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Diplomatie Publié le lundi 4 juin 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Chronique diplomatique / France : 65 millions d’habitants… 34 ministres...

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
François Hollande est élu président de la république française
François Hollande, président de la republique française
A quoi ressemble un chef d’Etat africain quand il rencontre le président français François Hollande, pour parler de renforcement de capacités financières et budgétaires de son pays ? A rien. Sauf que le regard du chef de l’Etat africain, hôte de François Hollande, se portera sur sa propre gouvernance, célébrée dans de vieilles légendes : nomination des ministres, ministres d’Etat, secrétaire d’Etat, sous-secrétaire d’Etat. En Afrique, c’est cela le triomphe de la bonne gouvernance, le succès politique du chef de l’Etat africain, véritable ‘’star’’ nationale dans son pays, peu soucieux de l’équilibre et des contraintes économiques de son propre pays. Aujourd’hui, le président socialiste français, François Hollande vient de donner une belle leçon de gestion humaine et d’émotion politique, aux locataires des palais africains. La France a un gouvernement de 34 ministres pour une population de 65 millions, 35 mille habitants. François Hollande va plus loin avec un rabattage de 30% sur les salaires des ministres. Mais, la ‘’même chose’’ sera très difficile en Afrique, où les chefs d’Etat ne considèrent pas la politique comme une vision, mais comme un spectacle. Dans ces gouvernements d’Afrique, des ministres acceptant mal d’être de simples fonctionnaires de l’Etat, se transforment en ‘’roitelets’’, parfois donneurs de leçons aux populations. Les gouvernements africains, c’est le spectacle : 30 à 50 ministres, payés à 4 ou 5 millions francs CFA, qui deviennent rapidement de grands ‘’badauds’’ politiques, d’une grandeur théâtrale. Les ministres africains ne jurent que par le Président de la République, et n’ont aucun sens de l’Etat, surtout l’Etat de droit. En Afrique, les locataires des palais présidentiels africains se croient au-dessus de la Constitution. Ce continent est le seul au monde où cette réalité est un mode de vie politique. Les chefs d’Etat africains sont très courageux : les reformes nécessaires, passent rarement devant les députés, mais sont appliquées par une simple ordonnance du président de la république. Dans le monde diplomatique, politique, l’Afrique n’est pas une référence, au sens où la gestion économique se fait sans le consensus. Et, au fil du temps les chefs d’Etat africains n’ont qu’une seule conviction : leur réélection pour un autre mandat, avec parfois des exemples éloquents de tripatouillage de la Constitution. Cette réalité, c’est bien en Afrique, où les chefs d’Etat africains, en fin de mandat constitutionnel s’accrochent au pouvoir et deviennent des ‘’trouillards’’ de la République. A quoi ressemble un chef d’Etat africain, face au président socialiste français François Hollande ? A rien du tout. Regarder ce que François Hollande vient de démontrer aux chefs d’Etat africains. François Hollande a du respect pour l’opinion, soutenant son programme de société pour ses concitoyens. J’ai bien apprécié la maturité politique de Martine Aubry, premier secrétaire du Parti socialiste. Elle n’a pas fait de ‘’front politique’’ à Françoise Hollande, pour un poste ministériel, surtout pour éviter d’hypothéquer l’avenir du Parti socialistes aux législatives. Regarder François Hollande hors de la France : Il n’a jamais parlé de Nicolas Sarkozy aux Etats-Unis, sachant bien que l’ancien président français est l’auteur de toutes les reformes inachevées. C’est une affaire franco-française. Une bonne leçon d’exemplarité, où François Hollande ne dénigre aucun Français à l’extérieur de la France. Cette maturité politique n’existe pas en Afrique, où les chefs d’Etat africains, parlent de tout, disent tout, parlent trop, et oublient vite, jusqu’à établir le déficit de crédibilité de leurs pays, devant le FMI, ou la Banque Mondiale. (...). A l’analyse, l’Afrique a africanisé la politique, interceptée en incohérence ‘’heureuse’’. Les chefs d’Etat africains veulent gouverner seuls, sans partis politiques d’oppositions. Pas de médias qui contrarient les activités gouvernementales. Cette réalité, c’est bien en Afrique, aujourd’hui totalement envahie d’une nouvelle couche d’hommes politiques, moins expérimentés et peu au fait des textes constitutionnels, ils provoquent la violence. C’est ici, que je dépeins, la contestation de l’article 11 de la constitution ivoirienne, dans le cadre de la succession de Félix Houphouët-Boigny, par une minorité violente en 1993. Cette réalité se vérifie toujours en Afrique, où la légalité se trouve dans la rue, et la légitimité dans les armes. Sur ce plan, les 53 chefs d’Etat africains se connaissent très bien. Et c’est dans cette réalité compliquée, qu’ils sont incapables de se choisir un président de la Commission de l’Union Africaine.
Par Ben Ismaël


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