Tué le 27 avril 2011, avec son petit frère, Ibrahim Coulibaly, dit Ib, dit-on, repose à jamais au cimetière de Williamsville. En effet, le vendredi 15 juin 2012, sa dépouille mortelle et celle de son petit frère, Soualio Coulibaly, sont sorties de la morgue de l’Ivosep à Treichville où elles y étaient depuis plus d’un an après leur assassinat dans les circonstances qui restent encore floues pour être inhumés. Cité comme un des cerveaux du coup d’Etat de 1999 contre le régime du président Henri Konan Bédié, Ibrahim Coulibaly a été aussi le garde de corps d’Alassane Ouattara de 1991 à 1993. Après un silence, il apparaît à l’avènement de la rébellion de septembre 2002, dans laquelle il était supposé jouer un rôle important. Mais il est contrarié par des divergences de point de vue avec le secrétaire général des Forces nouvelles(Fn), ex-rébellion Soro Kigbafory Guillaume. Tenu à l’écart, le sergent Ib qui s’est donné le grade général-major, au plus fort de la crise post-électorale, se réclamant la tête de pont du commando invisible, sera assassiné dans les conditions non encore éludées. Plus d’un an, il a été inhumé à la grande colère de ses parents. Qui exigent la vérité sur la mort de leur fils. Ce vendredi, le pouvoir Ouattara a encore fait du faux. Le cercueil d’Ib et celui de son jeune frère sont restés fermés. Hermétiquement, scellés. Les parents qui attendaient d’en savoir plus sur ce qui reste des corps de leurs enfants sont repartis exaspérés. «Comment il a été tué ? On veut savoir tout ce qui s’est passé», a dit, très remonté, Souleymane Coulibaly, interrogé par Rfi. Une sortie qui en rajoute au ras-le-bol de la famille d’Ib qui découvre la supercherie du pouvoir Ouattara. Car tous les Ivoiriens savent que le sergent Ib retranché dans la commune d’Abobo, a été capturé au lendemain de la chute de Laurent Gbagbo par des éléments pro-Ouattara. Conduit à l’hôtel du Golf, Ibrahim Coulibaly sera torturé et tué pour éviter la guerre de leadership qui profilait à l’horizon entre Soro Guillaume et Ibrahim Coulibaly que le camp Dramane soupçonnait de vouloir ravir le poste présidentiel. Le vendredi 15 juin 2012, Ib a, dit-on, été inhumé sans que le cercueil ne soit ouvert. Au grand dam de ses parents et proches. Les résultats de l’autopsie pratiquée sur le corps d’Ib sont toujours cachés à sa famille.
Toussaint N’Gotta
Toussaint N’Gotta