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Editorial Publié le lundi 11 juin 2012 | L’expression

L’Editorial : Panafricanistes des valises

La Françafrique. Cette vieille relation de soumission et d’exploitation qui n’a jamais cessé d’exister entre l’ancienne puissance coloniale, la France et ses ex colonies d’Afrique, constitue la cible privilégiée de la conscience panafricaniste. Celle ci veut d’un continent libéré des scories de la domination venue d’ailleurs. Elle veut d’un citoyen africain nouveau qui prenne son destin en main, et s’affirme altier mais sans haine devant les autres citoyens du monde. Au plan interne sur le continent mère de l’humanité, les panafricanistes tirent à boulets rouges sur les pontes locaux, gardes des intérêts occidentaux dont ils sont plus les valets que les représentants d’un peuple dont ils passent le temps à exploiter et martyriser. Que se soit un ancien dirigeant de la célèbre association de défense des droits de l’homme, Amnesty international, il s’appelle Pierre Sané, que se soit, des intellectuels, universitaires, écrivains, artistes… ici les noms des Camerounais Charles Onana, Achille M’Bembé, Calixte Beyala arrivent comme un fleuve en crue dans les mémoires. Les panafricanistes engagés dans la course effrénée de réhabilitation de l’homme noir et de son repositionnement dans le cours de l’histoire, se sont fait, particulièrement, entendre dans la sévère crise politico militaire qui a secoué la Côte d’Ivoire ces dernières années. Comme un seul homme, ils ont décrié « l’ingérence internationale dans les affaires d’un Etat souverain du continent ». Crié à l’infantilisation de l’homme noir, et dénoncé le monde des puissants blancs qui méprise et traite comme des sous hommes, les Africains. Conclusion de ces panafricanistes, tant qu’il y aura des individus liges, ces Africains qui, mus par leur ventre, collaboreront en se mettant aux ordres, des occidentaux arrogants et racistes, l’Afrique ne sortira pas de ses tourments. L’appel était donc solennel et irrésistible : tous les Africains dignes d’un côté, du même coté pour faire barrage aux loups et aux prédateurs du continent. Ceux qui ne se rangent pas du bon côté, le leur, sont bien entendu des lâches, des traitres à la cause du continent. Dans le cas de la Côte d’ivoire, le camp nationaliste, le camp des panafricanistes était celui de Laurent Gbagbo. Dans ce pays, tout le monde a cependant pu voir que le champion des panafricanistes était celui qui voulait déposséder non pas d’autres Africains vivant en Côte d’ivoire où des Asiatiques, mais ses propres concitoyens de leur nationalité. L’homme de l’Afrique nouveau, l’Afrique de la bonne gouvernance et des libertés, était celui là même qui applaudissait au viol des femmes, « qui leur a demandé d’aller marcher ? souriait sa compagne Simone Ehivet », lâchait ses escadrons de la mort dans la cité ; faisait tirer sans sommation sur les jeunes, les femmes ; recrutait, armait et blanchissait les mercenaires pour faire taire à coups de kalachnikovs les voix discordantes. L’homme de la bonne conscience panafricaniste, était celui qui vidait les comptes des paysans des milliards de francs CFA de leur labeur. Pourquoi des hommes et des femmes de notoriété, ces gens pour qui la défense de la vie, des libertés et des biens des Africains, des populations vulnérables du continent étaient en somme la raison d’être, et le sens de l’engagement pouvaient se trouver avec Gbagbo ? L’argent et les intérêts personnels. Rien d’autre. Le discours résolument véhément, le positionnement anti français d’une Calixte Beyala, ses voyages ininterrompus en Côte d’ivoire, sa présence à l’investiture d’un Laurent Gbagbo, celui qui battu aux urnes, a tenté par tous les moyens (l’entreprise se soldera par des milliers de morts), de confisquer le pouvoir, n’étaient que la contrepartie d’un contrat financier. Au grand soleil, un faux idéal panafricaniste laisse la place à un vulgaire jeu d’intérêt financier. Quelle différence alors entre le mal, la Françafrique et ce pseudo engagement au nom et pour le compte des Africains ? Robert Bourgi, un des transporteurs des « djembé » bourrés de devises pour arroser les circuits de la Françafrique a avoué ses pratiques. Lui est blanc. Français, il jouait pour les intérêts de son pays, ses chefs et lui même. Calixte Beyala et la clique de panafricanistes autoproclamés rappellent ce petit monde de jeunes dits patriotes. A coups de discours, ils prétendent incarner des valeurs dont ils sont, à la pratique, exactement les contre modèles. Les Ivoiriens qui meurent, les femmes violées, le choix démocratique émasculé… tout cela ne pèse guère devant les valises en CFA de Gbagbo. Bravo Calixte d’avoir permis aux Ivoiriens, par les caisses de billets acceptés de Gbagbo, fruit de leur sueur, prix de la négation de leur sang, par toi et les panafricanistes de ton bord, donné du sens à cette vérité de l’ancien bourreau des lagunes : « tout le monde à un prix ». Les panafricanistes des valises, discours et engagements compris, ce n’est qu’un commerce honteux de petits propagandistes.
D. Al Seni
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