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Société Publié le vendredi 1 juin 2012 | Le Mandat

La lettre du Mandat Par Mass Domi : Aux patrons des tribunaux d’Abidjan

Bonjour messieurs les présidents des Palais de justice de Yopougon et du Plateau. Je voudrais, avant tout propos, implorer votre clémence, parce que, comme le disent certaines personnes qui ont bien mesuré la puissance de votre pouvoir, vous êtes des demi-dieux. N’est-ce pas vous qui décidez du sort des incriminés sur la base des délits, et surtout avec votre intime conviction ? Un ami gendarme ne cessait de me répéter qu’il avait peur des juges, en raison de ce pouvoir immense qui peut les disposer à remettre en cause et classer un fait avéré. Cela dit, prestigieux patrons des tribunaux, je voudrais, avec votre permission, évoquer le désordre qui règne aux abords des temples de Thémis, au vu et au su de tous. A Yopougon, tout comme au Plateau, les tribunaux sont envahis, chaque jour, par des badauds qui offrent, hors de vos locaux, des services qui doivent être exécutés à l’intérieur, dans les bureaux. Certificats de nationalité, casiers judiciaires et bien d’autres documents administratifs sont au centre de tractations entre les usagers des tribunaux et les ‘’rats’’ qui les accostent. Parfois, ça se passe bien mais, bien souvent, ça tourne au vinaigre quand les bienfaiteurs disparaissent avec les frais et les documents qui leur sont confiés. Une étonnante et inquiétante situation qui amène forcément des interrogations : ces gens ont-ils une caution de votre part pour exercer publiquement sans être inquiétés ? Dans l’affirmative, que gagnez-vous en retour ? Comment pouvez-vous laisser des gens qui n’ont rien à voir avec votre oh combien respectable et respectée profession, assaillir les temples dont vous êtes les premiers responsables? Manquez-vous à ce point de personnel pour permettre à des non initiés de s’immiscer dans les affaires des tribunaux ? Je suis d’autant plus stupéfait devant ce laisser-aller que la justice est au cœur de tous les débats relatifs à la bonne gouvernance, à l’assurance des investisseurs et à la paix sociale. Peut-on continuer à accorder du crédit à notre justice quand elle se confond avec des profanes qui la noient ? Vous n’êtes pas les seuls dans ce cas. Mais, aujourd’hui, j’ai décidé de m’attarder sur votre cas. Et vous inviter, respectueusement, Messieurs les responsables des tribunaux d’Abidjan, à vous débarrasser de ce monde qui foisonne autour des Palais. L’image que cela donne de l’institution judicaire n’est pas du tout reluisante pour un corps aussi craint et respecté que le vôtre. Je ne vous apprends rien, et je n’en ai d’ailleurs pas la prétention. Votre prestige est grand. Certains d’entre vous peuvent m’en vouloir pour ce que je dis, mais le mal est là. Et vous le voyez bien. Ce qui est intéressant, c’est qu’on s’étonne toujours de voir des dossiers importants disparaître ou de retrouver des faux documents judiciaires avec des gens qui n’y ont pas droit. J’ai voulu en parler parce que je sais qu’avec tout le pouvoir dont vous disposez, si vous décidez de mettre fin à ce ‘’bordel’’, ce sera une question d’heures. Requérir la force publique pour donner force à la loi est un exercice banal pour vous. Messieurs les présidents et magistrats des temples de Thémis, votre fonction est trop sacrée pour la démystifier aussi facilement. Je rêve donc de voir les tribunaux d’Abidjan vidés de ces envahisseurs qui entachent sérieusement leur prestige, leur crédibilité et leur renommée. L’image de l’appareil judiciaire en dépend. Bonne journée, Messieurs les présidents !
Mass Domi
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