Le FPI se dit ulcéré d’être injustement accusé de préparer la déstabilisation du régime Ouattara. Il l’a dit à son quartier général d’Attoban le vendredi 15 juin 2012, devant la presse et toute la direction intérimaire du parti. Miaka Ouretto, le président, et Akoun Laurent, le Secrétaire général ont même décidé de porter plainte pour calomnie et diffamation. Mais avant d’en arriver là, ils ont au cours des échanges, rejeté en bloc les allégations de déstabilisation. Pour les dirigeants du FPI, une telle démarche du pouvoir ressemble à un ‘’remake’’ de la crise postélectorale, ce qu’ils qualifient de ‘’riz couché’’. ‘’La méthode utilisée est celle que Ouattara et ses alliés ont déjà utilisée durant la crise postélectorale. Elle pue le réchauffé, un véritable riz couché qui n’avoue pas son nom, une arnaque donc’’, rétorque le FPI. La situation actuelle de la Côte d’Ivoire se résume, selon eux, au prolongement de la guerre du cacao entretenue par les multinationales. La première ayant été menée contre Houphouët, la seconde contre Gbagbo et la troisième dont la manifestation est la tragédie de l’ouest avec comme acteur central, selon les conférenciers, le président Alassane Ouattara, présenté comme l’homme de ces multinationales. Le FPI est accusé depuis la sortie du ministre de l’Intérieur comme l’instigateur d’un coup d’Etat déjoué. Là-dessus, Miaka Ouretto et Akoun Laurent balaient les arguments du sécurocrate de l’Etat. ‘’Les prétendues preuves présentées à la télévision, émanant de personnes détenues, à la merci donc du pouvoir, sans assistance judiciaire et probablement extorquées sous la torture, brandies de surcroît par un ministre qui s’érige à la fois en officier de police judiciaire, magistrat, procureur de la République, juge d’instruction et président du tribunal, ne sont pas recevables, parce qu’elles procèdent des pratiques d’une République bananière et non d’un Etat de droit’’, répondent les premiers responsables du parti de Laurent Gbagbo. Pour eux, le véritable mobile à travers ces dernières révélations du pouvoir est de charger à fond Laurent Gbagbo la veille de son procès en le faisant passer pour "un criminel" qui refuse de se repentir en continuant de semer la mort en Côte d’Ivoire. Deuxièmement, avancent-ils, c’est de réduire au silence les partisans de Laurent Gbagbo. Toute chose qui a suscité cette réaction de Miaka Ouretto : ‘’pourquoi veut-on nous peindre en noir ? Le FPI n’est pas là pour détruire la Côte d’Ivoire. Ce n’est pas un parti à intimider. C’est notre devoir de lutter. On ne peut pas nous faire taire’’.
Assassinat des soldats onusiens à l’ouest :
‘’c’est l’œuvre
de mercenaires…’’
Le pouvoir accusait aussi le FPI d’être derrière la tuerie des soldats de la paix le 8 juin dernier entre Taï et Grabo. Sur ce point, le FPI se disculpe en pointant du doigt des mercenaires burkinabé qui veulent faire payer, selon les conférenciers, au Président Ouattara, le non paiement de leur dû. ‘’La vérité à propos du scenario macabre de l’assassinat des soldats onusiens est connue de tous à l’Ouest ainsi que de Ouattara et de ses ‘’sécurocrates’’. Les sept casques bleus ont été tués le 08 juin dans une embuscade tendue par les mercenaires burkinabé qui, au nombre de 3 000, aidés par les Dozos opèrent sous les ordres de Amadé Ourémi, bien connu du régime Ouattara. Se sentant floués et non récompensés par Ouattara qu’ils ont porté au pouvoir, ils arrivent chaque jour en plus grand nombre réclamer leurs dus et n’entendent en aucune manière se laisser désarmer’’, justifient les deux figures de proue actuels du FPI. Qui se demandent comment des miliciens pro-Gbagbo pourraient-ils encore opérer dans une zone à l’aune des propos autrefois tenus, selon eux, par le représentant du secrétaire général de l’ONU, Young-Jin Choï : ‘’Aucune milice proche de l’ex-chef de l’Etat ivoirien n’avait aucune chance de prospérer à l’Ouest de la Côte d’Ivoire’’. A ces propos, argumentent-ils, s’ajoutent ceux du ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, après la visite officielle du président de la République : ‘’la situation est désormais sous contrôle à l’Ouest du pays’’. Ce qui est arrivé aux soldats nigériens est une manœuvre du pouvoir, à en croire les conférenciers pour susciter l’émoi international, détourner l’attention sur ses responsabilités dans les nombreux problèmes qui assaillent les Ivoiriens, en accusant du même coup Laurent Gbagbo et ses partisans de refuser la paix en s’en prenant à l’ONU.
Face à ce qu’ils ont qualifié de diabolisation, les responsables du FPI ont terminé par un appel pressant au président français, François Hollande, pour qu’il ‘’tienne compte des attentes des peuples d’Afrique et de Côte d’Ivoire pour plus de justice et de liberté’’. Miaka Ouretto s’est même permis quelques propos flatteurs à l’endroit du président français. ‘’C’est Dieu qui le pousse, parce qu’il est venu avec un nouvel idéal en tant qu’humaniste. Quand son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, dit que les rapports avec l’Afrique c’est d’égal à égal, du gagnant-gagnant, mais nous on a gagné. Au FPI, c’est ce que nous avons toujours suggéré, que nous ne soyons pas vassalisés mais que les règles de la démocratie soient respectées…’’.
S. Débailly
Assassinat des soldats onusiens à l’ouest :
‘’c’est l’œuvre
de mercenaires…’’
Le pouvoir accusait aussi le FPI d’être derrière la tuerie des soldats de la paix le 8 juin dernier entre Taï et Grabo. Sur ce point, le FPI se disculpe en pointant du doigt des mercenaires burkinabé qui veulent faire payer, selon les conférenciers, au Président Ouattara, le non paiement de leur dû. ‘’La vérité à propos du scenario macabre de l’assassinat des soldats onusiens est connue de tous à l’Ouest ainsi que de Ouattara et de ses ‘’sécurocrates’’. Les sept casques bleus ont été tués le 08 juin dans une embuscade tendue par les mercenaires burkinabé qui, au nombre de 3 000, aidés par les Dozos opèrent sous les ordres de Amadé Ourémi, bien connu du régime Ouattara. Se sentant floués et non récompensés par Ouattara qu’ils ont porté au pouvoir, ils arrivent chaque jour en plus grand nombre réclamer leurs dus et n’entendent en aucune manière se laisser désarmer’’, justifient les deux figures de proue actuels du FPI. Qui se demandent comment des miliciens pro-Gbagbo pourraient-ils encore opérer dans une zone à l’aune des propos autrefois tenus, selon eux, par le représentant du secrétaire général de l’ONU, Young-Jin Choï : ‘’Aucune milice proche de l’ex-chef de l’Etat ivoirien n’avait aucune chance de prospérer à l’Ouest de la Côte d’Ivoire’’. A ces propos, argumentent-ils, s’ajoutent ceux du ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, après la visite officielle du président de la République : ‘’la situation est désormais sous contrôle à l’Ouest du pays’’. Ce qui est arrivé aux soldats nigériens est une manœuvre du pouvoir, à en croire les conférenciers pour susciter l’émoi international, détourner l’attention sur ses responsabilités dans les nombreux problèmes qui assaillent les Ivoiriens, en accusant du même coup Laurent Gbagbo et ses partisans de refuser la paix en s’en prenant à l’ONU.
Face à ce qu’ils ont qualifié de diabolisation, les responsables du FPI ont terminé par un appel pressant au président français, François Hollande, pour qu’il ‘’tienne compte des attentes des peuples d’Afrique et de Côte d’Ivoire pour plus de justice et de liberté’’. Miaka Ouretto s’est même permis quelques propos flatteurs à l’endroit du président français. ‘’C’est Dieu qui le pousse, parce qu’il est venu avec un nouvel idéal en tant qu’humaniste. Quand son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, dit que les rapports avec l’Afrique c’est d’égal à égal, du gagnant-gagnant, mais nous on a gagné. Au FPI, c’est ce que nous avons toujours suggéré, que nous ne soyons pas vassalisés mais que les règles de la démocratie soient respectées…’’.
S. Débailly