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Politique Publié le vendredi 6 juillet 2012 | Diasporas-News

Cour pénale internationale/Ocampo-Gbagbo : La guerre de Troie n’aura pas lieu

© Diasporas-News
Fatou Bensouda, procureur adjointe a la Cour pénale internationale (CPI)
Attendue de tous, l`audience de confirmation des charges contre l’ex-président ivoirien à la Cpi a finalement été reportée au mois d’août prochain.

Le 13 août prochain, sauf nouveau report devrait s’ouvrir l’audience de Laurent Gbagbo, l’ex-président ivoirien détenu à la prison de Scheveningen. Un procès du fait de son enjeu déchaîne les passions tant du côté de ses partisans que de ceux du président Alassane Ouattara. Depuis son annonce à la date du 18 juin, cette audience de confirmation des charges était pour nombre d’ivoiriens et d’africains assimilée à un duel entre l’ex-procureur de la Cpi, l’argentin, Louis Moreno Ocampo et Laurent Gbagbo. Vu l’intérêt qu’il accordait à la question ivoirienne de par son « acharnement » mais surtout son dévouement à réunir le maximum de preuves devant accabler l’ex numéro un ivoirien. Finalement dans ce qui s’apparentait à un duel, Laurent Gbagbo, semble avoir remporté la première partie vu que Louis Moreno Ocampo est désormais forclos du fait de la fin de son mandat au sein de cette institution. Pour ce procès que tous attendent, c’est désormais la gambienne Fatou Bensouda dont la cérémonie de prestation a eu lieu le 15 juin dernier, qui doit piloter ce que l’on pourrait appeler « l’affaire ivoirienne ». Les regards sont désormais tournés vers celle-ci tant dans le camp de Laurent Gbagbo , qui d’ailleurs n’a jamais cessé de mettre en doute l’impartialité de l’ex-procureur, que de celui des partisans du président de la République qui même s’ils ne l’affichent pas clairement ressentent comme un sentiment de déception. Eux qui auraient souhaité que « la grenade » dont disposait Ocampo contre Laurent Gbagbo soit dégoupillée au plus vite à l’effet de la confirmation des charges retenues contre lui.

La sérénité trouble des partisans de Ouattara…

L’on se souvient encore des débats qu’a alimenté la première comparution de Laurent Gbagbo à la Haye au mois de décembre dernier juste après son transfèrement. Puis ceux qu’ont suscités l’annonce prochaine d’une audience au mois de juin en vue de la confirmation des charges contre l’ex-numéro 1 ivoirien. Ils étaient nombreux ces ivoiriens, particulièrement ceux proches du chef de l’état ivoirien à croire qu’à cette date, serait scellé le sort du « Woody de Mama»,et qui constituerait un début de soulagement pour les souffrances qu’il a fait endurer aux ivoiriens. Comme un coup de massue, l’annonce du report au mois d’août de ce procès tant attendu les a véritablement refroidi. A la vérité, les discours ont considérablement varié vu que pour ceux-ci, il n’y avait que le procureur Louis Moreno qui puisse donner à Laurent Gbagbo la sanction qu’il mérite véritablement. En effet, de nombreux espoirs étaient placés en ce procureur du fait des nombreux dossiers de preuves dit-on qu’il aurait recueilli. Qui d’ailleurs ne laisseraient aucune chance au prisonnier Gbagbo de s’en sortir. Une idée qui a été renforcée avec la condamnation prononcée pour l’ex-président Libérien Charles Taylor. En effet, pour les partisans de Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo mériterait plus que la peine prononcée pour le président libérien. Mais ces calculs semblent avoir été faussés par le report de cette audience. Ce qui a fait mettre balle à terre ceux-ci. Pour la simple raison que celle qui est désormais aux commandes de l’institution, n’était pas aussi impliquée que l’était son prédécesseur dans le dossier ivoirien. Même si elle a géré avec son prédécesseur le dossier ivoirien, la procureure n’affiche aucun parti pris. Toutefois, chacun reste quelque peu optimiste si l’on s’en tient au fait que l’administration reste une continuité et que la Cpi, se voulant une institution sérieuse n’hésiterait pas à dire le droit. Et que pour ce faire tous les éléments de preuve recueillis par Louis Moreno Ocampo devraient être utilisés à bon escient.

Une victoire pour les partisans de Laurent Gbagbo…

Avant d’obtenir le report de l’audience du 18 juin, le document produit par la défense de Laurent Gbagbo dans laquelle étaient énumérées les raisons d’un éventuel report ont fait couler beaucoup d’’encre et de salive. En effet, pour nombre d’ivoiriens, il était impossible que cette demande ne soit acceptée. Oubliant de facto le droit inaliénable des avocats de demander en temps voulu un report d’audience. Il s’en est suivi un bras de fer virtuel entre partisans et non partisans de Laurent Gbagbo. Finalement ce report comme l’a souhaité la défense de l’ex-numéro 1 ivoirien a été obtenue pour le 13 août prochain. Une nouvelle vigoureusement saluée des partisans de Laurent Gbagbo pour lesquels ce sont les prémisses d’une victoire future de leur leader. Eux qui n’ont cessé de clamer depuis son arrestation son innocence dans cette crise postélectorale. Un report d’ailleurs expliqué de différentes manières et surtout selon que ce soit en faveur de Laurent Gbagbo. En effet, c’est d’abord un signe de victoire parce que pour les audiences prochaines, celui qui avait longtemps été considéré comme un ennemi a été éloigné avec bien évidemment plusieurs des preuves qualifiées de fallacieuses dont il dispose. Aussi, l’arrivée à la tête de la Cpi d’une nouvelle procureure permettra-t-elle de leur avis d’avoir un procès équitable au cours duquel Laurent Gbagbo et ses avocats pourront au mieux défendre leur dossier. Surtout que Fatou Bensouda depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo jusqu’à son transfèrement n’a pas montré de parti pris et a toujours gardé la tête froide dans ce que les partisans de Gbagbo ont appelé « complot » contre leur leader. Désormais, si on peut le dire, c’est sur de nouvelles bases, selon eux plus crédibles que devrait s’ouvrir dans les prochains jours ce procès attendu de tous. Le changement survenu à la tête de cette institution, même s’il était prévu depuis par les textes qui régissent l’institution vient apporter dans le cœur des pro-Gbagbo un baume. Car même si les hommes passent et les institutions demeurent, avoir Fatou Bensouda en face, pour eux, reste la meilleure option. Donc le moindre mal. Ce qui vient conforter d’ailleurs, une thèse devenue pour ces pro-Gbagbo, une conviction : celle de la liberté provisoire qui pourrait être accordée à leur leader. En tout cas les jours à venir nous situerons.

Hermann DJEA
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