Gurmendi (juge présidente), Elizabeth Odio Benito et Adrian Fulford, lesquels avaient vérifié, au cours de cette audience publique, l’identité de Laurent Gbagbo et s’étaient assurés qu’il a été informé clairement des charges portées contre lui et des droits que lui reconnaît le Statut de Rome.
Laurent Gbagbo avait paru très à l’aise, malgré le mauvais traitement que le régime Ouattara venait de lui infliger lors de sa déportation à Korhogo dans des conditions inhumaines dans une « maison-prison » hermétiquement close d’où il ne voyait ni le jour ni la nuit, ni le soleil, selon ses propres déclarations au cours de ce premier round d’un procès qui promet des grands déballages pas nécessairement à l’avantage de ses tortionnaires. Le second coup de massue que le «réprouvé de Scheveningen» (nom donné à Gbagbo par ses partisans depuis qu’il séjourne à la prison de la Cpi) assène à ses adversaires, c’est quand le greffier Esteban Peralta Losilla de la CPI rend, le 28 décembre 2011, une décision sans équivoque pour les partisans de la bonne gouvernance : «Monsieur Gbagbo ne dispose pas de ressources suffisantes pour prendre en charge tout ou partie des coûts de sa représentation légale devant la cour». Il s’agit particulièrement de, «la rémunération d’un avocat, d’un assistant juridique et d’un gestionnaire de dossier ainsi que le remboursement des frais engagés par la défense de Laurent Gbagbo à hauteur de 76.000 euros (environ 50 millions de francs Cfa)». Quelle autre preuve aussi brillante Laurent Gbagbo pouvait-il apporter sur son intégrité intellectuelle et sa probité pendant les dix années qu’il a géré la Côte d’Ivoire ? Assurément, pareille affirmation de sa valeur intrinsèque de l’homme Gbagbo, ne pouvait que trancher avec les habitudes qui ont toujours cours dans les pays africains. Pour ceux qui le ne connaissaient pas et qui venaient de le découvrir, Laurent Gbagbo n’est certainement pas un dirigeant africain, étant donné les clichés dévalorisants que des chefs d’Etat africains ont de tout temps donnés d’eux-mêmes et de leurs régimes aux observateurs occidentaux. Ainsi dit, ce serait un euphémisme d’asserter que Laurent Gbagbo a géré la Côte d’Ivoire avec intégrité, probité, et qu’il est un honnête homme d’Etat, un démocrate, leader politique qui incarne une certaine Afrique du renouveau. Et non un vulgaire chef de guerre, un pilleur, un fossoyeur, un prédateur, un dictateur pour qui les caisses de l’Etat et les comptes personnels se confondent. Quoiqu’on dise, l’on trouvera toujours impensable voire chimérique qu’un chef d’Etat africain ne possède ni patrimoine immobilier haut de gamme dans le genre pied à terre sur la côte d’Azure, ni compte (s) bancaire (s) dans les paradis fiscaux.
C’est cet homme qui révolutionne tout le continent africain qui a décidé d’aller « Jusqu’au bout » dans le procès qui lui est fait. Petite confidence anecdotique : il nous a été amené de croire que la seconde comparution du légendaire prisonnier de La Haye a failli être ramenée à « avant le 18 juin ». Des nageurs en eaux troubles avaient mené un lobbying forcené auprès du célèbre prisonnier pour trouver un « arrangement » qui consisterait à lui trouver un pays d’asile de son choix, à condition qu’il n’aille pas « jusqu’au bout » dans le grand déballage que le monde entier attend de lui, cet historique 18 juin 2012. Mais là aussi, selon nos confidences, « le fils du pays » aurait pris langue avec des interlocuteurs qui lui auraient déconseillé de prêter attention à ces oiseaux de malheur et d’attendre calmement que le 18 juin arrive. Pas d’arrangements judiciaires qui soient donc possibles entre le pouvoir d’Abidjan aiguillonné par l’Elysée incarnée à l’époque par Nicolas Sarkozy et Laurent Gbagbo. Rien que du pétard mouillé ! Laurent Gbagbo, « l’indigent » de la prison de Scheveningen prend ainsi le pas sur ses détracteurs qui ne savent plus où donner de la tête. Le stratagème avait pourtant pris cinq (5) semaines d’investigations minutieuses qui se sont avérées infructueuses pour re- trouver la fortune que l’ancien chef de l’Etat ivoirien aurait planquée quelque part dans un paradis fiscal, afin de fonder les différents chefs d’accusation de crimes économiques.
Conforté dans sa position de probité et de « prisonnier qui ne se reproche rien », Laurent Gbagbo a instruit, selon le confrère Jeune Afrique, son avocat Me Emmanuel Altit de préparer un nouvel axe de défense. Au mieux de le corser en y ajoutant une plainte contre l’Organisation des nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci). «Des axes de contre attaques sont envisagés, en particulier le dépôt d’une plainte contre l’Onuci en raison de l’implication de ses troupes aux côtés de des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (pro-Ouattara) dans les combats qui les ont opposés aux forces fidèles à Gbagbo», révèle le site de Jeune Afrique. A cette époque la représentation onusienne en Côte d’Ivoire était dirigée par le Coréen Jinh Yin Choi qui avait pris une part active aux côtés d’Alassane Dramane Ouattara dans la crise qui opposait ce dernier à Laurent Gbagbo. Le patron de l’Onuci avait apporté soutiens, médiatique (dévotion de la radio Onuci Fm aux partisans civiles et armés pro-Ouattara), militaire (hélicoptères de combat Mi-24, occupation des sites stratégiques pour infiltrer les rebelles), diplomatique (conférences de presse et voyages dans les capitales africaines et occidentales pour le compte de Ouattara), logistique (matériel des nations unies mis à disposition des forces rebelles pro-Ouattara), etc. En outre, les casques bleus qui avaient piloté le casting des mercenaires venus de la sous- région ouest africaine en renfort aux ex-rebelles pro-Ouattara, ont participé aux combats dans la ville d’Abidjan. Etant donné que l’ordre de prendre faits et cause pour Ouattara ne pouvait venir que du seul responsable qu’était le Coréen Jinh Yin Choi, quoi de plus normal que ce dernier soit cité à comparaître, ne serait-ce qu’en tant que témoin. Peut-être va-t-on vers la demande de la levée de l’immunité diplomatique de cet ancien haut fonctionnaire des Nations unies, aujourd’hui Ambassadeur plénipotentiaire de la Corée du Sud près les Nations unies. Ce qui serait inédit en la matière.
Mais alors que le monde entier attend que les accusateurs qui sont les tenants du régime d’Abidjan apportent la preuve de leurs accusations, il est servi de la manière la plus grotesque qui soit et qui n’honore nullement Alassane Dramane Ouattara le nouveau chef d’Etat ivoirien dont le pouvoir semble de plus en plus donner dans l’enfantillage. De fait, les communicants de l’équipe Ouattara n’ont pas hésité à sortir le vieux topo dans la seule perspective de distraire l’opinion sur ce que leur réserve demain. Leur joker : un rapport onusien de 350 pages dans lequel l’on aurait trouvé traces des avoirs de l’ancien président ivoirien. Un petit lapin blanc sorti du chapeau du prestidigitateur Ban Ki Moon un des derniers grands parrains du pouvoir d’Abidjan encore en service. «Selon un rapport de l’Onu : Gbagbo continue de recevoir de l’argent», la presse pro-Ouattara jubile à l’idée que «Laurent Gbagbo ancien président de Côte d’Ivoire, obtient toujours de l’argent, alors qu’il est détenu à La Haye et ses comptes bancaires gelés depuis l’an dernier.» Dit le rapport qui poursuit que «le Groupe (d’experts) a recensé quatre comptes établis au nom de M. Gbagbo à la Société générale des banques en Côte d’Ivoire (Sgbci), qui représentent au total 741,071,364 francs Cfa. Soit environ 1,48 millions de dollars des Etats-Unis. La Sgbci a indiqué que ces avoirs étaient gelés». On pourrait crier : oh honte ! Toute une gymnastique intellectuelle rien pour informer l’opinion nationale et internationale que Laurent Gbagbo possède un ou des comptes bancaires, ce qui est normal d’ailleurs. Toute une gymnastique intellectuelle juste pour dire que Laurent Gbagbo a 741.071.364 francs Cfa en banque. Du reste, depuis les années 1990 du temps où il était dans l’opposition jusqu’à ce qu’il accède au pouvoir en octobre 2000, Laurent Gbagbo n’a jamais fait mystère de son compte bancaire logé à la Sgbci de la Riviera Golf. Où donc se trouve la nouveauté dans cette affaire ? Si le ridicule tuait, beaucoup dans ce pays ne seraient plus de ce monde. Car, comment des personnes n’arrivent-elles pas à comprendre que cette somme de 700 millions de F.cfa, dérisoire, ne représente rien dans la vie d’un ancien chef d’Etat. Et que c’est la raison pour laquelle le 28 décembre 2011, le greffier Esteban Peralta Losilla de la CPI a rendu la décision que : «Monsieur Gbagbo ne dispose pas de ressources suffisantes pour prendre en charge tout ou partie des coûts de sa représentation légale devant la cour». Dans un courrier à la Cpi l’avocat principal de la défense Me Atlit se plaignait : «En ce moment, nous n’avons pas de bureau, pas d’ordinateur, pas accès au système informatique de la Cour ». Or, la tâche qui attend les avocats du président Gbagbo sur le terrain des enquêtes en Côte d’Ivoire n’est pas aisée. Cela nécessite une équipe de personnes rompues à qui il faut payer des honoraires. C’est si simple que çà ! Pas donc besoin d’être un expert en économie et détenteur d’un Phd comme Dramane Ouattara pour le comprendre. Qui plus est, Laurent Gbagbo a été un chef d’Etat, Président de la République qui a dirigé la Côte d’Ivoire pendant dix années, d’octobre 2000 à avril 2011. Homme d’Etat d’une qualité morale irréprochable, Laurent Gbagbo gérait le budget de souveraineté de la présidence évalué à 70 milliards. Alors si en dix années de gouvernance, ce sont seulement 700.000.000 de F.cfa qu’on doit trouver sur le compte bancaire de Laurent Gbagbo, la honte ne peut être que du côté du pouvoir Dramane Ouattara dont les ministres et les chefs de guerre trônent sur des trésors. Ouattara lui-même est attendu par les Ivoiriens sur la question de ses avoirs qu’il rechigne toujours à rendre publique. Pourquoi refuse-t-il de divulguer ses richesses dès qu’il a accédé au pouvoir et pourquoi s’entête-t-il un an après, à cacher ses biens aux Ivoiriens ?
Simplice Allard