La visite d’Ocampo au pouvoir d’Abidjan le vendredi 1e juin 2012 cachait en fait bien de choses sur lesquelles l’on en sait un peu plus maintenait, grâce aux indiscrétions qui n’ont pas tardé à déborder de l’entourage du complot entre Ouattara, Soro et le procureur de la Cpi, Luis Moreno Ocampo. Sur les humeurs des acteurs de la collusion. Des sources dignes de foi révèlent que Luis Moreno Ocampo n’est pas du tout content de son «ami» Guillaume Soro. Il l’aurait fait savoir à Dramane, lors de la visite qu’il lui a rendue le vendredi 1e juin 2012. Le magistrat argentin reprocherait à l’actuel président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire de l’avoir déculotté en révélant la lettre de félicitation qu’il lui a adressée. C’est pourquoi le procureur de la Cpi a évité le chef du parlement ivoirien lors de sa visite à Dramane. Mais Soro avait, dit-on, des raisons de faire payer à Ocampo son incapacité à tenir la parole qu’il avait donnée dans le cadre du deal qui les liait. A en croire nos sources, Ocampo a promis à Ouattara et à Soro de mettre tout en œuvre pour qu’aucune personne ne soit poursuivie dans le camp Ouattara ou des ex-rebelles, pour crimes de guerre. Les accords et les contours du pacte avaient dit-on, été bien arrondis, avec tout ce que cela implique. Les uns s’étaient donc engagés à se montrer généreux et reconnaissants, quand les autres juraient de remplir leur part du contrat à la Cpi. Hélas pour «l’Enfant terrible de la rébellion» et les siens, le procureur compromis de la Cpi, sous la pression du camp Gbagbo et de la communauté internationale, à la suite d’une requête des avocats de l’illustre prisonnier de La Haye qui ont demandé et obtenu l’extension des enquêtes sur les crimes commis en Côte d’Ivoire à 2002, a dû mettre Guillaume Soro et ses chefs de guerre sur la listes des personnalités qui comparaîtront bientôt pour le compte du camp Ouattara. Et qui font d’ailleurs l’objet de mandat d’arrêts internationaux dont l’on n’attend plus que la mise en œuvre. Rompant ainsi le «traité» qui mettait le chef de l’ex-rébellion à l’abri des poursuites.
Le pacte rompu
Aussi, le nouveau chef du parlement ivoirien qui est en froid avec Dramane depuis la tentative de capture qui l’a visé en janvier 2012, s’étant senti floué par Ocampo, aurai-t-il laissé fuir la fameuse lettre que le procureur de la Cpi lui a adressée. Pour se venger de la trahison en mettant à nu la participation d’Ocampo au complot contre Laurent Gbagbo : «J’ai l’honneur de vous adresser mes plus sincères félicitations ainsi que celles de mes collaborateurs pour votre nomination à la présidence de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire… Je tiens à vous réitérer ma reconnaissance pour votre action et votre soutien au travail de mon Bureau en Côte d’Ivoire, et j’espère que vous allez poursuivre la même collaboration de qualité avec mon successeur, Madame Fatou Bensouda» (…) «J’espère que nous aurons l’occasion de nous voir dans les toutes prochaines semaines afin de continuer la fructueuse coopération entre votre Gouvernement et mon Bureau», a écrit le magistrat argentin. Cette lettre scandaleuse qui a discrédité la Cpi et son procureur de façon retentissante, avait particulièrement embarrassé La Haye. La Cpi a dû réagir pour décliner sa responsabilité dans cette démarche maladroite qui, ont dit les juges, n’engage que l’auteur de la lettre. Dénudé par la révélation de ce document, Ocampo qui en veut terriblement à Soro, n’a pas manqué de dire à Dramane combien de fois ce scandale l’a affecté. C’est donc pour marquer son désamour à son pote président de l’Assemblée nationale que le procureur «sortant» de la Cpi s’est abstenu de rendre visite à Guillaume Soro. Ce qu’il n’aurait, pour rien au monde, manqué de faire «en temps normal». C’est dire qu’il n’a pas apprécié le «coup bas» de celui qui fut son ami par le passé, «le petit» avec qui il a marché, main dans la main, pour élaborer les contours de la déportation arbitraire de Laurent Gbagbo à la Cpi. C’était à la belle époque du règne sarkozien, au moment où tout était permis au dictateur et à son ex-rébellion. Mais le vent a tourné après la chute de Sarkozy et la fête n’a plus le même goût pour les comploteurs aujourd’hui privés de leur soutien. Mister Sarko. Aussi des observateurs pensent-ils que le procureur de la Cpi va corser le sort de Soro et des siens à la Cpi en les enfonçant définitivement, avant de céder la place à Fatou Bensouda, le 16 juin prochain. L’homme pourrait laisser un dossier dosé sur les crimes perpétrés depuis 2002 par l’ex-rébellion et le camp Ouattara à son successeur. Pour faire payer à Soro son impertinence. On le voit, les acteurs de la conspiration s’entre-déchirent, après avoir allègrement pris part à un complot qui finit aujourd’hui en queue de poisson.
K. Kouassi Maurice
Le pacte rompu
Aussi, le nouveau chef du parlement ivoirien qui est en froid avec Dramane depuis la tentative de capture qui l’a visé en janvier 2012, s’étant senti floué par Ocampo, aurai-t-il laissé fuir la fameuse lettre que le procureur de la Cpi lui a adressée. Pour se venger de la trahison en mettant à nu la participation d’Ocampo au complot contre Laurent Gbagbo : «J’ai l’honneur de vous adresser mes plus sincères félicitations ainsi que celles de mes collaborateurs pour votre nomination à la présidence de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire… Je tiens à vous réitérer ma reconnaissance pour votre action et votre soutien au travail de mon Bureau en Côte d’Ivoire, et j’espère que vous allez poursuivre la même collaboration de qualité avec mon successeur, Madame Fatou Bensouda» (…) «J’espère que nous aurons l’occasion de nous voir dans les toutes prochaines semaines afin de continuer la fructueuse coopération entre votre Gouvernement et mon Bureau», a écrit le magistrat argentin. Cette lettre scandaleuse qui a discrédité la Cpi et son procureur de façon retentissante, avait particulièrement embarrassé La Haye. La Cpi a dû réagir pour décliner sa responsabilité dans cette démarche maladroite qui, ont dit les juges, n’engage que l’auteur de la lettre. Dénudé par la révélation de ce document, Ocampo qui en veut terriblement à Soro, n’a pas manqué de dire à Dramane combien de fois ce scandale l’a affecté. C’est donc pour marquer son désamour à son pote président de l’Assemblée nationale que le procureur «sortant» de la Cpi s’est abstenu de rendre visite à Guillaume Soro. Ce qu’il n’aurait, pour rien au monde, manqué de faire «en temps normal». C’est dire qu’il n’a pas apprécié le «coup bas» de celui qui fut son ami par le passé, «le petit» avec qui il a marché, main dans la main, pour élaborer les contours de la déportation arbitraire de Laurent Gbagbo à la Cpi. C’était à la belle époque du règne sarkozien, au moment où tout était permis au dictateur et à son ex-rébellion. Mais le vent a tourné après la chute de Sarkozy et la fête n’a plus le même goût pour les comploteurs aujourd’hui privés de leur soutien. Mister Sarko. Aussi des observateurs pensent-ils que le procureur de la Cpi va corser le sort de Soro et des siens à la Cpi en les enfonçant définitivement, avant de céder la place à Fatou Bensouda, le 16 juin prochain. L’homme pourrait laisser un dossier dosé sur les crimes perpétrés depuis 2002 par l’ex-rébellion et le camp Ouattara à son successeur. Pour faire payer à Soro son impertinence. On le voit, les acteurs de la conspiration s’entre-déchirent, après avoir allègrement pris part à un complot qui finit aujourd’hui en queue de poisson.
K. Kouassi Maurice