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Politique Publié le mardi 10 juillet 2012 | L’Elephant Déchaîné

Crise malienne : Une menace pour la Cedeao

© L’Elephant Déchaîné Par DR
Mini-Sommet de la Cedeao à Ouagadougou (Burkina Faso): le Président Alassane Ouattara et ses pairs prennent de grandes décisions pour le Mali
Le Président de la République, S.E.M Alassane Ouattara est arrivé vendredi 6 juillet 2012, à Ouagadougou, où il a pris part à la réunion du groupe de contact sur le Mali. Il a regagné Abidjan samedi 7 Juillet 2012
Les rébellions africaines se forment et se succèdent à la vitesse de la lumière. Les régimes en place ne disposant d’aucun mode d’emploi, ils en font de mauvaises manipulations et finissent souvent par signer leur perte. Le Mali vient de nous en donner la preuve. Dans le cas d’espèce, les choses se compliquent car, les conséquences s’étendent aux autres pays, notamment à la Côte d’Ivoire.
La crise malienne est particulièrement complexe et ses conséquences incalculables. Elle malmène, humilie, et affaiblit économiquement le Mali qui est l’un des pays les plus pauvres au monde. Elle va jusqu’à le dépouiller des souvenirs d’un passé glorieux, qui faisait il y a peu, la fierté de tout le continent. Tombouctou (la ville aux milles mosquées), Gao, Kidal, ces cités mythiques si chargées d’histoire sont malheureusement tombées aux mains de la rébellion ‘‘mutante’’ qui a éclaté le 17 janvier dernier. L’impact négatif de cette crise ne se limite pas seulement aux frontières du pays. Il s’étend progressivement à l’Afrique de l’Ouest. Clairement, le conflit armé malien pose une grave menace à la paix, et à la sécurité de l’Afrique de l’Ouest. Le Niger, la Lybie, le Nigéria en subissent déjà les conséquences. La Côte d’Ivoire risque de connaitre le même sort: « Nous prévenons chacun devant la tentation de tirer profit de la situation actuelle dans le nord du Mali, en collaborant avec les forces étrangères qui guettent la région que nous ne resteront pas les bras croisés et que nous agirons en fonction de la menace avec fermeté et détermination », a menacé, Mokhtar Belmokthar, l’un des chefs d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), dans un communiqué diffusé il y a deux semaines par l’Agence Nouakchott Informations (ANI), un média privé mauritanien. Le message est clair. Les Ivoiriens tremblent de peur, puisque le président de la Cedeao n’est personne d’autre que leur chef. A peine sortent-ils d’un conflit armé qu’ils doivent à nouveau craindre d’autres inhumanités. Il nous a été signalé à maintes reprises, la présence de combattants touaregs au nord de la Côte d’Ivoire. Si notre pays n’a pas encore été nommément cité au nombre des cibles à ‘‘abattre’’, ce n’est pas le cas du Sénégal. Les rebelles l’ont clairement signifié au président Macky Sall. Cette déferlante de violence qui gangrène la stabilité socio-politique du Mali, menace de s’abattre sur le Sénégal. Macky Sall, à l’instar de la Cedeao, n’entend pas se laisser intimider par les rebelles. Mais Washington s’est dépêché de mettre en garde l’organisation sous-régionale contre une intervention mal préparée au nord Mali. Le 29 juin, lors du sommet de la Cedao à Yamoussoukro, elle avait entrepris d’envoyer 3.300 hommes au Mali.
Quelle solution ?
M. Ouattara avait déjà la solution. Il prévoyait, pour mettre un terme à la crise malienne, de recourir à la force armée. C’est pourquoi, la Cedeao se préparait-elle hâtivement sur le terrain militaire. L’espace ouest-africain est menacé à double titre (sur le plan économique et sécuritaire), par la crise malienne mais est-ce pour autant qu’il faille engager les hostilités au Mali ? Non, selon les Etats-Unis. En effet, là où la Cedeao proposait une solution armée, les américains, eux, se sont montrés favorables à un dénouement politique. Pourtant, ils disposent depuis 2007 d’une douzaine de petites bases militaires sur le continent, notamment au Burkina Faso. Ces bases ont pour rôles de combattre le terrorisme sur le continent africain. Notre avis sur la question rejoint celle de Johnnie Carson, secrétaire d’Etat américain adjoint aux affaires africaines : épuiser toutes les voies de dialogue avant d’envisager une option militaire. Depuis la clôture du sommet de Yamoussoukro, la Cedeao pense comme les Etats-Unis, à en juger par le communiqué final de la deuxième réunion du groupe de contact sur le Mali qui a eu lieu le 7 juillet à Ouagadougou. Voici un pan du communiqué : « Afin de favoriser la stabilité politique et de créer les conditions propices à une sortie de cries apaisée, les chefs d’Etats membres du Groupe de contact soutiennent la demande des forces vives du Mali y compris la classe politique et la société civile et les invitent à procéder à des consultations et à formuler au Président de la république par intérim des propositions en vue de la formation avant le 31 juillet 2012 d’un gouvernement d’union nationale chargé de la mise en œuvre d’une feuille de route de sortie de crise ». L’avènement d’une figure politique d’envergure au sud du pays, comme le proposent les partisans du dialogue, est souhaitable afin d’engager, inch’allah, les négociations avec Ançar-Edine et les autres groupes islamiques qui contrôlent une partie du Mali. Parce que les menaces d’intervention militaire de la Cedeao, les Ivoiriens savent comment elles se terminent…

CHRISTIANE DJAHUIÉ
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