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Politique Publié le vendredi 29 juin 2012 | Boigny Express

Incursions répétées à l’Ouest : Enfin la vérité !

Un rapport encore confidentiel de l’Onuci évoqué par Rfi, accuse les rebelles libériens d’être derrière les dernières attaques de Taï qui ont occasionné la mort des sept soldats onusiens. L’information a été donnée sur la chaîne mondiale hier jeudi.
Le rapport vient en effet corroborer les rapports de Human Rights Watch qui avait déjà accusé les libériens d’être les auteurs des attaques répétées dans l’Ouest ivoirien. Mais la réalité dans ce dernier rapport non encore rendu public, vient du fait qu’on en sait un peu plus sur le mode opératoire et les motivations réelles de ce banditisme transfrontalier. En effet, selon les informations en notre possession, ces chiens de guerre libériens sont entrés en Côte d’Ivoire en raison de la porosité de la frontière, dans le but de récupérer des armes afin de renverser le pouvoir actuel. C’est donc un coup d’Etat minutieusement préparé depuis le Libéria, qui a entraîné dans ses phases préliminaires la mort de plusieurs villageois et des sept soldats nigériens de l’Opération des nations unies en Côte d’Ivoire. Qui sont donc les commanditaires ? Qui devait prendre le pouvoir si ce coup avait réussi ? Ce sont là des questions extrêmement délicates, d’autant que même si des pro-Gbagbo espèrent encore que leur mentor reviendra en Côte d’Ivoire pour prendre le pouvoir, cela paraît tout simplement utopique. L’ex-président est beaucoup plus préoccupé à montrer patte blanche devant la Cpi, et la communauté internationale qui l’accuse d’être coauteur indirect dans les violences postélectorales en Côte d’Ivoire.
A qui devait profiter le coup d’Etat ?
L’implication de plusieurs personnalités parmi lesquelles des civils et des militaires est au moins avérée. Le développement de l’actualité récente permet de se faire une idée plus ou moins précise des différentes ramifications de cette affaire. En effet, Moïse Lida Kouassi, ancien ministre de la Défense de Laurent Gbagbo, a été arrêté au Togo le 6 juin 2012 et extradé en Côte d’Ivoire pour des activités subversives, que celui-ci a finies par avouer devant les cameras de la Rti. Le même jour, plusieurs officiers de l’Armée ivoirienne, dans une vidéo également diffusée sur la télévision nationale, ont également fait des déclarations portant sur les préparatifs d’un coup d’Etat. Les autorités ivoiriennes et notamment Hamed Bakayoko le ministre de l’Intérieur, ont été formelles quant à la volonté des hommes précités de susciter des pogroms, la chienlit et une déflagration encore plus meurtrières que les événements dont la Côte d’Ivoire sort difficilement en ce moment. Il ne faut pas non plus perdre de vue que le Libéria a nommément accusé Charles Blé Goudé, d’être en intelligence avec ces bandes armées qui attaquent sans cesse l’Ouest de la Côte d’Ivoire. C’est d’ailleurs ce qui justifie le mandat d’arrêt que les autorités de ce pays, ont lancé tout récemment contre le leader de la galaxie patriotique. Désiré Gonkonté maire de Taï a aussi accusé l’ancien chef du Flgo (Front de libération du Grand Ouest) une milice proche de Laurent Gbagbo, ainsi que Marcel Gossio ancien Dg du Port autonome d’Abidjan et l’ancien ministre de la Fonction publique Hubert Oulaye d’être ceux qui arment les mercenaires libériens. Quand on ajoute à cela les incessantes déclarations incendiaires de Laurent Akoun, actuel Secrétaire général du Fpi par intérim, on comprend tout de suite que les partisans de Laurent Gbagbo n’ont jamais baissé la garde. Il est clair que c’est l’une de ces personnalités ci-dessus citées, qui devait en tout état de cause, être portée au pouvoir si le coup avait réussi.
Les voisins de la Côte d’Ivoire doivent jouer franc-jeu
On peut accuser Alassane Ouattara de faire du dilatoire pour consolider son pouvoir ; on peut même prêter tous les mauvais sentiments au ministre Hamed Bakayoko, en l’accusant de prêcher le faux pour avoir le vrai. Mais quand l’Opération des nations unies en Côte d’Ivoire, Human Rights Watch ainsi que les autorités libériennes accusent également les mêmes personnalités d’être derrière les attaques de l’Ouest, alors il faut clore le débat et passer aux actions concrètes à mener. Car ces organisations n’ont aucun intérêt politique à défendre en Côte d’Ivoire. Faut-il le souligner, il apparait aujourd’hui absolument nécessaire et urgent que les pays limitrophes de la Côte d’Ivoire, jouent franc-jeu et évitent de servir de base arrière à ces individus au dessein noir, qui ne pensent qu’à saboter le processus de réconciliation en cours. La présence de milliers d’exilés ivoiriens au Ghana, au Libéria au Benin et au Togo, n’est pas sans conséquences sur la vie socioéconomique de ces pays. Un adage africain nous instruit que quand la case du voisin brûle, il faut l’aider à éteindre le feu. La Côte d’Ivoire a pendant des décennies entières, été un pays d’asile pour la plupart de ses frères africains, en raison d’interminables conflits internes ou inter-états. Sous Félix Houphouët-Boigny, la Côte d’Ivoire a donné gîte et couvert à ses voisins sans jamais compter ce qu’elle donne. Ce pays a aussi, et cela pratiquement sous les différents chefs d’Etat qui se sont succédé, payer les salaires des fonctionnaires des pays voisins. Il n’est pas normal que ces voisins refusent de livrer ceux qui vont s’armer chez eux, pour venir endeuiller les populations ivoiriennes qui sortent à peine d’une guerre qui a emporté plus 3000 personnes.

Jean Philippe Okann
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