Dans une semaine, la Haye cristallisera l’actualité nationale et internationale. C’est en effet ce jour que, sauf changement, débutera le procès de l’ancien chef de l’Etat ivoirien. A l’approche de cette date, les victimes de la crise postélectorale ont décidé de rafraichir la mémoire de leurs bourreaux et de la communauté nationale et internationale. Cela, à travers des dépôts de gerbes de fleurs sur leurs tombes. Autour du secrétaire général par intérim du RDR, Amadou Soumahoro, de Kacou Guikahué, pour le compte du PDCI, de plusieurs élus dont les députés Sidibé Abdoulaye d’Adjamé, Karamoko Yayoro d’Abobo, Deby Yao Benjamin, de Prikro, Me Youssouf Fofana, président du conseil général de Mankono, du maire d’Adjamé, Youssouf Sylla, les victimes ont fait le déplacement sur le carré des martyrs d’Abobo et de Williamsville. Il est 11h15 quand, péniblement, Diaby Djeneba, qui se déplace désormais à l’aide de béquilles, avance avec dans sa main une gerbe de fleur. Aidée par quelques amis, elle la dépose, non sans écraser une larme. Dans l’assistance, la tristesse se lit sur les yeux. Quelques minutes avant, Yeo Sibiri, porte-parole des victimes d’Abobo avait planté le décor. «Nous sommes ici pour une cérémonie de souvenir. Souvenir de tous ceux qui sont tombés sous les balles assassines de Laurent Gbagbo», expliquera-t-il. Malgré le temps qui s’est écoulé, il a rappelé que les victimes n’ont pas encore essuyé leurs larmes. «Nous sommes peinés de comprendre qu’on peut tuer pour son intérêt. L’auteur principal de ces morts, c’est Laurent Gbagbo. Il doit être puni à la hauteur des massacres qu’il à perpétrés». A Williamsville où la délégation est arrivée à 11h40, l’atmosphère était la même. Coulibaly Mariam et Koné Sibiri, ont eu la lourde charge de déposer la gerbe de fleur. Koné Sibiri, au nom des victimes a demandé à la Haye de leur rendre justice. «Nous ne pouvons dormir tranquille que si Laurent Gbagbo, qui est l’auteur de tous ces crimes est puni», a-t-il indiqué. Pour Amadou Soumahoro, la présence des responsables du RHDP est le signe que les victimes ne sont pas oubliées. «Pour confisquer le pouvoir, après avoir refusé les élections, le FPI a fait plusieurs morts. Mais que les victimes sachent qu’elles ne sont pas oubliées», a-t-il rassuré. Selon lui, le RHDP sera toujours à leur côté. Pour que les victimes soient apaisées, il faut aller à la réconciliation. Cette réconciliation, selon lui, doit se faire dans la justice. «Nous ne pouvons accepter la réconciliation que quand justice est rendue. Pour que ces morts ne soient pas oubliés, bataille sera menée pour que les tous les criminels soient punis», a-t-il confié. Aux victimes, il a demandé de garder espoir. «Le Président de la République et son aîné, Henri Konan Bédié, travaillent pour que vous ayez un sort meilleur, très bientôt».
Thiery Latt
Thiery Latt
