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Politique Publié le lundi 4 juin 2012 | Le Temps

A deux semaines du second round du procès de Gbagbo : Ocampo panique et enfonce Ouattara

© Le Temps Par Aristide
Audiences du chef de l`Etat: le Président Alassane Ouattara a reçu Luis Moreno Ocampo, le Procureur de la Cour pénale internationale
Vendredi 31 mai 2012. Abidjan. Palais présidentiel du Plateau. Le Président Alassane Ouattara a reçu Luis Moreno Ocampo, le Procureur de la Cour pénale internationale
Un complot contre Laurent Gbagbo, ça démange. A un tel point qu’on ne peut pas se retenir de bouger, là où il aurait été plus sage de rester tranquille pour masquer la conspiration. En effet, le procureur «sortant» de la Cpi, Luis Moreno Ocampo, englué jusqu’au cou dans un stratagème tordu contre le Président Gbagbo, multiplie depuis quelques temps les maladresses qui dévoilent chaque jour un peu plus la combine. La transe de l’Argentin tourmenté commence le 27 mars 2012. Date à la quelle Luis Moreno 0campo, procureur compromis, envoie à Guillaume Soro une lettre de félicitation qui stupéfie le monde entier. Sans aucun scrupule, l’allié de Sarkozy et de Ouattara écrit : «J’ai l’honneur de vous adresser mes plus sincères félicitations ainsi que celles de mes collaborateurs pour votre nomination à la présidence de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire… Je tiens à vous réitérer ma reconnaissance pour votre action et votre soutien au travail de mon Bureau en Côte d’Ivoire, et j’espère que vous allez poursuivre la même collaboration de qualité avec mon successeur, Madame Fatou Bensouda» (…) «J’espère que nous aurons l’occasion de nous voir dans les toutes prochaines semaines afin de continuer la fructueuse coopération entre votre Gouvernement et mon Bureau». Puis, les choses prennent une tournure plus grotesque dès que le maître d’œuvre du complot contre Gbagbo, délogé de l’Elysée par François Hollande, s’efface. Au lendemain de la passation des charges en France, soit le 16 mai 2012, Ocampo, privé du soutien de Sarkozy, s’empresse de compulser une pile de fausses charges dans un douteux «document de notification des charges» contre Gbagbo. A l’analyse, de document se révèle être un ramassis de coupures des presse découpées dans les journaux Rhpd et compilées par les soins du Rdr qui a tout fabriqué, de toutes pièces. Ocampo qui n’avait jusque-là produit aucune charge contre Gbagbo, a dû s’exécuter à la hâte, à la demande des avocats de l’accusé. Mais trop pressé, il n’a pu que produire un document incohérent et plein de lacunes sur la base d’une manipulation des faits. Et des plus mal ficelés. Le tout, à partir de considérations politiques qui montrent, de façon flagrante, son parti pris. En effet, dans son fameux «document de notification des charges», le procureur de la Cpi construit son argumentaire sur le postulat que lui, Ocampo, n’admettait pas que «Gbagbo était déterminé à rester au pouvoir». Il justifie sa prise de position par le fait que «le Président de la Commission électorale indépendante (Cei) a annoncé les résultats provisoires et déclaré que Ouattara avait remporté 54,1 % des voix et Gbagbo 45,9 % ».
Une visite de trop, pour un adieu
Une déviation politicienne grave, inacceptable de la part d’un procureur censé se pencher de façon impartiale sur les crimes commis en Côte d’Ivoire, à laquelle Me Altit, l’avocat principal de la défense, trouve la réponse appropriée : "la Cpi n’est pas compétente pour la période et les faits visés dans le mandat d’arrêt délivré à l’encontre de Laurent Gbagbo le 23 novembre 2011". Rétorque l’avocat de Gbagbo. Car les documents sur lesquels se fonde le procureur pour établir sa compétence et son mandat d’arrêt, dont une lettre du président Alassane Ouattara, sont dénués "de toute valeur juridique". Du moment que la Côte d’Ivoire n’a pas ratifié le Statut de Rome. Et, alors qu’on s’y attendait le moins, le procureur de la Cour pénale internationale (Cpi), Luis Moreno Ocampo, comme piqué par l’on ne sait quelle mouche, débarque à Abidjan, le vendredi 1er juin 2012. De l`Aéroport international Félix Houphouët-Boigny, court au palais présidentiel au Plateau où il rencontre Dramane Ouattara. A l’issu de ce dernier acte du complot, le procureur compromis révèle, avec beaucoup d’émotion, qu’il effectue «une visite d`au revoir» au pouvoir en place. Car, le 16 juin 2012, soit 2 jours avant le second round du procès de Laurent Gbagbo à La Haye, l’homme devrait quitter la tête de la Cpi. Il passe le flambeau à la Gambienne Fatou Bensouda. A sa sortie d’audience avec le dictateur d’Abidjan, Ocampo, qui a perdu toutes ses marques, se confie à la presse dans un langage très ambigüe. «C`est un moment historique pour la Côte d`Ivoire, la Cpi sera impartiale et donnera l`opportunité à l`ancien président de se défendre. C`est un moment historique pour la Côte d`Ivoire parce qu`elle va lui permettre de tirer les leçons des moments difficiles» relate le confrère «L’Inter» qui rapportait les propos d’un procureur frappé de discrédit. Comprenne qui pourra. Certains ont cru entendre Ocampo exprimer son soulagement de quitter la scène de la crise ivoirienne, se libérer du fardeau d’une conspiration qui lui a ôté tout crédit. Mais les pesanteurs du complot sont énormes. La preuve, alors qu’on s’attendait à un départ de Luis Moreno Ocampo par la petite porte, avec le petit profil qui est désormais le sien dans l’affaire ivoirienne, l’allié de Dramane, sans doute pour se donner bonne conscience vis-à vis de ceux qui l’ont employé, est poussé par une mystérieuse force à animer une conférence de presse le lendemain samedi 2 juin 2012. Devant les journalistes, il laisse entendre, sans surprise à vrai dire, que les crimes commis par Gbagbo sont «plus graves» que ceux commis par le camp Ouattara. Mais que ne raconterait pas le magistrat argentin qui s’est solidement lié aux comploteurs par un pacte dont il est difficile de se défaire, sans dommage. Peut-être le sort a-t-il voulu que ce procureur effectue ce dernier voyage à Abidjan avant son départ de la Cpi, pour révéler au monde entier le deal, pour mettre au grand jour le pacte avec le dictateur, pour enfoncer l’allié en déroute. Quoi qu’il en soit, c’était le dernier kata d’Ocampo en faveur d’ un Dramane Ouattara désormais seul face à son destin. Un destin qui a pourtant été noué à plusieurs.
K. Kouassi Maurice
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