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Editorial Publié le lundi 21 mai 2012 | Le Mandat

Editorial Par Ulrich Mouahet

Les dures épreuves traversées par la Côte d’Ivoire au cours de la dernière décennie, et particulièrement au début de cette année, ont elles suffi pour essorer le venin du langage des politiques et à leur faire comprendre que le salut du pays ne se trouve que dans un jeu démocratique civilisé ? Apparemment, la réponse est non. Les atrocités et autres crimes auxquels les populations ont été soumises, au cours du bras de fer post électoral, n’ont suscité chez les éternels conquérants du pouvoir d’Etat, ni regret ni compassion, preuve que ce douloureux épisode de la vie de la nation n’a pas atténué les ambitions égoïstes, qui ont pour règles le sacrifice des intérêts du pays au profit de ceux de son clan, de sa formation politique. Malgré les risques d’embrasement de ce qui reste du tissu social, les discours guerriers parsemés de propos défiants et provocateurs ont toujours cours, expression de la haine qui couve permanemment dans les esprits et l’envie d’ouvrir de nouvelles hostilités sur la scène politique. Parce qu’en Côte d’Ivoire, l’on a fini par se convaincre que la politique, c’est la science de la violence sous toutes ses formes, et que le pouvoir, d’Etat ne s’acquiert que par les méthodes échafaudées dans les laboratoires de celle-ci (la violence). Dans cette logique, l’opposition s’est souvent caractérisée par le rejet et le non-respect de l’autorité de l’Etat et des personnalités qui l’incarnent. Ce comportement, source d’instabilité politique, a indubitablement influencé les populations dans leur compréhension de la démocratie. Qui devient pour elles libertinage, le droit de défiance de l’autorité. Pour un souci de promotion du jeu démocratique de tels agissements ont souventes fois été tolérés, quelque fois, au mépris de la loi. Sauf que, dans le présent environnement politique, fait d’angoisse et de souci des populations de s’éloigner autant que possible du spectre de la belligérance, ce jeu devient difficilement tolérable. Ce que le Front populaire Ivoirien (Fpi), parti de l’ex-président Laurent Gbagbo semble n’avoir pas encore compris. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est le Fpi qui reprend les discours enflammés. Lui qui devrait garder profil bas et solliciter le pardon du peuple pour sa gestion calamiteuse du pouvoir d’Etat. Pour ce parti, depuis l’arrestation de son mentor le 11 avril 2011, il n’y a plus d’Etat en Côte d’Ivoire. Or, pour certaines circonstances, le pouvoir est momentanément reconnu dans le but d’en tirer profit. C’est le cas de la question du retour des exilés pro-Gbagbo, qui croupissent sous le poids de la misère dans leurs différentes cachettes. Alors, pourquoi continuer de pratiquer ce masochisme, quand en face, on ne cesse de tendre la main ? Pour sûr , le langage défiant ne saurait prospérer dans cet environnement post crise, où ce qui importe pour l’Ivoirien c’est moins la recherche d’intérêts claniques que le souci de la reprise d’une vie normale . Et dans la configuration actuelle de la scène politique, c’est au Fpi qu’il devrait revenir le rôle le plus important, celui de faire d’abord son mea culpa et inviter ensuite ses militants à un comportement citoyen, gage d’un climat favorable à l’expression de la démocratie. Ce qui faciliterait à nouveau son éclosion, si tel est son souci. Dans tous les cas, ce n’est pas par la désobéissance et la défiance que l’opposition rendrait le pouvoir flexible. C’est par la recherche permanente du dialogue. Un dialogue républicain, soutenu par des actes citoyens qui traduisent la bonne foi et la volonté de prendre sa place dans la reconstruction du pays. Une voie contraire serait suicidaire.
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