La constance d’un mouvement politique qui, plus de 10 ans après, n’a pas encore digéré son éviction du pouvoir par un putsch aussi idiot qu’inutile. Pour n’avoir pas su prévenir la sortie de route inévitable, les naïfs qui pensaient qu’ils n’avaient pas la culture de l’opposition sont condamnés à une bonne cure d’opposition aussi cruelle qu’interminable. Le drame dans l’affaire c’est qu’ils n’ont pas retenu la leçon. Ainsi, confondant vitesse et précipitation, ils ont foncé, tête baissée et sans discernement, sans prévoir un plan B, dans un univers de diables, dans une alliance qui exigeait précaution et mesure. Après avoir mordu la poussière, ils n’ont même pas pris la peine de s’asseoir pour réfléchir afin de faire le point pour rassembler leurs forces. Les voici dans leur folle course pour rattraper leur retard, en train de croire qu’ils peuvent gagner les élections locales avec le même attelage et les mêmes acteurs. Pauvres militants et sympathisants condamnés à confier leur destin aux mêmes naufragés du bateau ivre. Les naufragés de la Méduse ont certainement fait des émules. Mais gageons qu’après avoir retenu la leçon, ils n’emprunteront pas le Titanic qui s’offre à eux sous les traits enflammés d’une alliance en trompe l’œil. Il faut faire attention lorsqu’on dîne avec le diable, même lorsqu’on a une longue cuillère.
Guy Pierre Nouama
Guy Pierre Nouama