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Politique Publié le lundi 18 juin 2012 | Le Temps

Cpi/ Depuis la Haye : Gbagbo rassure et ignore Ouattara

© Le Temps Par DR
La Haye : Laurent Gbagbo comparaît en direct
Lundi 5 décembre 2011. La Haye (Pays-Bas)
Le moral du président Laurent Gbagbo est au beau fixe. Il ne faiblit pas. En dépit des épreuves qui, depuis son arrestation le 11 avril 2011, l’ont conduit d Abidjan à Korhogo puis à La Haye où il a été déporté en catimini. Les nouvelles qui nous parviennent après le report de son procès de l’audience des confirmations ou non des charges sont encourageantes et rassurent davantage sur l’issue de la prochaine comparution, prévue pour le 13 août prochain, à en croire au journaliste béninois, Francis Kpatindé, qui l’a rencontré récemment. Les propos rapportés par la radio mondiale Rfi dans ses éditions Afrique de samedi 16 juin 2012 achèvent de convaincre plus d’un sceptiques. Aussi, Laurent Gbagbo, a-t-il fait savoir son hôte de sa foi en la justice, au droit. Qui, s’il est dit le 13 août prochain, peut lui ouvrir la voix de la liberté totale ou, à défaut, la liberté conditionnelle. «Il (Laurent Gbagbo, ndlr) pense que s’il (Ndlr : le dossier) reste au niveau du droit, il a une chance de s’en sortir, à moins d’obtenir une libération conditionnelle», confie le journaliste béninois, qui souligne tout de même les réserves émises par le prisonnier le plus célèbre de la Cpi. Car, indique le président Laurent Gbagbo, s’il «s’agit du niveau politique, c’est tout à fait autre chose». Mieux, il croit à sa remise en liberté. Et selon Francis Kpatindé, des bouleversements éventuels pourraient survenir, vu que de tels cas de figure se sont déjà présentés à la Cour pénale internationale. «Absolument, dit-il, quelques chose peut se passer. Vous vous souvenez que la Cour (Cpi) avait remis en liberté Jean Pierre Bemba». Et de poursuivre pour dire que : «Je pense savoir, selon mes propres informations, que l’Ouganda accepté de l’accueillir et que la villa qui doit l’accueillir est déjà prête à Kampala». Une information qui se confirme de plus en plus pour le Woody de Mama qui séjourne injustement à la prison de La Haye. Sachant un peu plus sur ses bourreaux, Laurent Gbagbo ignore littéralement le nouveau locataire du Palais présidentiel d’Abidjan. Plus d’un an après son accession au pouvoir, Ouattara, déjà en déroute, n’intéresse nullement de celui dont la chute a été provoquée le 11 avril 2011. «Est-ce que Laurent Gbagbo vous a parlé de la situation actuelle en Côte d’Ivoire ?» A demandé le confrère de Rfi, à l’interviewé. Et naturellement, la réponse est sans surprise. «Il parle très peu d’Alassane Ouattara», a coupé court le journaliste béninois. Parce que, répond-t-il, le président Laurent Gbagbo préfère s’intéresser à beaucoup mieux que çà. «Il suit l’actualité politique, parce qu’il a affaire aux journaux, à la télé, à la radio, et moi, j’ai senti de la passion dans sa voix quand il a parlé du Mali et de la Guinée Bissau. J’étais étonné qu’il suive aussi bien la situation en Guinée Bissau. Par exemple, il m’a fait une révélation. Il a dit que pendant longtemps, il a donné de l’argent pour payer les fonctionnaires bissau-guinéens». Voilà une réponse qui donne du remords aux détracteurs du président de la République de Côte d’Ivoire d’alors arrêté puis déporté à la Cpi, parce qu’il a juré de libérer l’Afrique du néo-impérialisme malheureusement défendu sous nos tropiques par des forces obscures. On sait aussi que Ouattara et ses chefs de guerre ont torturé Laurent Gbagbo. «Le président Laurent Gbagbo souffre de l’arthrose aux poignées et aux bras». Une preuve de plus qui confirme que Fofié Kouakou et ses hommes ont détenu Laurent Gbagbo dans des conditions inhumaines, le soumettant à des tortures inimaginables. Tout simplement, rapporte le journaliste béninois, parce qu’il a refusé de se mettre à genoux devant Nicolas Sarkozy, le 14 juillet 2010. «Laurent Gbagbo pense qu’il a signé son arrêt de mort, en refusant d’effectuer le voyage de la France, le 14 juillet 2010 pour célébrer le cinquantième anniversaire de l’indépendance de nombre de pays africains». Etait-ce un crime de réclamer sa souveraineté ? L’Histoire nous répondra.

Toussaint N’Gotta
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