Interdit aux âmes sensibles. Si l’interview télévisée, hier, du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, était un film, nul doute que cet écriteau serait mentionné, pour précision. Tant les réponses aux questions du journaliste Aka Sayé Lazare, DG de la RTI, donnaient froid dans le dos. Du jamais entendu et des révélations à couper le souffle. Comme par exemple cette séquence vidéo dans laquelle, Moise Lida Kouassi, ancien ministre de la Défense sous Gbagbo, arrêté au Togo et dont certains ont juré sur son innocence, reconnait effectivement qu’il a concocté un plan de déstabilisation du régime qui a échoué et se dit «prêt à collaborer franchement avec le régime,» pour mettre fin à l’aventure. Comme aussi cette déclaration de prise de pouvoir lue par le Capitaine Katé Gnatoa, ancien commandant de la Garde républicaine. Comme également, les révélations sur la mort de Guéi. Dont l’auteur, tenez-vous bien, est … Séka Séka Anselme, ancien aide de camp de Simone Gbagbo. Le Patriote vous propose l’intégralité de cette interview historique, qui fera date.
Aka Sayé Lazare : La Côte d’Ivoire est-elle en danger, Monsieur le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et les Ivoiriens ont-ils raison d’avoir peur?
Hamed Bakayoko : Je vous remercie de m’avoir donné l’opportunité de faire un tour d’horizon sur une question sensible qui touche la sûreté de l’Etat. Je vais répondre à votre question sans ambages. Les Ivoiriens ne sont pas en danger et ils ne doivent pas avoir peur. Les Ivoiriens peuvent rester sereins et avoir une pleine confiance en leurs dirigeants, au gouvernement, au Président de la République, qui suivent toutes ces questions avec la plus grande attention. Cependant, je dois aux Ivoiriens la vérité. Nous avons promis une gouvernance de transparence. Et, pour autant qu’on puisse évoquer toutes ces questions sur la place publique, je ferai l’effort de dire ce qu’on peut dire dans le but de rassurer les Ivoiriens et de leur donner un minimum d’informations. Qu’est-ce qu’on peut dire aujourd’hui de la situation en Côte d’Ivoire? Je pense qu’après la crise postélectorale, nous avons aujourd’hui deux catégories de personnes parmi les proches de l’ex-Président. Il y a ceux qui considèrent qu’ils ont perdu les élections, qu’ils ont mené une guerre absurde qu’ils ont perdue et qu’aujourd’hui, ils doivent revoir leur approche politique et s’inscrire dans le processus de réconciliation nationale et aller de l’avant. Et il y a l’autre catégorie, parfaitement identifiée, qui considère qu’elle n’a rien fait, qu’elle n’a rien perdu, n’assume pas et considère qu’elle doit se venger. Et que ce n’est pas fini. Ces personnes disent qu’il y a un second tour qui doit arriver et qu’elles doivent perturber l’évolution du pays. Nous avons suivi avec la plus grande attention, comme dans un Etat moderne qui a le droit de se protéger, ces personnes. Je pense qu’aujourd’hui (hier, ndlr) je suis sur ce plateau pour dire aux Ivoiriens qu’ils peuvent être tranquilles. Ils ont au gouvernement, une équipe qui travaille sérieusement sur ces questions, point après point. Sans beaucoup parler, nous avons arrêté des personnes et aujourd’hui, j’aurai l’occasion d’en dire un peu plus.
ASL: Ce qui vous préoccupe aujourd’hui, c’est la sûreté de l’Etat. Qu’est-ce que cette notion renferme pour les Ivoiriens?
HB: C’est l’équilibre, c’est la stabilité du pays. Ce sont toutes les questions qui touchent à la stabilité des institutions. Pour parler simplement aux Ivoiriens, quand des gens veulent déstabiliser l’Etat, le chef de l’Etat, les institutions de l’Etat, on parle d’atteinte à la sûreté de l’Etat. C’est vraiment le degré supérieur de la sécurité dans le pays.
ASL: Plusieurs personnes à ce jour, Monsieur le ministre, ont été interpellées pour, justement, atteinte à la sûreté de l’Etat de Côte d’Ivoire. Au nombre desquelles l’ancien aide de camp de l’ex-Première Dame, le capitaine Séka Séka Anselme que tous les Ivoiriens ont vu lorsqu’il a été arrêté ici à Abidjan. Monsieur le ministre, qui est-il?
HB: Je pense que tout le monde connaît Séka Séka Anselme. Il a été l’aide de camp de l’ex-Première Dame, Simone Gbagbo. Il a été, tout le monde sait, à la tête des escadrons de la mort et il a conduit les dernières opérations guerrières à Abidjan. Il était en exil au Ghana et nous le suivions. Il a fait escale à Abidjan pour un rendez-vous à Conakry où avec un groupe de personnes, il devait contracter avec une société qui emploie des mercenaires originaires d’un pays de l’Europe de l’Est. Recoupements d’informations, nous avons pu mettre la main sur lui. Je peux vous dire qu’il a été présenté au Parquet militaire et il n’a pas fait de difficultés pour avouer qu’il était dans la logique d’un projet de déstabilisation de l’Etat de Côte d’Ivoire.
ASL: Avez-vous des preuves, Monsieur le ministre, de ce que vous avancez?
HB : Séka Séka a été le premier grand dossier qui nous a permis d’ouvrir la porte à beaucoup d’autres dossiers. Sur lui, on a découvert pratiquement 14 000 emails, 2000 photos, 3000 fichiers qu’on n’a même pas encore fini d’explorer. On a trouvé essentiellement dans les affaires de Séka Séka, la transcription d’une opération militaire baptisé «Isaïe 60» qui indique qu’il fallait libérer les captifs d’Israël. A l’intérieur, son dossier est très clair. Il présente le contexte, la crise. Ensuite, il fait le point de la stratégie. Il neutralisait les forces ennemies, troupes françaises, embuscades, troupes onusiennes, embuscades, FRCI, les détruit par les tous moyens. Il a une stratégie des forces amies à l’intérieur. Il a également le nombre d’hommes dont il a besoin pour son opération et il a les noms des codes que nous avons pu déceler grâce à certains recoupements. Les coordinations des opérations par Z1 et Z6, brouillages de lignes, poseurs de bombes. Il a aussi indiqué les villes à occuper. C’est donc toute l’opération qu’il devait monter avec la complicité des personnes qu’il devait recruter à l’intérieur. Mais il leur fallait l’intervention d’un groupe de mercenaires qui devait leur apporter l’appui logistique. Il partait justement à Conakry pour ce rendez-vous quand nous avons mis fin à ces desseins. Il a été interrogé. Il a été présenté au juge et quand son procès commencera, les Ivoiriens réaliseront la véracité de toutes ces informations.
ASL: Est-ce que vous avez essayé de décrypter la référence biblique qui a été donnée à l’opération militaire?
HB: Je dois dire non. Les opérations militaires aiment donner les codes qu’ils comprennent eux-mêmes. Ce qu’on doit dire, l’objectif, c’était de libérer le couple du «Golf». C’est-à-dire le couple Gbagbo par une opération militaire à Korhogo et à Odienné. C’est un projet, on peut dire, un peu irréaliste. Toujours beaucoup d’illusions, beaucoup de rêve. Mais ce qui est évident, c’est qu’il avait ce projet qu’il ne nie pas. Je voudrais saluer nos services qui, avec efficacité, discrétion et intelligence, ont réussi à empêcher l’amorce de ce projet.
Aka Sayé Lazare : La Côte d’Ivoire est-elle en danger, Monsieur le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et les Ivoiriens ont-ils raison d’avoir peur?
Hamed Bakayoko : Je vous remercie de m’avoir donné l’opportunité de faire un tour d’horizon sur une question sensible qui touche la sûreté de l’Etat. Je vais répondre à votre question sans ambages. Les Ivoiriens ne sont pas en danger et ils ne doivent pas avoir peur. Les Ivoiriens peuvent rester sereins et avoir une pleine confiance en leurs dirigeants, au gouvernement, au Président de la République, qui suivent toutes ces questions avec la plus grande attention. Cependant, je dois aux Ivoiriens la vérité. Nous avons promis une gouvernance de transparence. Et, pour autant qu’on puisse évoquer toutes ces questions sur la place publique, je ferai l’effort de dire ce qu’on peut dire dans le but de rassurer les Ivoiriens et de leur donner un minimum d’informations. Qu’est-ce qu’on peut dire aujourd’hui de la situation en Côte d’Ivoire? Je pense qu’après la crise postélectorale, nous avons aujourd’hui deux catégories de personnes parmi les proches de l’ex-Président. Il y a ceux qui considèrent qu’ils ont perdu les élections, qu’ils ont mené une guerre absurde qu’ils ont perdue et qu’aujourd’hui, ils doivent revoir leur approche politique et s’inscrire dans le processus de réconciliation nationale et aller de l’avant. Et il y a l’autre catégorie, parfaitement identifiée, qui considère qu’elle n’a rien fait, qu’elle n’a rien perdu, n’assume pas et considère qu’elle doit se venger. Et que ce n’est pas fini. Ces personnes disent qu’il y a un second tour qui doit arriver et qu’elles doivent perturber l’évolution du pays. Nous avons suivi avec la plus grande attention, comme dans un Etat moderne qui a le droit de se protéger, ces personnes. Je pense qu’aujourd’hui (hier, ndlr) je suis sur ce plateau pour dire aux Ivoiriens qu’ils peuvent être tranquilles. Ils ont au gouvernement, une équipe qui travaille sérieusement sur ces questions, point après point. Sans beaucoup parler, nous avons arrêté des personnes et aujourd’hui, j’aurai l’occasion d’en dire un peu plus.
ASL: Ce qui vous préoccupe aujourd’hui, c’est la sûreté de l’Etat. Qu’est-ce que cette notion renferme pour les Ivoiriens?
HB: C’est l’équilibre, c’est la stabilité du pays. Ce sont toutes les questions qui touchent à la stabilité des institutions. Pour parler simplement aux Ivoiriens, quand des gens veulent déstabiliser l’Etat, le chef de l’Etat, les institutions de l’Etat, on parle d’atteinte à la sûreté de l’Etat. C’est vraiment le degré supérieur de la sécurité dans le pays.
ASL: Plusieurs personnes à ce jour, Monsieur le ministre, ont été interpellées pour, justement, atteinte à la sûreté de l’Etat de Côte d’Ivoire. Au nombre desquelles l’ancien aide de camp de l’ex-Première Dame, le capitaine Séka Séka Anselme que tous les Ivoiriens ont vu lorsqu’il a été arrêté ici à Abidjan. Monsieur le ministre, qui est-il?
HB: Je pense que tout le monde connaît Séka Séka Anselme. Il a été l’aide de camp de l’ex-Première Dame, Simone Gbagbo. Il a été, tout le monde sait, à la tête des escadrons de la mort et il a conduit les dernières opérations guerrières à Abidjan. Il était en exil au Ghana et nous le suivions. Il a fait escale à Abidjan pour un rendez-vous à Conakry où avec un groupe de personnes, il devait contracter avec une société qui emploie des mercenaires originaires d’un pays de l’Europe de l’Est. Recoupements d’informations, nous avons pu mettre la main sur lui. Je peux vous dire qu’il a été présenté au Parquet militaire et il n’a pas fait de difficultés pour avouer qu’il était dans la logique d’un projet de déstabilisation de l’Etat de Côte d’Ivoire.
ASL: Avez-vous des preuves, Monsieur le ministre, de ce que vous avancez?
HB : Séka Séka a été le premier grand dossier qui nous a permis d’ouvrir la porte à beaucoup d’autres dossiers. Sur lui, on a découvert pratiquement 14 000 emails, 2000 photos, 3000 fichiers qu’on n’a même pas encore fini d’explorer. On a trouvé essentiellement dans les affaires de Séka Séka, la transcription d’une opération militaire baptisé «Isaïe 60» qui indique qu’il fallait libérer les captifs d’Israël. A l’intérieur, son dossier est très clair. Il présente le contexte, la crise. Ensuite, il fait le point de la stratégie. Il neutralisait les forces ennemies, troupes françaises, embuscades, troupes onusiennes, embuscades, FRCI, les détruit par les tous moyens. Il a une stratégie des forces amies à l’intérieur. Il a également le nombre d’hommes dont il a besoin pour son opération et il a les noms des codes que nous avons pu déceler grâce à certains recoupements. Les coordinations des opérations par Z1 et Z6, brouillages de lignes, poseurs de bombes. Il a aussi indiqué les villes à occuper. C’est donc toute l’opération qu’il devait monter avec la complicité des personnes qu’il devait recruter à l’intérieur. Mais il leur fallait l’intervention d’un groupe de mercenaires qui devait leur apporter l’appui logistique. Il partait justement à Conakry pour ce rendez-vous quand nous avons mis fin à ces desseins. Il a été interrogé. Il a été présenté au juge et quand son procès commencera, les Ivoiriens réaliseront la véracité de toutes ces informations.
ASL: Est-ce que vous avez essayé de décrypter la référence biblique qui a été donnée à l’opération militaire?
HB: Je dois dire non. Les opérations militaires aiment donner les codes qu’ils comprennent eux-mêmes. Ce qu’on doit dire, l’objectif, c’était de libérer le couple du «Golf». C’est-à-dire le couple Gbagbo par une opération militaire à Korhogo et à Odienné. C’est un projet, on peut dire, un peu irréaliste. Toujours beaucoup d’illusions, beaucoup de rêve. Mais ce qui est évident, c’est qu’il avait ce projet qu’il ne nie pas. Je voudrais saluer nos services qui, avec efficacité, discrétion et intelligence, ont réussi à empêcher l’amorce de ce projet.