Le lundi 21 mai, alors qu’il était au palais présidentiel, Dioncounda Traoré, le président de la transition au Mali, a été sévèrement bastonné par des manifestants favorables au putschiste Sanogo Mamadou. Lequel, venait d’obtenir le statut d’ancien chef de l’Etat après la signature d’un accord qui prolongeait la transition avec Dioncounda Traoré comme président. Furieux de voir leur champion se retirer de la scène politique, les partisans de Sanogo avaient profité de la complicité des militaires qui gardaient le palais présidentiel et qu’on voit sur des images serrer chaleureusement la main de quelques vandales, pour faire sa fête au président. Grièvement blessé, il avait été admis dans un centre médical pour y subir des soins. Quelques jours plus tard, alors que tout le monde le croyait guéri, Dioncounda Traoré s’est retrouvé à Paris pour d’autres soins. Cela fait plus d’un mois qu’il est en France. Sa santé, manifestement, ne s’est pas encore totalement améliorée. Entre-temps dans son pays, les Islamistes sont à la fête au nord. Le gouvernement de transition dirigé par le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, ne peut que constater les dégâts et produire des communiqués qui n’émeuvent guère les Islamistes. Si ce n’est qu’ils se tordent de rire devant les menaces d’un gouvernement qui n’a aucune espèce d’autorité. Ces Islamistes, pour le moment, sont bien gentils. S’il leur venait l’idée d’occuper le Sud, ce serait pour eux un jeu d’enfants. Devant la déliquescence d’une armée qui a fait un coup d’Etat pour soit disant aller se battre pour libérer le pays et qui depuis, a abandonné cette idée. Le capitaine Sanogo lui-même est rentré dans un mutisme total. Il profite sans doute de son statut d’ancien chef d’Etat que la Cedeao jure lui avoir retiré par un communiqué rendu public la semaine dernière à Yamoussoukro. La même organisation qui n’en finit pas de se réunir sur la situation du Mali, organisera encore demain, cette fois-ci à Ouagadougou, un mini-sommet. On y avait abondamment annoncé l’arrivée du président Dioncounda Traoré. Les autorités burkinabé, par la voix du ministre des Affaires étrangères ont vu dans ce déplacement de Paris à Ouaga, «le symbole du retour de la légalité constitutionnelle».
Curieusement, Dioncounda devrait retourner sur Paris après ce mini-sommet. Pourquoi ne pas rentrer chez lui après ? La réponse, on la connaît. Le voyage a été annulé, purement et simplement. La raison ? Eh bien il n’y en a pas. Du côté du Blaise Compaoré, c’est le silence radio. Au Mali, même silence. Pourtant, le protocole de la présidence malienne était déjà à l’aéroport et attendait le président. Qui ne viendra pas. On saura plus tard que ses médecins s’étaient finalement opposés à ce déplacement. Ils l’ont appris à la radio ? Mais on l’aura compris. Dioncounda Traoré, depuis sa bastonnade, n’est plus vraiment le président de la transition malienne. Tout se passe comme si, finalement, la situation au Mali est à l’image de la santé de son président. Elle s’empire. Et personne, ni la Cedeao, ni l’Union Africaine, ni l’Onu, ne possède le remède efficace pour guérir le mal. C’est toujours comme ça qu’on traite les pays trop pauvres.
A.T
Curieusement, Dioncounda devrait retourner sur Paris après ce mini-sommet. Pourquoi ne pas rentrer chez lui après ? La réponse, on la connaît. Le voyage a été annulé, purement et simplement. La raison ? Eh bien il n’y en a pas. Du côté du Blaise Compaoré, c’est le silence radio. Au Mali, même silence. Pourtant, le protocole de la présidence malienne était déjà à l’aéroport et attendait le président. Qui ne viendra pas. On saura plus tard que ses médecins s’étaient finalement opposés à ce déplacement. Ils l’ont appris à la radio ? Mais on l’aura compris. Dioncounda Traoré, depuis sa bastonnade, n’est plus vraiment le président de la transition malienne. Tout se passe comme si, finalement, la situation au Mali est à l’image de la santé de son président. Elle s’empire. Et personne, ni la Cedeao, ni l’Union Africaine, ni l’Onu, ne possède le remède efficace pour guérir le mal. C’est toujours comme ça qu’on traite les pays trop pauvres.
A.T