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Politique Publié le mercredi 11 juillet 2012 | L’expression

Intervention de la : Cpi en Côte d’Ivoire Pourquoi les pro-Gbagbo sont en première ligne

La crise postélectorale qui a fait 3 000 morts n’est pas un phénomène ex nihilo. Elle a bien une origine, une explication et des auteurs.

La critique est aisée. Mais lorsqu’à froid, l’on appréhende l’histoire récente du pays puis les procédures en cours, on saisit mieux pourquoi seulement Laurent Gbagbo et des membres de son régime font l’objet de poursuites initiées par la justice ivoirienne et internationale. Pour le comprendre, il faut remonter à la crise postélectorale de 2010. En effet, le camp de l’ancien président tentait de confisquer le pouvoir, malgré sa défaite dans les urnes. La communauté internationale le sait et n’avait pas manqué d’appeler l’ex chef de l’Etat à la raison. Attirant son attention sur les conséquences de ses actes. Mais ces appels étaient tombés dans les oreilles d’un sourd.

Poser des actes…

Laurent Gbagbo et ses meurtriers ont fait fi des conseils, mais aussi des menaces venues de partout dans le monde. En réaction ils ont déployé, le rouleau de violences qui a fait ses effets dévastateurs. Avec son lot de morts d’hommes. Assassinats ciblés, tueries à bout portant, par brûlure, par obus, les victimes des meurtriers du camp Gbagbo ne se comptaient pas. Des observateurs de la scène nationale qui ont suivi ce film d’horreur aimeraient-ils voir tous ces crimes passer par pertes et profits ? Pourtant des journalistes, et des organisations internationales de défense des droits humains osent aujourd’hui évoquer une justice à double vitesse ou une justice de vainqueurs. A preuve, Rfi, dans une interview accordée au président Ouattara le 20 mai, s’interrogeait pourquoi seuls les pro-Gbagbo sont poursuivis. « Gbagbo est là où il mérite d’être », avait expliqué le chef de l’Etat. Dimanche, dans une interview accordée à la même radio, le président de l’Assemblée nationale a été interpellé sur la même question. « Je connais le Fpi et ses animateurs. Ils ont des officines spécialement conçues pour distiller des rumeurs (…) », a révélé Guillaume Soro. Les partisans de l’ancien président, les bourreaux d’hier, se posent aujourd’hui en victimes. Si la Côte d’Ivoire a connu des mois de désolation entre décembre 2010 et mai 2011, Laurent Gbagbo et son camp sont à l’évidence à la base des souffrances éprouvées par la population. En acceptant le verdict des urnes et en facilitant une cession pacifique du pouvoir au rival vainqueur, le pays n’aurait pas vécu un tel drame. Les détracteurs du pouvoir d’Abidjan parlent des batailles de libération de Duekoué, de Yopougon, et souvent d’Anonkoua Kouté dans la commune d’Abobo à Abidjan. Et ressassent à l’envi que des massacres ont été commis par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire. Mais pourquoi feignent-ils d’oublier de relater les faits depuis le début des événements ? Au fond, les miliciens de l’ancien régime, pourvus en armes, avant les élections, ont donné la mort à tous ceux qui étaient supposés être du camp de Ouattara. A Duekoué, miliciens et mercenaires libériens se sont illustrés négativement dans la crise postélectorale. Comme à Yopougon également, où ces chiens de guerre, même après la chute de leur parrain le 11 avril 2011, ont continué leurs œuvres malsaines, en donnant la mort à des civils. Ceux qui parlent de justice des vainqueurs se souviennent-ils de ce vieil homme dont cinq grands garçons ont été littéralement tués sous ses yeux dans la plus grande commune abidjanaise?

… et en assumer les conséquences

A Anonkoua Kouté, les partisans à l’ex chef de l’Etat n’ont pas manqué de zèle. Ils ont barricadé la voie menant d’Abobo Centre à Abobo PK 18. Tous ceux qui empruntaient le chemin et qui avaient le malheur d’appartenir à une tribu du Nord ou du centre, étaient automatiquement pris à partie et passaient de vie à trépas. Les passants qui croyaient pouvoir les contourner en côtoyant le village, se retrouvaient en face d’autres hommes en armes qui leur arrachaient motos et bicyclettes, avant de régler leur compte. Les pourfendeurs du pouvoir Ouattara savent-ils que des informations ont laissé entendre que le centre de santé de ce village et d’autres sites constituaient une cache d’armes ? Tous ces actes sont certainement à la base de la descente d’autres hommes en armes dans cette cité. Question pour eux, d’arrêter les souffrances des populations riveraines. Quand on pose des actes, on assume les conséquences. Le chef de l’Etat a promis la justice pour tous. Ceux qui sont à l’origine des souffrances ressenties par le peuple ivoirien pendant cette période postélectorale doivent nécessairement être les premiers à répondre de leurs actes. Mais le processus judiciaire est complexe et minutieux. Des enquêtes, en cours, permettront de faire la lumière sur tout ce qui s’est passé à Duekoué et ailleurs. Ainsi, ceux qui auront été soupçonnes répondront de leurs actes devant la justice. Mais sans parti pris, on peut affirmer que la vérité qui doit être sue et admise est celle-là : la plupart des crimes commis (95 %), ont été l’œuvre des partisans de l’ancien président. Des forfaits qu’ils ne sont pas prêts à assumer. Pire, ils nourrissent toujours des desseins de déstabilisation du régime. Dans ces conditions, ils ne peuvent qu’être au banc des accusés.
Ouattara Abdoul Karim
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