Samedi 30 juin dernier, la Coopérative des pêcheurs artisans maritimes d'Abidjan (Coopama) a tenu son Assemblée générale ordinaire au siège de ladite structure, au Port de pêche, à Vridi. Le PCA de la coopérative, Bakayoko Mamadou, a saisi l'occasion pour dénoncer les pratiques qui favorisent la pénurie de poisson sur nos marchés. «Le poisson est cher parce qu'en plus du prix élevé du carburant, nous ne maîtrisons pas la commercialisation du poisson qui passe par des circuits non réglementaires», a-t-il révélé. Il estime que les pêcheurs doivent faire de gros efforts dans le but d’aider le gouvernement dans la lutte contre la cherté de la vie. «Le gouvernement nous vend du carburant exonéré. En contrepartie, nous devons lui vendre nos fruits de pêche au quai, en sorte que les prix soient accessibles pour les revendeurs, qui doivent les céder à des prix abordables sur les marchés. Malheureusement, certains pêcheurs confient leur poisson à leurs épouses qui le vendent cher. Ce qui n'est pas normal. Si on n'y prend garde, l'Etat va retirer son exonération», a prévenu le PCA de la Coopama. Le bilan moral et financier fait par Bakayoko Mamadou a été apprécié par les acteurs de la pêche artisanale de Côte d’Ivoire. D’autant que malgré la crise postélectorale qui a considérablement affecté le secteur, la Coopama a réalisé un bénéfice net de plus de 32 millions FCFA, à l’issue de l’année 2011. Selon Bakayoko Mamadou, la Coopama est en train de réussir, tant bien que mal, le principal objectif qu’elle s’était assigné il y a maintenant deux années, et qui se résumait en la stricte volonté de sortir de l’informel. La Coopérative a posé les jalons d’une modernisation du secteur de la pêche artisanale en Côte d’Ivoire. Pour y parvenir, elle a signé un partenariat avec le ministère de la Formation professionnelle, qui s’est soldé par la réhabilitation de deux bateaux de pêche au profit des jeunes apprenants du Lycée professionnel de Grand-Lahou, dont le coût global s’évalue à plus de 70 millions FCFA. Grâce à ce partenariat, plusieurs jeunes seront insérés, au terme de leur formation, grâce aux techniques de pêche acquises. Pour le PCA de la Coopama, ces belles initiatives ne peuvent prospérer si les pêcheurs ne bénéficient pas d’une formation requise à la gestion des coopératives. Ainsi donc, la coopérative a décidé de mettre au centre de ses intérêts la formation de tous ses agents.
BS
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