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Editorial Publié le lundi 2 juillet 2012 | L’expression

L’Editorial : Une chance à transformer

Après mille péripéties, mille sacrifices et une attente sans fin, la Côte d’Ivoire tient enfin le point d’achèvement de l’initiative Ppte, Pays pauvres très endettés. A la clé, une réduction massive de sa dette extérieure. Selon les chiffres des experts, c’est une cagnotte de quelques cinq cents milliards de Fcfa annuels dont bénéficiera le pays sur plus de dix ans. La dette, comme l’annulation de la dette, n’est pas une fin en soi. Elle représente simplement une opportunité. La question est donc de savoir l’usage que le pays fera de celle-ci. Faut-il le rappeler, la Côte d’ivoire sort d’une crise politique grave. Au plan social, les attentes sont nombreuses. Et les gouvernants ont, par le récent passé, pris la fâcheuse habitude de tout accepter des revendications sociales, et de tout remettre à l’obtention du Ppte. Du coup, il s’est créé dans l’opinion l’idée que le Ppte est la fin des difficultés. Avec cette éligibilité, les problèmes du pays prennent fin. Un peu comme si un fleuve d’argent coulerait dans lequel chaque habitant n’aura qu’à faire un mouvement de la main et recueillir sa part. Non ! Les bailleurs de fonds, les partenaires multilatéraux et bilatéraux qui ont prêté de l’argent à la Côte d’Ivoire ont tout juste consenti à ce que le pays ne leur rembourse plus à eux le paiement de l’essentiel de la dette. L’argent ainsi disponible sera affecté à des besoins de développement, notamment dans les secteurs sociaux, et la lutte contre la pauvreté. La Côte d’Ivoire a élaboré à ce sujet un important plan d’action par le canal de cellule de lutte contre la pauvreté actuellement annexée à la Direction générale du plan qui a réalisé un travail acharné pour aboutir au Dsrp, Document de stratégie de réduction de la pauvreté. C’est la boussole, le consensus national. La base du Plan national de développement, Pnd, qui lie le pays et les partenaires au développement. Les mêmes qui ont accordé l’allègement de la dette. En termes plus clairs, ceux qui ont mis à la disposition du pays les cinq cents milliards annuels, ont posé comme condition que la Côte d’Ivoire utilise cet argent dans des domaines précis convenus. C’est un important coup de pouce pour les investissements. Bien absorbée, la manne financière permettra de construire dans les dix années à venir des centaines d’écoles, de collèges, de lycées, d’universités, d’hôpitaux, de centres de santé, d’infrastructures culturelles. De démultiplier les points d’eau courante dans les villages et hameaux ; de raccorder dans les villes les populations au réseau d’eau courante. D’améliorer l’accès des populations à l’électricité, de construire de nouvelles routes et de réhabiliter celles déjà en fonction. Des chantiers dont l’impact sur la vie économique et sociale est évident. En termes d’emploi directs et indirects. En termes d’injection de ressources dans le circuit financier. En termes d’occasions pour les entreprises. En somme, le point d’achèvement de l’initiative Ppte est une opportunité. Il ouvre un vaste champ à saisir. Pour construire un pays avec des ressources humaines de qualité, des infrastructures de pointe, un environnement économique et social qui appelle à l’entreprise et à l’investissement. Le voici l’enjeu principal et l’opportunité qui s’offre au pays. Pour le rendre concret, il faut donc que le travail et l’effort continuent d’être, comme c’est le cas depuis un peu plus d’un an, au centre de la vie nationale. Que la bonne gestion, la culture du résultat, qui passe par des objectifs précis et un système d’évaluation adéquat, soit maintenue. Ce sont des paramètres indispensables mais pas suffisants. Pour que le pays tire véritablement profit de l’opportunité en cours, il faut que les partenaires sociaux conviennent ensemble des étapes à franchir, des efforts à consentir puis, de la répartition des fruits de l’effort. Cela nécessite un véritable dialogue social dont le gouvernement semble avoir pris le chemin. Il faut en effet arriver à un véritable pacte social, examiner les engagements pris par l’Etat en faveur des syndicats, étudier les revendications en souffrance avec un engagement réel, mais sans démagogie au vu des ressources réelles du pays. Au bout de la palabre, un échéancier acceptable pourrait permettre d’avoir la paix sur le front social. Du moins, un niveau d’activisme syndical compatible avec le saut qualitatif que la Côte d’Ivoire doit réaliser les prochaines années. Des pluies de milliards, c’est une bonne chose. Mais pour ne pas que le lendemain de l’averse soit peuplé de regrets, comme ce fut le cas partout où l’argent en plus a été perçu en argent facile, le pays sait ce qu’il a à faire : travail, rigueur, solidarité. C’est le triptyque de la réussite. Il est à portée de main.

D. Al Seni
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