Réponse du berger à la bergère. Les avocats de l’Etat ivoirien ont réagi hier sur RFI à l’argumentaire de la défense de l’ancien président, Laurent Gbagbo, selon laquelle la Cour pénale internationale serait incompétente pour juger leur client détenu depuis novembre dernier à La Haye. En effet, pour éviter un procès à l’ancien homme fort d’Abidjan qui fait désormais face à la justice internationale, sa défense pilotée par Me Altit Emmanuel avait tenté de mettre en cause la compétence de la Cour, soutenant que la Côte d’Ivoire n’avait pas ratifié le traité de Rome. En plus, ils ont estimé que leur client avait subi des tortures lors de sa détention à Korhogo. Ce qui, selon eux, ne garantit pas un procès équitable. «Faux», a rétorqué hier Me Jean-Pierre Migna, l’un des avocats de l’Etat ivoirien. Selon lui, tous ses arguments avancés sont infondés. «Le fait que l’Etat ivoirien n’ait pas ratifié le traité de Rome, son parlement n’étant pas constitué, n’entame nullement la compétence de la CPI. C’est un argument infondé. La CPI devant la légitimé de l’exécutif ivoirien et reconnu comme tel par la communauté internationale a estimé qu’elle se devait d’agir sur des crimes de sang et de guerre commis en Côte d’Ivoire», a-t-il précisé. Avant de rejeter du revers de la main les supposées tortures subies par Laurent Gbagbo au Nord de la Côte d’Ivoire. «Il n’y a pas eu de traitements inhumains et dégradants commis à l’encontre de M Gbagbo. Aucun document médical n’est produit pouvant prouver l’existence de traitements contraires à la dignité humaine commis contre M Gbagbo. La compétence de la Cour est d’ailleurs totalement indifférente aux conditions dans lesquelles il a été arrêté et détenu à Korhogo. C’est une polémique qui n’a pas beaucoup de chance de trouver une solution favorable devant la CPI», a-t-il clarifié. L’ancien président Laurent Gbagbo, on le voit, a fort à faire pour se débarrasser de la justice.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara